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Le Koweït a un nouveau prince héritier

Mishal al ahmad al jaber al sabahDepuis la montée sur le trône de l’émir Nawaf al-Ahmad al-Jabir al-Sabah, le 29 septembre dernier, le poste de prince héritier du Koweït était vacant. Un titre prestigieux qui garantit à celui qui l’obtient une certaine assurance de ceindre lui-même la couronne de cette monarchie gérontocrate. Du moins, s’il survit jusque-là. Le suspens aura été de courte durée. Le nouveau souverain a choisi comme prince héritier, son frère, l’octogénaire Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah.

On s’attendait à une violente joute entre les différentes branches rivales de la maison Al Sabah pour le poste vacant de prince héritier, depuis la montée sur le trône de l’émir Nawaf al-Ahmad al-Jabir al-Sabah, mais finalement le suspens aura été de courte durée. Une succession en douceur qui a fait l’unanimité dans cette monarchie gérontocrate. C’est le frère du roi, le prince Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah et commandant de la Garde nationale qui a été désigné au titre (tant convoité) de prince héritier de cette monarchie constitutionnelle.

Il le fils de l’émir Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, le dixième souverain sunnite du Koweït qui a régné entre  1921 et 1950. Il  a 83 ans. Ou peut-être un peu moins tant sa date de naissance demeure incertaine. Le vote à l’Assemblée nationale, afin de confirmer sa titulature,  a été une vraie formalité pour Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Le président de l’Assemblée nationale, Marzouq Al Ghanim, a même  déclaré que la nomination du prince au poste de prince héritier montrait que le Koweït avait vécu « un transfert de pouvoir calme et sans heurts ». Loin des manœuvres de 2006 et de la révolution qui avait permis  à l’émir Sabah IV, le prédécesseur de l’émir Nawaf al-Ahmad al-Jabir al-Sabah, de diriger le pays d’une main ferme. Alors que le Koweït se prépare à voter,  sa prochaine élection législative est prévue à la fin de novembre ou au début de décembre, il est probable que le nouvel émir et prince héritier se concentreront sur les questions d’ordres nationaux et tenteront de mettre fin à la corruption qui sévit au sein de la maison royale. Selon  Shamael Al Sharikh, analyste politique pour le quotidien «Gulf News »,  le nouveau souverain a déclaré » que les membres de la famille régnante sont des citoyens du Koweït, sont donc soumis aux mêmes lois que tout le monde et que quiconque se trompe porte la responsabilité de son action ».

Nawaf al ahmad al jabir al sabahChef de la sécurité entre 1967 et 1980, ministre de l’Intérieur et de la Défense, il prendra en charge la Garde nationale dès 2004. La politique étrangère est une de ses chasses gardées. Lors de sa prestation de serment, Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a affirmé que «le Koweït conserverait tous ses engagements dans le Golfe, régionaux et internationaux» Il a rapidement été félicité par son alter égo saoudien, le prince Mohammed Ben Salman. « L'appel du prince héritier saoudien au Sheikh Mishal, à la fois avant et après sa nomination, indique que l'Arabie saoudite veut avoir les deux dirigeants à ses côtés. Il est très tôt pour évaluer quel sera le futur de ces relations, mais je pense que Sheikh Mishal aura un plus grand rôle à jouer dans le pays, que ce soit dans la politique intérieure ou étrangère, comme le fut avant lui Sheikh Nawaf lorsqu’il était prince héritier » affirme « Gulf News ». « On ne s'attend pas à un changement clair au sein du commandement de sécurité régionale ou au sein des coalitions militaires, car le Koweït reste toujours soucieux de préserver sa neutralité. Mais nous pourrions voir la monarchie incliner vers d’autres alliances géostratégique » souligne toutefois le quotidien.

« Il entretient des relations très étroites avec l'émir Nawaf al-Ahmad al-Sabah et est considéré comme ayant de bonnes relations avec des voisins comme l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis » le confirme également Dania Thafer. La directrice du Gulf International Forum précise que le prince héritier « n'a aucun scandale et controverse présumés qui lui sont associés ». Ce n’est pas pour autant que la monarchie, qui s’appuie principalement sur les chefs bédouins, lâchera du lest et acceptera que l’opposition shiite partage le pouvoir avec elle.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 14/10/2020

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