Le Grand-duc George Romanov, une interview choc

Le grand duc georges photomontage katehonL’Europe a été récemment frappée par des attentats terroristes. Héritier au trône de Russie et bénéficiant d’une large expérience internationale, le Grand-duc George Romanov a souhaité réagir face à ces évènements. Le descendant du Tsar Alexandre II a répondu aux questions de « Monarchies et Dynasties », évoque la perte des valeurs chrétiennes, ce choc des civilisations à venir sur le vieux continent si aucune solution concrète n’est mise en place par les différents gouvernements pour assurer la paix et l'harmonie entre les différents peuples. Une interview politique sans aucune concession et à découvrir.

Le grand duc Georges Droits réservés Maison impérialeFrederic de Natal : La France et l’Autriche ont été récemment frappées tour à tour par des attentats islamistes qui ont, une nouvelle fois, fait des victimes. Quel regard portez-vous face à ces actes terribles ?

SAI Grand-duc George Romanov : Les récents événements tragiques à Vienne ont de nouveau rempli les principaux fils d'informations européens qui ont évoqué cette « guerre qui ne dit pas son nom ». Malheureusement, des manchettes comme celles-ci deviennent de plus en plus courantes : il s’agit de la quatrième attaque au cours des six derniers mois qui a été classée par les autorités comme un acte de terrorisme fondé sur la haine religieuse. L'attaquant, qui avait déjà été condamné à une peine de prison de 22 mois pour avoir tenté de se rendre en Syrie afin de rejoindre des groupes islamistes, a été libéré après avoir purgé seulement la moitié de sa peine. Moins d'un an plus tard, il est descendu dans les rues de Vienne et a commencé à tuer des passants. Cela s'est pourtant produit en Autriche, un pays souvent présenté comme un exemple pour son programme efficace de dé-radicalisation des jeunes islamistes.

Migrants arrivant en europeFDN : Sommes-nous, selon vous, à l’aube d’un choc des civilisations ?

SAI G.R. : Oui de toute évidence. Il semble que nous faisons désormais face à un choc des civilisations, dans lequel les victimes sont le plus souvent les personnes d’origines européennes, et les auteurs, des musulmans radicalisés. De même, à Nice, les victimes étaient les paroissiens d’une l'Église catholique, et à Vienne, les membres d'une synagogue. On a l'impression que l'islamisme radical tente de  mettre à l'épreuve notre seuil de tolérance, une notion qui est un des socles traditionnels de l’Europe

Catholique priant droits d auteur bruno amsellem divergence pour le mondeFDN : L’Europe porte-t-elle une responsabilité dans la radicalisation d’une partie de sa population issue de l’immigration ?

 SAI G.R. : Avant tout, il est nécessaire de replacer les faits dans leur réel contexte historique et se poser les bonnes questions. Qu'a fait l'Europe pour dédommager les peuples de ses anciennes colonies ou territoires soumis par des siècles d'exploitation ? Elle a simplement ouvert ses frontières et mis ses ressources économiques et sociales à la disposition des immigrés. Si des personnes de cultures différentes venaient autrefois en Europe et s'efforçaient de s'intégrer dans la société européenne en assimilant, ne serait-ce que partiellement les valeurs européennes, les nouveaux arrivants n’essaient même plus de devenir européens. De plus, on a convaincu, avec succès, les européens qu’ils devaient faire régulièrement acte de repentance et d’expiation pour le simple fait d’être ce qu’ils sont. En somme,  « pour être un vrai Européen, il faut arrêter d'être Européen », un vrai paradoxe qui en nourrit un second, celui de contraindre les européens à faire sans cesse preuve de tolérance et de repentance dès lors que l’on évoque le bilan de la colonisation, devenu synonyme d’oppression. Nous sommes, ici,  dans une véritable forme de suicide culturel et civilisationnel

Fleurs deposees en hommage aux victimesFDN : La perte des valeurs chrétiennes est-elle une des raisons qui explique la faiblesse de nos institutions actuelles,  qui ne savent plus comment endiguer ce phénomène de  radicalisation ?

SAI G.R. : Vous savez durant de nombreuses générations, ma famille [les Romanov-ndlr] a été témoin de l'effondrement progressif de la civilisation européenne. Une civilisation qui était autrefois chrétienne, mais qui a choisi de rompre ses liens avec son passé. Selon moi, en s'éloignant du système de valeurs qui a toujours régit notre morale chrétienne, y compris à travers le monde, en abandonnant la forme monarchique de gouvernement qui régissait la plupart des pays européens, l'Europe a entamé le déclin de sa force spirituelle, cessant d'être le phare vers lequel les pays en voie développement et les peuples tournaient leurs regards. Il suffit de regarder toutes les démocraties qui ont adopté une idéologie libérale pour le constater. 

Le multiculturalismeFDN : L’Union européenne se veut pourtant un symbole de multiculturalisme et un modèle d’intégration. Ces deux notions ne sont-elles pas un rempart efficace contre la montée de  l’islamisme ?

SAI G.R : La volonté d'unification des États européens en une seule et unique structure a engendré ce phénomène de multiculturalisme que l’on connaît aujourd’hui. Le terme lui-même n'est en rien à blâmer, mais comme l’Europe se considère comme un bloc entier, on assiste à l’effet inverse puisque le ressentiment des communautés de migrants à son égard n’a cessé de s’accroître. C’était malheureusement prévisible. Le multiculturalisme, qui a longtemps été considéré par les politiciens européens comme la clé qui permettrait de relever les défis d’une coexistence pacifique entre différentes nationalités et religions, n'est valable et réalisable que dans sa forme théorique.

La france accueille les refugies AFPFDN : En faisant preuve de mansuétude devant ces millions de personnes fuyant la guerre, la famine, sans juguler cette vague et sous couvert du respect de sa politique multiculturelle, l’Europe a donc  sciemment ouvert ses frontières au terrorisme islamiste ?

SAI G.R. : Analysons les faits. Le nombre de migrants arrivé en Europe a explosé. Les immigrés débarquent en Europe à la recherche de meilleures conditions de vie et d'un avenir plus prometteur pour leurs enfants. Parmi eux se trouve des milliers de familles musulmanes. Ils reçoivent un soutien matériel et une aide accrue des services sociaux provenant de leur nouvelle « patrie » dans laquelle ils se sont réfugiés. Mais où qu’ils soient la société occidentale s'avère impuissante à combler le vide spirituel. Et c’est inévitable que cela finisse par entrer  en contradiction avec ces  «nouveaux Européens» qui doivent apprendre à vivre si loin de leurs racines - leurs pays d'origine. Leur religion, l’islam, n’a jamais été le moteur de revendications quelconques et encore moins des attaques terroristes. Ou du moins c'était vrai autrefois mais plus maintenant. Le fondamentalisme a compris qu’il pouvait se nourrir de ce vide culturel pour attiser les haines, enflammer les esprits, souvent depuis l’extérieur. Nous assistons aujourd'hui à une radicalisation d’une frange de ces migrants et l’Europe couve les braises d’un volcan prêt à éclater. Et le risque de vivre l’explosion d’un nouveau Vésuve et de devenir un gigantesque Pompéi est très élevé pour l’Europe d’aujourd’hui si je puis me permettre cette comparaison.

Soldats francais protegeant la tour eiffelFDN : L’Europe n’a-t-elle pourtant pas mise en place une politique sécuritaire afin de répondre à ce risque terroriste ?

SAI G.R : En réponse aux attaques terroristes, les représentants des différents gouvernements [européens] avaient promis de renforcer les mesures de sécurité, de durcir les contrôles d'immigration et de développer un système plus complet de prévention de la criminalité.  Soyons honnête, ni les capitales européennes, ni Bruxelles n'ont pris la décision d'appeler le problème par son véritable nom, un problème qui a déjà atteint une échelle paneuropéenne. L’Europe doit impérativement comprendre les différences fondamentales qui existent entre elle et certains migrants issus de pays musulmans, y compris ceux qui sont installés depuis 3 ou 4 générations,  deux visions du monde qui s’opposent. L’éthique laïque et les  traditions d’accueil de l’Europe moderne d’aujourd’hui ne rentrent pas dans le concept d’un monde islamiste qui estime que c’est manque de respect à leur culture et à leur foi. C'est la raison principale, d’ailleurs, qui a généré les actes de terreurs que nous avons connu dernièrement.

Sai le prince georgeFDN : Quelles solutions préconiseriez-vous afin d’enrayer la propagation du terrorisme en Europe ?

SAI G.R : Il est probable que l'Europe devra revoir tôt ou tard ses lois et politiques d'immigration. Il y a bien sûr l'option «zéro immigration», qui pourrait améliorer la situation de ce stade critique, même il semble difficile pour l'Europe moderne d'adopter une telle politique. Je suis donc d'avis qu'il deviendra bientôt nécessaire de s'attaquer sérieusement au problème de l'intégration des immigrés au sein des sociétés européennes, en abandonnant tout mantra de «multiculturalisme». Les autorités de chaque pays doivent s’engager aux côtés des membres les plus modérés de la  communauté musulmane afin de mettre en place un plan de dé-radicalisation commun notamment auprès des jeunes qui se sentent écartés de la vie politique et sociale de leur pays. On peut prendre l'exemple de la Russie, où diverses religions et cultures coexistent harmonieusement, et où le dialogue interconfessionnel et les politiques gouvernementales efficaces se combinent pour garantir aux gens un exemple rare de tolérance religieuse et de bon voisinage. La paix exige que tout le monde travaille ensemble et de concert. Il faut comprendre qu’une seule petite étincelle suffirait à embraser le continent. L'Europe est confrontée à une tâche très difficile. Il va falloir aux différents gouvernements concernés beaucoup de patience et d’éducation pour favoriser une telle politique qui leur permettra de  favoriser la paix et la réconciliation entre les différents groupes religieux. Ce sont les seuls moyens pacifiques possibles pour sortir l'Europe de la crise actuelle.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 22/11/2020

Commentaires

  • Alexandre de La Cerda
    La raison et le bon sens personnifiés face à l'incurie d'une Union Européenne qui nous entraîne vers l'abîme. Et l'exemple de la Russie, particulièrement sous l'Empire, est là pour nous tracer la voie : la coexistence des diverses religions s'est en grande partie déroulée pacifiquement, de nombreux musulmans assurant même la garde rapprochée de l'empereur, mais il y eut toujours un "rapport de force" assuré de la part des gouvernants, dans le droit fil du tsar Ivan IV Vassiliévitch vis-à-vis des Tatars, ces derniers s'étant progressivement assimilés à la population slave et chrétienne originelle des terres russes, dans toutes les strates de la société, noblesse incluse, à commencer par le célèbre prince Youssoupoff... descendant du khan de la Horde Nogaï Youssouf-Mourza ! Sans oublier les princes Ouroussoff, descendant d'Idigeï, capitaine de Tamerlan (le célèbre "Timour") et émir de la "Horde blanche", un "khanat" de l'empire mongol... Et les exemples sont légion. Mais tous étaient soumis à l'Empire russe, à son souverain chrétien et à ses lois...

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