Abdallah II appelle à protéger les lieux saints chrétiens et musulmans

En pleine période de ramadan et face au président de l’Autorité palestinienne, le roi Abdallah II de Jordanie a appelé tous les croyants musulmans à protéger les lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem, déclarant que cela relevait de leur devoir de le faire. Il a accusé l’actuel gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou de cautionner les violences contre les biens religieux des chrétiens.

S'adressant à une délégation palestinienne - conduite par le président de l'Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, le 3 avril 2023, le roi Abdallah II de Jordanie « a rappelé qu'il est du devoir de chaque musulman de protéger les lieux saints islamiques et des chrétiens de toute escalade avec les Israéliens de Jérusalem ». Il a réaffirmé une nouvelle fois la tutelle du royaume Hachémite sur les sites islamiques, tels que l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa ou le Noble Sanctuaire, le troisième site le plus sacré de l'Islam, ainsi que tous les lieux saints chrétiens de Jérusalem. Un rôle que ne le lui reconnaît pas le gouvernement israélien et que sa famille revendique depuis la création d’Israël en 1948.  

Le roi Abdallah II, protecteur des chrétiens ?

Le fils du roi Hussein a également appelé la « communauté internationale à prendre officiellement position contre les récentes déclarations racistes faites par certains responsables israéliens », déplorant la volonté du gouvernement hébreu de tenter de « déplacer les communautés chrétiennes » hors de Jérusalem et l’accusant de cautionner « les multiples attaques répétées contre des églises, des personnalités religieuses et des biens chrétiens à Jérusalem ». Les autorités chrétiennes de Jérusalem ont d’ailleurs appelé le gouvernement à garantir que leurs communautés puissent pratiquer leur culte librement pendant les fêtes Pâques et ses préparatifs, exprimant leur inquiétude face à la montée de la violence et des actes de profanation au cours de l'année écoulée, la plupart commises par des extrémistes juifs (une dizaine déjà recensée depuis janvier 2023, dont le tombeau de la Vierge) comme le note le quotidien Times of Israel.

Un monarque vent debout contre le gouvernement israélien 

Les remarques cinglantes du roi de Jordanie interviennent après les remarques d'un ministre juif d'extrême droite niant l'existence du peuple palestinien et faisant craindre une flambée de violence durant le mois du Ramadan. Le mois dernier, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, leader du parti Sionisme religieux a provoqué un tollé international après avoir déclaré dans un discours, prononcé lors d'une conférence à Paris, que le peuple palestinien était une « invention » alors qu'il se tenait derrière une carte du « Grand Israël » incluant la Jordanie moderne. Le ministère israélien des Affaires étrangères a cherché à atténuer cette déclaration tweetant en hébreu et en anglais « qu'Israël est attaché à l'accord de paix de 1994 avec la Jordanie » et « qu'il n'y a eu aucun changement dans la position de l'État d'Israël, qui reconnaît l'intégrité territoriale du royaume Hachémite ». 

En décembre 2022, le roi Abdallah II a solennellement prévenu son voisin qu’il était prêt à intervenir militairement si le gouvernement continuait ses provocations verbales contre son territoire. Le souverain jordanien a également réitéré son engagement et celui de sa monarchie à se battre en faveur de la création d'un État palestinien indépendant, soulignant la nécessité de maintenir le droit des Palestiniens à obtenir leur autodétermination et celui de son combat qui vise à améliorer les conditions humanitaires et économiques des habitants de Cisjordanie.

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