Les Romanov s'irritent de la dernière décision de la Rada ukrainienne
Les Romanov s'irritent de la dernière décision de la Rada ukrainienne
À la suite de la décision de la Verkhovna Rada d'interdire les activités de l'Église orthodoxe ukrainienne liée au Patriarcat de Moscou, la Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov a souhaité réagir. Confessant une certaine émotion, la descendante du Tsar Alexandre II a réaffirmé sa foi en la survie de l'orthodoxie canonique malgré les persécutions orchestrées par Kiev.
La Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov, 70 ans, descend directement du Tsar Alexandre II. Depuis la fin de la monarchie en 1917, sa branche dynastique assure la prétention au trône de Russie, soutenue par une large partie des mouvements et associations tsaristes. Un tiers des Russes souhaite d’ailleurs le retour de l’Empire selon divers sondages. Un chiffre en constante hausse depuis la fin de l’Union soviétique, dans un pays qui n’a de cesse de réhabiliter sa maison impériale, son rôle et son histoire. Si elle revendique volontiers un rôle de gardienne de la culture et des traditions séculaires russes, la Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov suit les évolutions politiques de la Russie tout en essayant de garder une certaine neutralité.
La Maison impériale Riomanov réagit à la décision de la Rada ukrainienne
Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine (2021), loin de toute forme de nationalisme exacerbé ou de toute pression exercée sur elle, la Maison impériale a préféré multiplier les appels à la paix et à la réconciliation entre les deux « nations-frères ». Mais, face à ce qu’elle considère comme une escalade des violences et la répression organisée à l'encontre du clergé et des fidèles orthodoxes, elle a décidé de briser son vœu de silence. La récente décision du parlement ukrainien de faire interdire les activités de la branche locale de l’Église orthodoxe liée au Patriarcat de Moscou, qui compte plus de 10 000 paroisses, a mis en colère les Romanov. Selon Kiev, l’église est un relais de Moscou dans le pays qu’elle ne saurait tolérer plus longtemps. Une décision qui serait soutenue par 66% des Ukrainiens selon un sondage daté de 2023, marquant la profonde division qui règne en Ukraine à ce sujet.
La prétendant au trône dénonce des persécutions contre les croyants orthodoxes, rappellant le totalitarisme soviétique
« Tous les individus, quels que soient leur position, leur nationalité, leur appartenance religieuse, leurs opinions et convictions politiques, devraient renoncer à la violence contre ceux qui sont sans défense. La politique, et plus encore les confrontations armées, sont toujours cruelles. Mais le plus terrible et le plus honteux, c’est la haine envers les civils, le clergé, les moines et les paroissiens», a déclaré, un brin irritée, la Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov sur le blog de son chancelier, Alexandre Zakatov. En joignant sa voix au concert de protestations qui se sont élevées à l’annonce du projet de loi d’interdiction adopté par la Verkhovna Rada, « je considère ces actions comme une répétition de ce qui a été des méthodes de persécution du clergé et des croyants orthodoxes » pratiquée du temps de l’URSS, « ce régime athée totalitaire », ajoute la princesse impériale qui ne cache pas sa déception.
Si le Président Volodymyr Zelensky a salué une décision historique, accusé de multiplier les vexations contre les croyants par le Patriarcat de Moscou, ce dernier a dénoncé un acte illégal et déjà rappelé qu’il n’entendait pas répondre au chantage de Kiev qui lui laisse neuf mois pour couper ses ponts avec sa branche ukrainienne. Persuadée que rien ne saura ébranler la foi des croyants et que l’Eglise orthodoxe survivra à ces « persécutions », la Grande-duchesse Maria Wladimirovna a déclaré en guise de conclusion, qu’elle et sa famille, « priaient pour les enfants de l'Église orthodoxe ukrainienne, ses archiprêtres et bergers, demandant que le Seigneur leur accorde le renforcement de la foi, de l'espérance et l'amour ». Un message de tolérance aux accents politiques, loin du cliquetis des armes et de la surenchère médiatique, qui a reçu le soutien des Russes sur leurs réseaux sociaux.