Filip Karadjordjeviç et le sort des serbes du Kosovo, un credo

Filip Karadjordjeviç  Source@DuskoDespotovic Point de vueFils cadet du prince héritier Alexandre II de Serbie, le prince Filip Karadjordjeviç est un roi de la communication. Dans une interview accordée à Kosovo Online, il a souhaité réagir au cas de Dragica Gasiç, le dernier évènement en date qui a fait resurgir les antagonismes entre serbes et albanais au Kosovo- Metohija. Une province toujours reconnue comme étant sécessionniste depuis 2008 par le gouvernement de Belgrade et la Maison royale de Serbie. Evoquant l'importance de l'Église orthodoxe serbe, le prince Filip se penche aussi sur l’actuelle relation diplomatique entretenue par Belgrade et Pristina. Dans cet entretien, ce quadragénaire en devenir se pose en homme de paix qui se veut au plus près de ses compatriotes à l’instar des différents rois yougoslaves dont il descend. 

La Serbie et le Kosovo, une nation désunie« Je pense que chaque citoyen serbe devrait réfléchir attentivement à tout ce qui est arrivé à Dragica. Nous devrions tous nous demander si pendant toutes ces années nous aurions pu faire quelque chose de plus que ce que nous avons fait ou qu'est ce que nous n'avons pas fait pour nos compatriotes au Kosovo afin que de telles choses ne puissent plus se produire en Metohija. Des comportements qui restent absolument inacceptables et qui ne répondent pas aux valeurs de notre civilisation ». Fils cadet du prince héritier Alexandre II de Serbie, le prince Filip Karadjordjeviç n’a pas mâché pas ses mots auprès de Kosovo-Online qui a souhaité l’interviewer après le dernier événement en date qui a fait resurgir des tensions entre serbes et albanais dans cette partie des Balkans. Revenue d’exil dans la ville où elle a toujours vécue, Dragica Gasiç s’est vue refuser l’entrée d’un magasin au seul motif qu’elle était serbe. Un acte médiatisé qui a provoqué des protestations de Belgrade et un concert de voix auxquels s’est joint le petit-fils du roi Pierre II. « Malgré l'incertitude, la pauvreté, la pression et l'intimidation, les Serbes qui restent et survivent au Kosovo-Metohija sont les protecteurs des fondements de notre identité et de tout ce que nous sommes essentiellement » rappelle le prince Filip.

Filip Karadjordjeviç, son épouse Danila et leur fils StefanLa défense du peuple serbe est un véritable credo pour Filip Karadjordjeviç. « Je parle du sort et de la position des Serbes au Kosovo-Metohija partout où je peux et chaque fois que je peux. Je pense qu'il est essentiel que cette voix soit transmise, non seulement au sein de la communauté internationale, mais il est important que nous-mêmes dans notre pays en parlions » précise le prince. « Malheureusement, à maintes reprises, en visitant la Serbie, j'ai constaté que les gens ne savent pas grand-chose du Kosovo-Metohija et de la vie de nos compatriotes. Je pense que l'Église orthodoxe serbe a le rôle le plus important dans la préservation de tout ce que nous avons au Kosovo-Metohija, et qu'en ce sens, il est nécessaire de lui fournir une aide (car elle) est le gardien de la survie et de la préservation de  notre patrimoine culturel, historique et spirituel, socles de l'identité de notre peuple » poursuit ce héritier d’un trône emporté par les affres de la Seconde guerre mondiale. « La position des Serbes au Kosovo-Metohija est inacceptablement mauvaise. Je crois que la présence des forces de sécurité internationales est encore nécessaire, mais il faut aussi offrir à nos compatriotes la possibilité d'être employés, de travailler et de vivre de leur travail… de leur fournir des infrastructures normales dans les villages et villes où ils vivent. Je pense que nous devons arrêter la haine et la tension (…) » poursuit le prince Filip qui se penche sur la désastreuse relation diplomatique entretenue par la Serbie et le Kosovo.

Filip Karadjordjeviç  prend la défense des serbes« Nous ne devons pas perdre espoir car nous n’avons pas le droit de le faire. Belgrade et Pristina doivent parler. Aussi difficile et inconfortable que cela puisse être pour les deux parties, il est nécessaire de continuer à dialoguer. S'il n'y a pas d'accord en vue, nous continuerons jusqu'à ce que nous parvenions à une solution de compromis. Il n'y a pas d'autre moyen. Je pense qu'il est essentiel que pendant les négociations, quelle que soit leur durée, les deux parties s'engagent à ne pas faire de déclarations incendiaires, qui de part et d'autre alimentent les tensions et compliquent la vie de nos concitoyens du Kosovo-Metohija » achève de conclure le prince Filip Karadjordjeviç qui s’érige en homme de paix et qui se veut au plus près de ses compatriotes. A l’instar des différents rois yougoslaves dont il descend.

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Date de dernière mise à jour : 08/08/2021

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