Un événement inédit dans l’histoire du Golfe et une véritable révolution que vient de vivre le sultanat d’Oman, le 12 janvier. Suite au vote d’une série d’amendements constitutionnels, le fils aîné du sultan Haitham ben Tarek a été désigné comme prince héritier. Jusqu’ici, il fallait attendre le décès du monarque avant de connaître le nom de celui qu’il avait désigné pour lui succéder. Un véritable changement des mentalités dans cette monarchie et un nouveau rôle pour le prince Theayazin Ben Haïtham qui devient le second personnage le plus puissant du royaume.
C’est une véritable révolution constitutionnelle que vient de vivre, il y a plusieurs heures, le sultanat d’Oman. En faisant adopter un « mécanisme spécifique et stable pour le transfert du pouvoir et la nomination d'un prince héritier », une loi fondamentale qui transmet de facto le trône du « sultan à l’aîné de ses fils », le sultan Haïtham a voulu marquer les esprits pour la date anniversaire de sa montée sur le trône en janvier 2020. La monarchie d’Oman devient désormais héréditaire et il revient au prince Theyazin Ben Haïtham, actuel ministre de la jeunesse et des sports d’occuper le poste d'héritier à la couronne selon l’article 5 de la constitution et qui précise également que « si le fils aîné du sultan décède avant que le pouvoir ne lui soit transmis, il passe à l'aîné de ses fils, même si le défunt a des frères ».
En prenant cette décision, le sultan Haïtham a mis fin à une règle séculaire qui désignait un successeur « dans les trois jours suivant la vacance du trône ». « En cas de désaccord, la personne préalablement choisie par le sultan dans une lettre adressée à la famille royale lui succédait » rappelle dans son édition le quotidien « L’Orient-Le Jour ». Durant le règne de son prédécesseur, sans enfants et peu porté sur la chose féminine, la question de la succession s’était posée, engendrant des luttes de clans au sein de la maison royale. Le sultan Haïtham a également pris soin de faire stipuler que le souverain doit être impérativement « musulman, adulte, rationnel et fils légitime de parents musulmans omanais », laissant toutefois la possibilité d’une régence au sein de cette monarchie qui subit quotidiennement les assauts diplomatiques de Riyad et Abou Dhabi. Un double moyen pour le souverain de rassurer aussi ses partenaires étrangers inquiets de l’évolution de la situation dans le Golfe qui est un foyer de tension spolitiques permanentes.
Agé de 31 ans, le prince Sayyed Theayazin Ben Haïtham est diplômé d’Oxford en Sciences politiques, a occupé le poste de secrétaire d’ambassade à Londres avant d’être fraîchement nommé ministre lors de l’accession de son père sur le trône omanais. Il n’est pas marié. Son frère, le prince Bilarab, de 5 ans son cadet, occupe la place de second héritier au trône selon le décret numéro six signé par le sultan Haïtham.
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