Monarchies et Dynasties du monde Le site de référence d’actualité sur les familles royales

Crise politique au Koweït : l'émir dissout le Parlement !

Dans un discours télévisé, l'émir du Koweït, Sheikh Mishal al-Ahmad al-Sabah, a annoncé annoncé la dissolution du Parlement et s’est arrogé certains des pouvoirs de cette assemblée à son profit. Un coup d’Etat au profit de l'institution royale. 

Dans un discours télévisé diffusé vendredi 10 mai, l'émir du Koweït, Sheikh Mishal al-Ahmad al-Sabah, a annoncé qu’il avait la décision de prendre des mesures radicales face à ce qu'il a décrit comme une "atmosphère malsaine". Une déclaration qui survient quelques semaines seulement après les élections parlementaires dans le pays pour lesquelles, le jour de l’inauguration de la nouvelle assemblée nationale, le monarque avait sévèrement critiqué le manque d'entente entre le gouvernement et l'Assemblée, accusant les élus de de nuire aux intérêts de l'État et de la population. 

 

 

Une décision actée par "atmosphère malsaine" au sein de la monarchie, selon l'émir

Selon les médias officiels qui confirme la décision de l’émir de dissoudre le Parlement, il récupérerait égalemencertaines de ses fonctions au profit du cabinet, dirigé par les membres nommés par le souverain lui-même. Cette mesure, justifiée par l'incapacité du Parlement à former un gouvernement efficace, vise à remédier à ce que Sheikh Mishal a qualifié de "difficultés et obstacles insurmontables" et possiblement due à une influence des salafistes sur certains députés. Les défis récurrents dans la formation d'un gouvernement fonctionnel ont été attribués par l'émir aux "diktats et conditions" imposés par certains législateurs. Cette situation a entravé les efforts visant à diversifier l'économie koweïtienne et à réduire sa dépendance historique aux revenus pétroliers. En outre, l'émir a annoncé la suspension temporaire de certains articles de la constitution pour une durée maximale de quatre ans. Cette suspension, bien que non spécifiée dans ses détails, a été présentée comme une réponse à la propagation de la corruption qui aurait gangrené plusieurs institutions de l'État, y compris les secteurs sécuritaires et économiques, ainsi que le système judiciaire.

Les élections d'avril, les premières sous le règne de Sheikh Mishal, les troisièmes en trois ans, avaient pourtant été accueillies dans un certain optimisme par la communauté internationale quant à la possibilité d'un renouveau politique dans le pays après le décès de son prédécesseur. Face à ces défis, lors de son allocution, l’émir Cheikh Mishal a souligné la nécessité de prendre des décisions audacieuses pour sauvegarder les intérêts supérieurs de la nation. Cette décision, bien que controversée, semble être une tentative de restaurer la stabilité politique et économique dans un moment crucial pour le Koweït bien qu’elle démontre une nouvelle fois  les limites de la monarchie parlementaire dans le Golfe.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 11/05/2024

Ajouter un commentaire

Anti-spam