« Nous sommes très heureux de vous voir, Votre Majesté. J'espère que nous aurons une discussion active sur les questions urgentes actuelles, y compris les sujets dont nous parlons depuis de nombreuses années, la situation en Syrie et de celle en Afghanistan ». Souverain incontournable et allié de l’Occident, c’est à Moscou que le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Au menu de ces discussions bilatérales, les derniers développements politiques au Proche-Orient et en Afghanistan, le renforcement des liens entre leurs deux états qui se sont singulièrement rapprochés ces dernières années.
La réunion a été brève ce lundi 23 août entre le roi Abdallah II et le président russe Vladimir Poutine mais d'une importance cruciale. Venu à Moscou, ayant laissé les rênes du pouvoir à son fils le prince Hussein, proclamé régent en son absence et qui a rencontré offiiellement un envoyé du président de Tchétchénie, le roi de Jordanie est venu discuter des derniers événements en Syrie et en Afghanistan. Si le souverain Hachémite a vivement remercié le dirigeant russe d’avoir « joué un rôle de stabilisateur » dans la résolution de la guerre civile en Syrie, c’est le conflit israélo-palestinien qui a été au cœur de ce mini-sommet entre les deux chefs d’états. « Avec votre aide, je pense que maintenant il est vraiment temps pour les Palestiniens de commencer une nouvelle vie » a déclaré le monarque. Abdallah II qui s’est aussi inquiété de la résurgence des combats dans certaines parties du nord de la Syrie où l’opposition armée combat toujours le régime du Président Bashir Al Assad, un allié de la Russie. Abdallah II a dénoncé l’ingérence de l’Iran dans ce conflit qui dure depuis une décennie.
Depuis 2017, la Russie et la Jordanie coopèrent étroitement afin de renforcer la sécurité à la frontière jordano-syrienne C’est ainsi qu’Amman a pu ainsi fournir de nombreux renseignements à Moscou sur les déplacements des milices proches des mouvances de l’Etat islamique au Levant (DAESH), toujours actives dans cette partie du Proche et Moyen-Orient. Abordant l’avenir de l’Afghanistan, le roi Abdallah II a souligné « l'importance d'intensifier la lutte contre l'extrémisme dans la région et dans le monde », allusion au retour des Talibans au pouvoir à Kaboul et qui menace de plonger cette partie de l'Asie centrale dans l'anarchie. Concernant le dossier libanais marqué par une importante crise économico-politique, autre dossier brulant du moment, diverses sources ont confirmé que la monarchie Jjrdanienne envisageait de fournir une aide financière au pays du Cèdre afin de lui permettre ainsi de préserver « sa sécurité, sa stabilité et l'unité du Liban ».
Le roi Abdallah et Poutine se sont rencontrés pour la dernière fois en octobre 2019 dans la station balnéaire russe de Sotchi. De nouvelles discussions bilatérales qui interviennent presque un mois après celles organisées savec le président américain Joe Biden à Washington. Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi, le chef d'état-major interarmées, le général Yousef Hneiti, le directeur du département des renseignements généraux, le général Ahmad Husni, l'ambassadeur de Jordanie en Russie Khaled Shawabkeh, et un certain nombre de hauts responsables russes ont assisté aux entretiens, qui se sont poursuivis au cours d'un déjeuner de travail offert par le président Poutine. Après ce sommet qui confirme une nouvelle fois le rapprochement de la Jordanie avec Moscou, le dirigeant russe a présenté au souverain Hachémite les dernières innovations russes en matière d’armement.
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