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Tensions en Nouvelle-Zélande: le roi des Maoris appelle au calme

Le nouveau gouvernement de coalition populiste du Premier ministre Chris Luxon a suscité beaucoup d'angoisse parmi les Maoris en raison de son projet de revoir la place du Traité de Waitangi dans les lois néo-zélandaises. Le monarque des Maoris a appelé au calme alors que les tensions sont montées d’un cran ces dernières semaines. 

Plus de 180 ans après que les chefs maoris se soient rassemblés près des rives de la rivière Waitangi pour signer avec les Britanniques le traité controversé qui est devenu le document fondateur de la Nouvelle-Zélande, leurs descendants craignent désormais que les droits qui leur sont reconnus dans l’accord ne soient menacés. A peine investi, le gouvernement de coalition de droite et d’extrême-droite dirigé par le Premier ministre Chris Luxon a annoncé qu’il entendait réviser les principes de Te Tiriti o Waitangi, qui défend les droits des Maoris ( compris le droit à l’autonomie), supprimer l'autorité sanitaire maori, mettre fin aux politiques « fondées sur la race » ou réduire l’utilisation de la langue maorie dans la fonction publique.

Le gouvernement populiste souhaite remettre en cause le traité controversé de Waitangi

« Pour nous, il s’agit d’une confiscation moderne de nos droits issus du traité, durement gagnés et pour lesquels nos prédécesseurs se sont battus » a déclaré Tukoroirangi Morgan, dont des centaines d’ancêtres ont été tués par les troupes britanniques lors de l’invasion du Waikato dans les années 1860. Morgan, chef de la tribu Waikato-Tainui et ancien premier député néo-zélandais, a qualifié cette volonté politique « d’anti-Maori » . « Une partie de notre nation est la cible d’attaques majeures, ainsi que tous les acquis résultant de l’activisme des 50 dernières années »  a t-il rappelé. Le parti Te Pāti Māori, qui détient 5 sièges sur 123 à l'Assemblée nationale, a également protesté et s'oppose désormais au serment que chaque député doit prêter au roi Charles III pour être admis au Parlemen, affirmant qu'il ne s'agit plus d'un partenariat égalitaire entre les deux monarchies. 

Le roi des Maoiris appelle  à l'unité et la mise en place d'une conférence nationale

Le 5 décembre, un millier de Maoris sont descendus dans la rue afin de protester contre ces mesures qu’ils jugent discriminatoires. Face à l’augmentation des tensions, le roi Tuheitia Pootatau Te Wherowhero VII a appelé à une conférence nationale Hui ») pour « unifier la nation et garantir que toutes les voix soient entendues lorsqu'il s'agira de demander des comptes au nouveau gouvernement de coalition ». Le monarque traditionnel a également indiqué dans sa « proclamation » que les hauts dirigeants maoris avaient rappelé que la Couronne (britannique-ndlr) « devait être un partenaire responsable du traité et unifier, et non diviser la nation ». Se disant préoccupé par les réformes souhaitées par le nouveau gouvernement, le Kīngitanga (Parti du roi) a noté que les coups de canifs dans le traité avaient généré une forte opposition aux Maoris à ce qui « pourrait saper des décennies de justice et d'égalité durement combattues pour notre pays ».

Du côté du gouvernement de coalition, critiqué également par le Parti Travailliste qui affirme que cela va faire régresser la Nouvelle-Zélande de 300 ans en arrière, les réformes sont nécessaires afin de mettre fin à ce les populistes appellent des lois « séparatistes » au sein de la monarchie britannique. La Conférence nationale est prévue en janvier prochain et pourrait déboucher sur de nouvelles confrontations entre monarchistes néao-zélandais et maoris.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 26/12/2023

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