Alors qu’il est en visite officielle à Marseille le 9 octobre 1934, aux côtés de Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères, le roi Alexandre Ier de Yougoslavie et son hôte sont les victimes d’un attentat perpétré par un nationaliste croate. Chaque année, les monarchistes serbes et la maison royale des Karageorgévitch commémorent à Oplenac le décès tragique du premier souverain de la Yougoslavie. Pour le 87ème anniversaire de cet événement, le prince héritier Alexandre de Serbie et son fils Filip Karageorgévitch ont tenu à rappeler conjointement l’importance de la vision unificatrice du « roi-chevalier » et s'agacent du révisionnisme ambiant autour de ce souverain.
C’est autour de Monseigneur Jovan de Šumadija que les monarchistes se sont rassemblés à l'église Saint-Georges d'Oplenac afin de commémorer le 87ème anniversaire de la mort tragique du roi Alexandre Ier. « Ce meurtre brutal, qui s'est produit à Marseille [Le 9 octobre-ndlr] en 1934, est encore entouré de nombreux secrets. La vérité éclatera un jour, car elle ne pourra jamais être cachée aussi longtemps. Nous devrions tous garder en mémoire la vision de ce grand roi telle qu'il l'a souhaité » a déclaré l’actuel prétendant au trône de Serbie, le prince Alexandre. « Alexandre Ier a été l'un des premiers hommes d'État en Europe et dans le monde entier à prévoir le danger résultant de la montée du nazisme et du fascisme. Il a été l'une de leurs premières victimes » a regretté son petit-fils.
Délégation de l’association du Royaume de Serbie (organe de représentation du prince Alexandre de serbie) menée par l'ancien président du Parlement Predrag Marković, représentants du gouvernement et de l’armée étaient également présents à la nécropole de la maison royale serbe. Parmi eux, également, le prince Filip Karageorgévitch qui s’est déclaré fier d’être « le descendant de ce roi-chevalier, unificateur de la nation serbe ». Dans une interview accordée à Preokret, le second fils du prince Alexandre a rappelé que « le projet de la Yougoslavie a été non seulement l'idée de mon arrière-grand-père le roi Alexandre, mais aussi celui d’un projet commun de toute l'élite serbe de l'époque. Aujourd'hui, personne ne peut contester la grandeur d'un souverain comme le roi Alexandre Ier ». « Mon arrière-grand-père et sa vision ont été les premières victimes du fascisme, (une idéologie) qui défigurera la Yougoslavie, toute l'Europe et le monde » a ajouté Filip Karageorgévitch.
« Je ne suis pas historien, mais en ce qui concerne la connaissance de l'histoire de ma famille, je m'appuie sur des faits, en particulier ceux liés à mon arrière-arrière-grand-père le roi Pierre Ier et à monv'arrière-grand-père du roi Alexandre Ier et leur importance dans l'histoire de notre pays. Le nom de mes ancêtres est facilement utilisé dans divers livres, séries et films et souvent, ne sont pas basées sur des faits historiques, probants. C’est inadmissible de mon point de vue » s’est indigné le prince Filip, visant certains nationalistes et communistes qui présentent son arrière-grand-père comme un tyran.
Créé en 1918, le royaume des Serbes, Croates et Slovènes (Yougoslavie) va rapidement connaître des tensions politiques éxacerbées par les mouvements nationalistes et la transformation de la monarchie en régime autoritaire une décennie plus tard. Marié à la princesse Marie de Roumanie dont il aura trois enfants, Alexandre Ier avait déjà échappé en 1921 à un attentat organisé un communiste, parti interdit par le roi. En 1931, il avait octroyé une consitution à son pays.
Copyright@Frederic de Natal