Filip Karageorgévitch rend hommage aux martyrs de Jasenovac

Le prince héritier Filip Karageorgevitch a pris part à la commémoration des martyrs de Jasenovac, rendant hommage aux victimes du génocide perpétré par l'État indépendant de Croatie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le prince héritier Filip Karađorđević a marqué une étape symbolique en participant à la commémoration des martyrs de Jasenovac, un hommage poignant aux victimes du génocide perpétré par l'État indépendant de Croatie (1941-1945) durant la Seconde Guerre mondiale. La cérémonie s'est déroulée, le 7 septembre 2024, au monastère Saint-Jean-Baptiste de Jasenovac, où la liturgie et le service commémoratif ont été célébrés par plusieurs éminences de l'Église orthodoxe serbe, notamment les évêques Jovan de Pakrac-Slavonie, Athanase de Milesevo, Hesihije de Valjevo et Justin d'Europe occidentale.

? #Саопштење: Принц Филип у Јасеновцу: ”Сећање и спомен на новомученике јасеновачке нису само наша обавеза према прецима, већ и према потомцима"

Његово краљевско височанство принц-наследник Филип присуствовао је данас обележавању сећања на Свете новомученике јасеновачке у… pic.twitter.com/ICW3AO8cCL

— Филип Карађорђевић (@PrincFilip1) September 7, 2024

Une première pour la famille royale de Serbie

Cette visite revêt une importance particulière, car le prince héritier Filip est le premier membre de la dynastie Karageorgevitch à se rendre à Jasenovac, un lieu de mémoire chargé d'émotion et de souffrance, érigé par l'État indépendant de Croatie, un régime responsable de crimes abominables qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de Serbes, ainsi qu'à de nombreuses personnes issues des communautés juive et rom.. Il s'agit également de la quatrième année consécutive où il assiste à cette commémoration, témoignant ainsi de son profond engagement envers le devoir de mémoire.  Dans une déclaration empreinte de gravité, le prince a évoqué la douleur collective qui continue de hanter les générations actuelles : « Jasenovac, une blessure de ma génération qui ne peut pas guérir, qui fait mal et qui avertit. La vie de chaque personne est importante, dans un monde où nous luttons pour les droits de l'homme avec la volonté de les préserver de toutes atteintes. Le souvenir et la commémoration ne sont pas seulement notre obligation envers nos ancêtres, mais aussi envers nos descendants».

Le devoir de mémoire face à la minimisation des crimes

Au cours de son discours, le prince héritier a également dénoncé les tentatives de minimisation de l'ampleur des crimes perpétrés à Jasenovac. Il a souligné l’importance de préserver la mémoire des victimes face à ceux qui cherchent à réduire la gravité de ces événements tragiques. « Je me demande combien de noms de victimes dans les usines de la mort nous ne connaîtrons jamais, combien de destins seront effacés à jamais de l'existence... Cela m'effraie et m'attriste, et tout devrait nous être un avertissement », a-t-il déclaré avec émotion. Malgré ces tentatives de révisionnisme, le prince a trouvé du réconfort dans le rôle de l'Église orthodoxe serbe et de l'évêque Jovan, qui œuvrent sans relâche pour que le souvenir des martyrs de Jasenovac ne sombre jamais dans l'oubli. Il a également souligné l’importance croissante des commémorations à Jasenovac, encourageant davantage de Serbes à venir honorer la mémoire de ceux qui ont péri dans ce camp de concentration et d'extermination (77 000 décès ?).

Une commémoration sous le signe de la transmission

La cérémonie de Jasenovac a également été marquée par l'inauguration d'une exposition permanente au sein du Musée des Victimes du Génocide, située dans l’un des deux bâtiments authentiques encore debout de l’ancien camp. Cette exposition, installée dans un ancien « Hôpital Oustachi », a pour vocation de transmettre aux générations futures la mémoire des atrocités commises durant cette période sombre de l’histoire de la région. Parmi les personnalités présentes figuraient le président de la Republika Srpska Milorad Dodik, ainsi que plusieurs hauts responsables serbes, dont l'envoyé du Premier ministre de Serbie, Sava Stambolić, et l'ambassadrice de Serbie en Croatie, Jelena Milić. Ensemble, ils ont réaffirmé l'importance du devoir de mémoire et la nécessité de prévenir toute répétition de tels crimes contre l'humanité.

Le prince héritier Filip Karađorđević, par sa présence à Jasenovac, a réaffirmé son attachement à la mémoire des victimes du génocide perpétré par l'État indépendant de Croatie. En honorant les martyrs et en dénonçant les tentatives de minimisation des crimes, il s'engage à faire de ce souvenir une leçon pour l’avenir. Son discours poignant rappelle que la mémoire collective est non seulement un hommage aux disparus, mais aussi un avertissement nécessaire pour les générations futures, afin de préserver les droits humains et la dignité de chaque individu.

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