L' Impératrice Farah Pahlavi se raconte en documentaire
L' Impératrice Farah Pahlavi se raconte en documentaire
Farah Pahlavi est la dernière impératrice couronnée d’Iran. Elle suscite l’admiration d’une partie de la diaspora persane exilée entre les États-Unis et l’Europe. Une série sur sa vie de souveraine est en cours de réalisation, mais également un documentaire sur lequel elle revient.
Dans le cadre d'une collaboration récemment annoncée avec les producteurs de Women of the Movement, Serendipity Group et John Powers Middleton, une série (The Last Shah), mais également un documentaire va mettre en lumière la vie de la Shahbanou Farah Pahlavi, la dernière impératrice d'Iran. Le tournage du documentaire a débuté à Washington, D.C. et se poursuivra tout au long de l'année 2024.
Une histoire, celle d'une Impératrice qui continue de fasciner
Farah Pahlavi, qui fut mariée au Shah Mohammad Reza Pahlavi pendant 20 ans, avant que ce dernier ne décède en exil en 1980, a exprimé ses attentes pour les deux projets en cours: « Je souhaite que [Serendipity] raconte mon histoire, mais je veux qu’ils aillent au-delà. Je veux montrer ce qu’est l’Iran et qui est le peuple iranien. Je veux qu’ils parlent de mon pays, en particulier de son histoire et de sa culture, qui sont très importantes pour moi. », a déclaré l’Impératrice à Deadline. C’est Rosanna Grace, cofondatrice de Serendipity, qui a contacté Farah Pahlavi et son secrétaire privé Kambiz Atabai, peu de temps après la mort de l’étudiante Mahsa Amini en 2022. Un événement qui a déclenché une vague de manifestations en Iran. Le droit des femmes en Iran a été un combat que l’Impératrice a mené jusqu’à la fin de la monarchie avant que les mollahs de Téhéran ne leur imposent le port du voile islamique et réduisent ces droits obtenus de longue haleine par la Shahbanou.
Un documentaire qui doit mettre fin aux mensonges de Téhéran
Des projets qui vont mettre en lumière sa résilience face à l'exil et à ses tragédies personnelles, tout en restant profondément attachée à son devoir de souveraine et à sa patrie. « C’est un grand honneur et un privilège pour nous de partager cette histoire très importante et profonde. Nous pensons que c’est le moment idéal pour raconter l’histoire de Sa Majesté Farah Pahlavi, pas seulement en tant que reine, mais en tant que femme, mère et épouse », ont déclaré les producteurs. Bien que Farah Pahlavi n'ait pas de préférence quant à l'actrice qui l'incarnera dans la série à venir, elle espère que le documentaire et la série permettront de montrer « quel genre d’être humain était le Shah ». « Il aimait son pays, son peuple. De ce que nous étions pendant sa période, à quel point l’Iran s’est développé à tous égards », explique la mère de l’actuel prétendant au trône, le prince Reza Shah. Elle souhaite également démystifier de nombreuses inexactitudes sur sa famille, notamment les rumeurs concernant les biens emportés lors de leur exil. Elle précise que la plupart des bijoux de la couronne sont restés en Iran et sont aujourd'hui exposés au Musée des vêtements royaux de Téhéran. « De nombreux jeunes et personnes aux États-Unis ne connaissent pas notre pays et ce qu’ils savent est principalement négatif, surtout avec tout ce qui s’y passe actuellement. J’espère que ces projets susciteront l’intérêt des gens du monde entier pour notre pays et notre civilisation », espère l’épouse du Shah.
Revoir une dernière fois son Iran, un voeu qui pourrait se réaliser
À 85 ans, Pahlavi continue de travailler activement, notamment pour la Fondation Shahbanou Farah Pahlavi créée en 1976, et reste très impliquée dans la conservation et la promotion de l'histoire et de la culture iraniennes. « Je pense à ce qu’il est important de faire avant de quitter ce monde. Mais toute la journée, je suis occupée, ce qui me rend heureuse, car cela me donne de l’énergie ». Au milieu d’un emploi du temps chargé, l’ancienne souveraine, couronnée en 1967, trouve du réconfort avec son fidèle compagnon, Mowgli, un épagneul King Charles offert par sa petite-fille Noor. Lorsqu’elle se déplace à l’étranger, elle apprécie les rencontres avec ses compatriotes iraniens et est touchée par ces jeunes Iraniens qui, grâce à Internet, découvrent l'histoire de leur pays et lui expriment leur gratitude. En repensant à sa vie, son exil depuis la révolution de 1979, et à ces nouveaux projets, elle se montre philosophe : « Cela ne sert à rien de penser aux regrets. C’est fait. Je ne veux pas être présomptueuse, mais dans toutes les réactions des gens à l’intérieur et à l’extérieur [de l’Iran], la sympathie que je ressens de leur part est ce qui me donne beaucoup d’énergie.». Questionnée sur la mort accidentelle du Président iranien, le mai 2024, «quand j’ai entendu la nouvelle, ma première pensée a été de croire qu'ils [les mollahs-ndlr] l’avaient orchestré, car ils font tellement de choses de ce genre », explique Farah Pahlavi. « de nombreux Iraniens, de jeunes Iraniens, m'ont affirmé que cette personne était quelqu’un qui avait ordonné de nombreuses exécutions et pendaisons de dissidents. Il a vraiment été une très mauvaise personne pour notre pays. », ajoute l’Impératrice qui attend de revoir une dernière fois son Iran.
Elle regarde cependant son avenir avec quiétude. Elle souhaite avant tout que ses enfants et petits-enfants puissent un jour vivre dans un Iran libre et prospère, soulignant ainsi l’importance de la famille et de la transmission de l'héritage culturel et historique de son pays qui lui ont toujours tenu à coeur. Farah Pahlavi reste encore aujourd'hui pour tous, l'exemple même de l'abnégation et de dévouement au service des Iraniens.