Le fils du Shah, prochain président du régime de transition ? 

Une pétition a été mise en ligne, initiée par l’acteur iranien Eshan Karami afin de « donner une procuration au prince Reza Pahlavi » et de désigner officiellement le prétendant au trône du Paon comme « le seul représentant officiel capable de diriger la transition qui permettra à l’Iran de passer d’un régime clérical à un autre plus laïc ». Elle a déjà recueilli des centaines de milliers de signatures. 

L’étau semble se resserrer autour du régime iranien. En dépit d’une violente répression, les manifestations contre le pouvoir des mollahs se poursuivent avec la même intensité. Déclenchées avec le décès de Masha Amini le 16 septembre 2022, arrêtée pour un voile mal ajusté, les opposants aux ayatollahs réclament désormais que l’opposition s’unifie et cesse ses querelles idéologiques. Depuis des semaines, plusieurs voix se sont élevées afin que le prince Reza Shah Pahlavi, devienne à nouveau le porte-parole officiel des Iraniens. Une demande qui provient aussi bien de ceux qui manifestent dans leur pays que de ceux qui manifestent en dehors. L’acteur Eshan Karami a mis en ligne une pétition réclamant que le fils du dernier monarque soit officiellement désigné comme le seul représentant qui mènera la transition après la chute du régime théocratique. 

Pétition en faveur du prince Reza Pahlavi

Une pétition devenue virale

Un vrai succès. Plus de 380000 signatures recueillies en quelques heures. Parmi lesquelles, la légende du football iranien qui a pris position contre le régime actuel.  « Je donne procuration au prince Reza Pahlavi, pour la période de transition qui succédera à ce régime meurtrier d'enfants et pour organiser un référendum libre pour un Iran démocratique et prospère » a même twitté l’ancienne star du Bayern de Munich. Les chanteurs Hamed Nikpey et Hamid Talebzadeh, les acteurs Borzou Arjmand et Hamid Farrokhnejad, ou encore les actrices Rounak Younesi et Parastou Salehi font partie des autres personnalités publiques qui se sont jointes à cette campagne qui a repris à son compte le projet initié par le prince Reza Shah Pahlavi. Se défendant de vouloir restaurer la monarchie, ce dernier a martelé plus d’une fois qu’il souhaitait participer au rétablissement de la démocratie et à un gouvernement de transition qui mettrait en place une consultation populaire où les Iraniens pourraient choisir le type de régime le plus adéquat. 

Le prince Reza Shah Pahlavi, Président du futur régime de transition ?

Dans une récente interview accordée à la télévision Manoto , basée à Londres et diffusée en farsi, le prince Reza Shah Pahlavi, ans, s’est bien gardé de revendiquer ce leadership qu’on lui propose et pour lequel il ne fait pas forcément l’unanimité (comme avec l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI) qui ne cache pas sur les réseaux sociaux son animosité au fils du Shah) . « Tout type de travail que nous faisons doit avoir une base légitime ou une sorte de procuration venue aussi de l'intérieur de l'Iran » a déclaré le fils de la Shabanou Farah Pahlavi. N’ignorant pas que le nom de sa famille est régulièrement scandé lors des manifestations anti-gouvernementales, il continue malgré tout d'appeler l'opposition à se fédérer. Un souhait des manifestants en Iran. En marge de manifestations organisées par toute la diaspora en Europe le 16 janvier dernier, aux côtés de l'actrice anglo-iranienne et militante des droits de l'homme Nazanin Boniadi, la journaliste et militante Masih Alinejad, l'actrice Golshifteh Farahani et le militant Hamed Esmaeilion, dans un message conjoint, le prince Reza Pahlavi a exhorté la communauté internationale à inscrire les Gardiens de la révolution sur la liste des groupes terroristes.

Depuis le début de la révolution, les diverses organisations de défense des droits de l’homme ont dénombré plus de 500 morts, victime de la féroce répression policière, et plus de 1500 arrestations. Un régime qui montre de plus en plus de fissures en son sein (la fille de l’ayatollah et président Ali Rafsandjani, ex-députée, a été récemment arrêtée) et qui n’hésite plus à multiplier les condamnations à mort d’opposants, la plupart du temps, des jeunes lycéens ou étudiants. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 24/01/2023

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