La maison des Hohenzollern condamne la tentative de coup d'État

Sa prise de parole était attendue depuis que le parquet fédéral allemand a révélé que les services secrets avaient déjoué un complot visant à restaurer la monarchie et placer à sa tête le prince Henri XIII de Reuss. Interrogé par la presse, le chef de la maison impériale des Hohenzollern, le prince Georg Friedrich de Prusse, a fermement condamné cette tentative de putsch.

Arrêté pour tentative de coup d’État le 7 novembre 2022, le prince Henri XIII de Reuss et ses complices dorment désormais derrière les verrous. Sous la surveillance étroite des services secrets allemand depuis novembre 2021, les monarchistes projetaient de renverser le gouvernement, enlever des ministres et former un gouvernement avec à sa tête l’aristocrate de 71 ans, issue d’une lignée princière prestigieuse, désigné comme Régent. Membre des Reichbürgers (« Citoyens du Reich »), un mouvement très hétéroclite qui a su capter la mouvance royaliste allemande dans ses rangs, le prince de Reuss estime que la République actuelle n’a aucune légitimité, proie des Alliés comme des Francs-maçons, des juifs, et prônait la ré-instauration du système monarchique tel que l’Allemagne l’avait connu entre 1870 et 1918. Si sa famille s’est désolidarisée du prince Henri XIII, une autre voix est venue condamner ces actions : celle du prince Georg Friedrich de Prusse, actuel prétendant à la couronne impériale.

 

 

Le prince de Prusse condamne cette tentative de putsch

« C'est avec une grande inquiétude que j'ai lu et vu les reportages des médias concernant la tentative de coup d'État par cette organisation terroriste. Ma famille et moi-même condamnons toutes actions qui seraient mises en place pour déstabiliser l'ordre fondamental libéral-démocratique de la République fédérale d'Allemagne » a déclaré le chef de la maison Hohenzollern. Une prise de parole attendue, mais qui n’a rien de surprenante en soi. En effet, à diverses reprises, par le passé, le prince Georg Friedrich de Prusse a condamné l’utilisation des symboles de sa famille et de la monarchie par des groupes d’extrême-droite comme l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui s'était servie de son château pour illustrer ses affiches électorales lors de la campagne de 2017 ou encore les Reichbürgers qui agitent régulièrement les drapeaux du Second Reich. Une tentative de s'amender pour ses détracteurs alors que la famille impériale est l'objet d'une controverse en raison de leurs liens avec Adolf Hitler durant le IIIe Reich. Une proximité qui est reprochée à cet arrière-arrière-petit-fils du Kaiser Guillaume II qui réclame depuis une décennie la restitution des biens Hohenzollern nationalisés en 1945. 

En juin de l'année dernière, une centaine de citoyens du Reich s'étaient présentés devant le château de Hohenzollern, sans être annoncés ni invités, pour son anniversaire. Très irrité par cette intrusion, le prince Georg Friedrich de Prusse, qu’ils reconnaissent comme le seul chef d’État, avait exigé leur départ et porté plainte contre les Reichbürgers. Ils ont été récemment condamnés par la justice.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 09/12/2022

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