Le roi Abdallah II de Jordanie est en visite officielle en Italie. Il a été reçu par le Pape François ainsi que divers dirigeants politiques italiens, parmi lesquels la Première ministre Georgia Meloni. Le monarque Hachémite a mis en garde contre les conséquences dangereuses que pourrait entraîner une invasion israélienne dans le sud de Gaza.
Le roi Abdallah II continue son tour de l’Europe. Le 2 mai 2024, il a débarqué à Rome dans l’espoir de sensibiliser le gouvernement italien et les autorités du Vatican sur l’aggravation de la situation au Proche-Orient.
Reçu en audience par le Pape François durant une vingtaine de minutes, l’entretien a mis en lumière la relation étroite et chaleureuse entre le Saint-Père et le souverain jordanien, comme l’a rappelé Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège. Une amitié nouée en 2014, date du premier voyage du Pape en Terre Sainte. Lors de cet entretien, outre les préoccupations partagées concernant la situation à Gaza et l'appel à un cessez-le-feu immédiat, l'importance cruciale du respect du statu quo dans les lieux saints de Jérusalem a été réaffirmée par le Vatican. Depuis des décennies, la protection des lieux saints est assurée par les Hachémites. Une position reconnue par le Pape, en dépit des protestations israéliennes, qui a fait également part de ses inquiétudes des violences régulières contre les chrétiens par des juifs extrémistes ou des Palestiniens par des colons hébreux.
Le roi Abdallah II met en garde contre le danger d'une escalade au Proche-Orient
Le roi Abdallah II a rencontré par la suite le président Sergio Mattarella et la Première ministre Giorgia Meloni. Il a mis en garde contre les dangers d'une invasion israélienne de Rafah, dans le sud de Gaza et ré-exprimé ses inquiétudes quant aux conséquences dévastatrices d'une telle action sur la situation humanitaire déjà précaire dans la région. "Les répercussions d'une offensive terrestre israélienne sur Rafah seraient dangereuses et pourraient aggraver la situation humanitaire à Gaza", a souligné le roi Abdallah II, comme le rapporte l'agence de presse officielle jordanienne. Le souverain jordanien, qui vient fréquemment dans la botte de l'Europe, a lui aussi mis en garde contre la violence des colons israéliens envers les Palestiniens en Cisjordanie occupée. La Jordanie a d’ailleurs récemment accusé des "colons israéliens extrémistes" d'avoir attaqué ses convois humanitaires à destination de Gaza, pointant du doigt un gouvernement israélien accusé de ne pas avoir assuré leur protection. Profitant de cette rencontre, le fils du roi Hussein a plaidé auprès des instances italiennes pour un soutien accru à l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Une organisation dont l’Italie a suspendu le financement après des accusations d'Israël selon lesquelles l'agence emploierait du personnel lié à des groupes "terroristes".
Malgré le traité de paix signé entre la Jordanie et Israël, les tensions entre les deux nations demeurent vives depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et Gaza en octobre 2023. Le roi Abdallah a réaffirmé à maintes reprises son appel à un cessez-le-feu et à une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien. Dans un communiqué du Palais royal jordanien, ce voyage diplomatique est présenté comme une étape importante dans les efforts déployés par la Jordanie pour résoudre la crise en cours. Cependant, aucun détail supplémentaire sur l'itinéraire du roi n'a été divulgué pour le moment. Avant son séjour à Rome, le roi Abdallah II avait rencontré le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Amman, renforçant ainsi les liens diplomatiques avec les États-Unis dans cette quête commune pour la paix à Gaza.
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