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Davoud Pahlavi appelle à l’unification des forces d’opposition

Fervent opposant au régime des ayatollahs, le prince Davoud Pahlavi, exilé en France depuis la chute du Shah, livre une analyse lucide et percutante de la situation en Iran et au Moyen-Orient. Dans un entretien exclusif avec Le Diplomate, il évoque l’impact des sanctions économiques, la stratégie du régime iranien, et appelle à l’unification des forces d’opposition pour un Iran démocratique. 

Le prince Davoud Pahlavi, 52 ans, troisième héritier présomptif au trône impérial d’Iran, est un opposant public à Téhéran. Il dénonce régulièrement les agissement des mollahs, la corruption qui sévit au sein de ce régime, les liens que les ayatollahs entretiendraient avec les cartels sud-américains de la drogue, les violences perpétrées par les Corps des Gardiens de la révolution contre ses compatriotes. Bien que sa vie soit menacée (il a échappé récemment à une tentative d’assassinat près de son domicile suisse), le cousin du prince Reza Pahlavi, actuel prétendant au trône du Paon, n’entend pas céder aux intimidations des partisans de cette théocratie qui n’a de démocratie que le nom selon lui.

 

 

Un régime brutal mais fragile, affirme le prince Davoud

Face à un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, lors d’un entretien accordé au média Le Diplomate, le 28 août 2024, il n’a pas hésité à critiquer ouvertement la stratégie du régime iranien, qu’il accuse de mener une politique de "guerre par procuration" en soutenant des groupes terroristes comme le Hamas (Palestine), le Hezbollah (Liban) et les Houthis (Yémen). "Depuis son arrivée au pouvoir (1979), la République islamique a contribué à la déstabilisation de la région en utilisant ces organisations pour étendre son influence et contrer les intérêts des États-Unis et d’Israël", déclare le prince Pahlavi, soulignant que cette approche pourrait se retourner contre Téhéran à court terme. "Leur seule arme consiste à créer le chaos à l'extérieur de leurs frontières, car ils savent qu’en cas de conflit ouvert avec les puissances occidentales, ils ne font pas le poids.", assure-t-il.

 

 

Un régime brutal mais fragile, affirme le cousin du fils du Shah

L'attaque du 7 octobre orchestrée par le Hamas, que le prince décrit comme étant "télécommandée par les Gardiens de la révolution", s'inscrit dans cette logique. Pour le prince impérial, il s’agit avant tout pour le régime de détourner l’attention de la répression intérieure : "Le régime des ayatollahs était à quelques encablures de sombrer, il fallait absolument détourner les yeux du monde sur la répression sanguinaire pour contrer la révolte du peuple et ainsi sauver leur pouvoir." Il estime que le régime iranien est plus fragile que jamais. "La chute de ce régime peut intervenir à n’importe quel moment," prévient-il, insistant sur l’importance de l’unité au sein de l’opposition. La crise économique sévère que traverse l’Iran, exacerbée par les sanctions internationales, pourrait également précipiter la fin du régime. "Les Iraniens ne veulent plus de l’Islam politique ni même des mollahs 'réformateurs', qui ont tant de sang sur les mains", souligne le prince. "Si nous ne voulons pas attendre 45 ans de plus, si nous voulons un changement radical et combattre la République Islamique, il n’y a pas d’autres alternatives que celui d’un parti d’union démocratique et laïque au service d’un leadership.", rechérit-il encore. 

 

 

Un appel à l'unité derrière le leadership des Pahlavi

Cependant, il avertit que la seule issue viable passe par une coalition de l’opposition et un soutien accru des démocraties occidentales. "Il est essentiel que les démocraties occidentales agissent de manière coordonnée pour soutenir les aspirations démocratiques du peuple iranien", plaide-t-il, soulignant que ce soutien doit inclure la diplomatie, la pression économique, et l’appui aux défenseurs des droits humains. Il se projette d’ailleurs d’ores et déjà dans un Iran postrévolutionnaire. Le prince Pahlavi envisage un dialogue constructif avec la communauté internationale, y compris avec des puissances comme la Russie et la Chine. "Nous maintiendrons nos relations économiques avec la Chine et la Russie tout en nous ouvrant à d’autres partenaires, notamment en Europe et aux États-Unis", explique-t-il, soulignant l’importance de reconstruire le pays sur des bases solides, à la fois économiques et institutionnelles. La fondation Azadi, dont il est un des iniateurs, joue aujourd'hui un rôle crucial dans la mobilisation de la diaspora iranienne et le soutien à la vision du Reza Pahlavi, prétendant à la couronne, pour un Iran libre, démocratique et prospère. "Nous croyons fondamentalement qu’une base démocratique à l’échelle mondiale doit émerger rapidement pour donner du poids à notre leader [le fils du Shah-ndlr] dans ses démarches diplomatiques à travers le monde", conclut-il, appelant la diaspora à se rallier autour de cette ambition commune.

Le prince Davoud Pahlavi, qui a connu dans ses jeunes années, le régime impérial, entend incarner l'espoir d'un renouveau démocratique en Iran. Il se défend de toute concurrence au prince Reza Pahlavi dans lequel il se reconnait et qui reste un exemple pour lui. "Un homme d’État charismatique, dont le nom est de plus en plus scandé par les jeunes Iraniens qui voient en lui le symbole d’un avenir prometteur, car toujours ouvert au dialogue " rappelle son cousin qui ne voit aucune autre figure que le fils du dernier Shah pour diriger un Iran libre et démocratique. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 02/09/2024

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