Première naissance par GPA au sein de l’aristocratie allemande
Première naissance par GPA au sein de l’aristocratie allemande
Le 18 avril 2023, le château de Berleburg a annoncé que le prince héritier Gustav zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg et son épouse Carina Axelsson attendaient leur premier enfant. Une naissance qui se fera par le biais d’une gestation pour autrui (GPA). Un événement inédit au sein de cette maison princière qui cousine avec la maison royale du Danemark et qui n’est pas sans poser certaines questions juridiques.
Le prince Gustav zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg est un homme heureux. Fraîchement marié à Carina Axelsson depuis juin 2022, sa compagne depuis 19 ans, l’héritier de cette prestigieuse maison allemande va bientôt connaître les joies de la paternité au début de l’été prochain. Un porte-parole du couple a confirmé la nouvelle par le biais d’un communiqué officiel distillé aux médias qui se sont empressés de faire des articles sur le sujet. En effet, si, l’événement n’a rien d’exceptionnel en soi, le moyen utilisé pour la conception du futur enfant par les parents, tous deux âgés de 54 ans, est loin des conventions habituelles. « Le couple est assisté par une mère porteuse. La princesse Carina et le prince Gustav sont très heureux et reconnaissants de cette opportunité et remercient toutes les personnes impliquées qui ont aidé à trouver une voie légale à suivre » a précisé très clairement le porte-parole du château de Berleburg. « Pour le bien de l'enfant, veuillez-vous abstenir de poser d'autres questions. De plus amples informations seront publiées en temps voulu » ajoute le communiqué de presse qui entend noyer toute polémique à venir. C’est la première fois qu’une maison princière a recours à la gestation pour autrui (GPA) pour assurer la continuité de son arbre généalogique.
Une maison princière tricentenaire
La maison de Sayn-Wittgenstein-Berleburg, branche cadette séparée de la maison de Sayn-Wittgenstein, a été élevé au rang de princes en 1792. Autonome, elle finit par être annexée par la Prusse peu de temps après la fin des guerres napoléoniennes. Jouissant d’une considérable fortune, elle perd tous ses privilèges à la chute du Second Reich en 1918. Cinquième prince de Sayn-Wittgenstein-Berleburg, marié à Margareta Fouché d’Otrante, le prince Gustav Albrecht se volatilise mystérieusement en 1944 au cours d’une opération militaire en Union soviétique. Son corps n’a jamais été retrouvé et il faudra attendre la naissance de l’actuel prince qui porte son prénom pour que l’enquête soit refermée sans que les questions sur sa disparition n’aient trouvé la moindre réponse. Le mariage de son fils Richard (1934-2017) avec la princesse Benedikte de Danemark (née en 1944), sœur de la reine Margrethe II, permet à la maison princière des Sayn-Wittgenstein-Berleburg d’entrer dans le cercle très fermé des maisons régnantes d’Europe. Trois enfants sont nés de cette union.
Une naissance qui pose un problème juridique pour la succession Sayn-Wittgenstein-Berleburg
La maison Sayn-Wittgenstein-Berleburg est régie par une règle de succession semi-salique et par un testament très controversé. Le prochain héritier de la maison Sayn-Wittgenstein-Berleburg est le prince Robin, oncle du prince Gustav et père de deux enfants. Si on ne connaît pas son avis sur cette GPA, il n’en demeure pas moins qu’elle pose un problème juridique. Cette pratique est interdite en Allemagne et de fait, Carina Axelsson ne pourra se prévaloir du titre de « mère de l’enfant à naître ». Quel que soit son sexe, dans quelle mesure cet enfant pourra-t-il réclamer son dû princier, châteaux compris et du sang de sa famille ? Des points que le prince Gustav devra éclaircir très rapidement.
Du côté de la famille royale de Danemark, on ne souhaite pas commenter. Elle « est très heureuse au nom du couple » pour cette naissance, a simplement déclaré Lene Balleby, responsable de la communication de la maison royale.