Philippe Karageorgeviç, un prince engagé

Serbie versus kosovo« Il n'y a certainement pas de solution aux problèmes des Serbes et des Albanais qui doivent passer par les États-Unis ou par l’Union européenne. C’est nous même qui avons la solution à nos tensions» . Second fils du prince héritier Alexandre II de Serbie,  Philippe (Filip) Karageorgeviç est devenu très médiatique depuis quelques mois. Tout cet été, il a été à la rencontre du patrimoine historique et religieux de son pays. Il a accordé une interview à Kosovo-online et ne mâche pas ses mots, renvoyant dos à dos les protagonistes concernés.

« Supercherie, mise en scène, inadmissible… », la signature de l’accord de Washington, le 4 septembre, ne manque pas de qualificatifs. Au centre des discussions, l’avenir diplomatique de la république de Serbie et de son ancienne province sécessionnistes devenue indépendante, le Kosovo. Un accord qui ne s’est finalement préoccupé que de l’ouverture d’ambassades respectives en Israël sur fond de « normalisation de relations économiques » entre les deux pays frères devenus ennemis et sous l'égide du président américain Donald Trump. Chez les Karageorgeviç, hors de question de reconnaître une quelconque indépendance  à un Kosovo, considéré comme le berceau natal de la Serbie depuis le XIVème siècle.  Si certains lobbys ou experts pensent que la solution ne peut que passer par les Etats-Unis ou l’Union européenne, ce n’est pas le cas du prince Philippe Karageorgeviç, le fils cadet du prince Alexandre II de Serbie.

Philippe karageorgevic son fils et son epouse« Il n'y a certainement pas de solution aux problèmes des Serbes et des Albanais qui doivent passer par les États-Unis ou par l’Union européenne. C’est nous même qui avons la solution à nos tensions» déclare le prince, interviewé par Kosovo Online. « Personne n'aidera les Serbes et les Albanais si nous ne nous aidons pas principalement nous-mêmes. Nous ne devons pas être superficiels et aveuglés par des jugements irrationnels et qui ont déjà conduit à des choses terribles et inadmissibles des deux côtés par le passé » poursuit  Philippe Karageorgeviç. « En raison de la politique imbécile et agressive des représentants politiques d'alors des deux côtés, de nombreuses victimes innocentes sont mortes parmi les Serbes et les Albanais. Je pleure profondément toutes ces victimes que nous ne devons pas oublier. Précisément à cause de la mémoire de tous, de ceux qui ont souffert innocemment, de tous ceux qui sont toujours portés disparus, nous sommes obligés de mettre fin à cette rhétorique qui a conduit à leur souffrance et de ne pas permettre qu’elle se reproduise »  renchérit Philippe qui fustige la politique nationaliste qui prévaut de part et d'autre  des frontières.

Philippe karageorgevic et les representants de l eglise serbeIl demande même que cesse les tensions entre les deux peuples. Le Kosovo-et-Métochie est une province peuplée majoritairement de serbes. Le gouvernement serbe considère que cette partie du Kosovo lui appartient et de facto occupé par les sécessionnistes. De son côté, le Kosovo estime que cette partie du territoire est la sienne et étant indépendante  depuis 1999, elle n’a pas à la céder. Régulièrement les deux communautés en viennent à s’affronter.  « Nous devons réduire les tensions. Les Serbes du Kosovo-et-Métochie ne mettent en aucune manière les Albanais en danger, et les Albanais ne devraient pas percevoir leurs voisins serbes comme une sorte de menace, comme des ennemis » rappelle le prince qui plaide pour une l’établissement d’une coexistence pacifique. « Commençons par réfléchir à la façon dont nous pouvons nous entraider, et ne pas nous faire constamment du mal, car nous constatons tous jusqu'où cela nous a menés. Je crois qu'il y a suffisamment de personnes intelligentes parmi nous tous pour enfin réaliser qu'il est grand temps de construire notre avenir en paix» tape du poing sur la table le prince Philippe Karageorgeviç.

Philippe karageorgevic parmi les partisans de la monarchie serbeDurant tout l’été, ce banquier de profession a été à la rencontre du patrimoine historique et religieux de son pays dans lequel il a décidé de s'intsaller définitivement depuis juillet dernier. Ce père d’un garçon de 2 ans, prénommé Stefan,  est profondément orthodoxe et a même conduit une procession fin août qui a rassemblé des milliers de serbes autour de lui et es hautes instances religieuses, très proches de la maison royale. Il suit avec intérêt ce qui se passe au Monténégro mais également à moindre mesure similaire au Kosovo aussi. « C’est aussi stupide qu’irrationnel déclare le prince. « Les monastères et les églises serbes ne peuvent en aucun cas être déclarés « bien national albanais » parce qu'ils ne le sont pas, précisément parce qu'ils sont serbes et que le monde entier le sait, et surtout, nous le savons tous. Nos amis albanais le savent et je suis sûr que ils méprisent eux-mêmes de telles actions et tentatives de leurs représentants politiques, car ils savent que cela n'a aucune légitimité et ne sert qu'à soulever des tensions ou à alimenter des conflits inutiles » affirme Philippe de Serbie, suivi par 10 000 personnes sur sa page Facebook officielle, qui annonce qu’il entend visiter la partie serbe du Kosovo avant fin de cette année.

« Les représentants politiques des Serbes et des Albanais doivent en être conscients et ne pas faire passer leurs ambitions politiques et leur avenir politique avant l’intérêt général du peuple. Et l’intérêt général passe par une vie digne et pacifique, la stabilité et un avenir sûr et commun pour nos enfants. Quand je dis «nos enfants», je veux dire à la fois les enfants serbes et albanais » conclu le prince Philippe Karageorgeviç.

Copyright@Frederic de Natal   

Photos@Princ Filip i Princeza Danica Kara?or?evi?

Date de dernière mise à jour : 19/09/2020

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