A quelques heures du mariage impérial qui sera célébré à Saint-Pétersbourg ce 1er octobre, c’est toute une ville qui retient son souffle. Membres du Gotha venus de toute l’Europe, du gouvernement, de l’aristocratie russe, hommes d’affaires commencent à arriver et se rassembler dans les différents hôtels de la ville de Saint-Pétersbourg mis à leur disposition. Pour la première fois depuis la chute de l'institution impériale en 1917, la Russie va renouer avec ses fastes d’antan. Monarchies et Dynasties du monde vous livre les premiers détails d’une cérémonie qui s’annonce fastueuse, monarchique et grandiose. A l'image de ce que fut la monarchie russe.
C’est l’événement dont tout le monde parle sur les réseaux sociaux et qui va faire l’objet d’une retransmission en direct sur une large partie des chaînes natioanles de télévision. Vendredi 1er octobre, les cloches de la cathédrale Saint-Isaac vont retentir dans tout Saint-Pétersbourg pour le mariage du grand-duc Georges Romanov et de Victoria-Rebecca Bettarini Romanovna. Le deuxième chapitre d’une célébration haute en couleurs qui a déjà débuté le 24 septembre dernier dans le bureau d'enregistrement de Khamovnichesky à Moscou. C’est ici que l’héritier de la maison impériale russe a épousé civilement la fille de l'ambassadeur italien Roberto Bettarini et de Carla Virginia Cacciatore, en présence d’amis et de familiers ( dont Alexander N. Zakatov, directeur de la Chancellerie impériale ; le prince Vadim Lopukhin, chef du département des relations interrégionales de la chancellerie, Stanislaw Dumin, représentant la chancellerie et de Hiéromoine Nikon, Chef du Bureau des événements historiques et commémoratifs à la Chancellerie, les parents de la mariée, le conférencier NiKolas Polonsky...). Ce jour-là, la future grande-duchesse avait revêtu une robe fourreau bleu clair de la créatrice Chiara Boni avec un basque orné de fils d'or. Les motifs ont été inspirés par les éléments traditionnels provenant des peintures de Khokhloma et la couleur de la robe par le ruban de l'Ordre impérial de Saint-André, fondé par Pierre le Grand en 1698.
Un mariage religieux qui sera célébré devant un certain nombre d'officiels du gouvernement, de gouverneurs, de l'aristocratie russe, du monde des affaires et de hauts-membres du clergé orthodoxe et d'autres religions qui ont confirmé leurs participations à cette cérémonie. Tout comme princes et princesses des maisons impériales Hohenzollern, Habsbourg-Lorraine seront présents, ainsi que des membres de la maison Bourbon (on évoque le prince Louis-Alphonse de Bourbon ainsi que des Bourbon-Siciles et le roi Siméon II de Bulgarie), Dom Duarte de Bragance, prétendant au trône du Portugal et son épouse, la princesse Léa de Belgique, la reine-émérite d'Espagne Sofia de Grèce, le prince Joachim Murat et son épouse, le prince Léka Zogu, prétendant au trône d'Albanie et son épouse, l’oligarque Konstantin Malofeev, conseiller du président Vladimir Poutine (qui pourrait lui-même faire une apparition) qui sont attendus. La veille du mariage, une soirée d'accueil pour les invités aura lieu au Palais Vladimir. Situé au Bord de la Neva, il fut autrefois une possession des Romanov, un haut lieu prisé de l’aristocratie russe du temps des tsars.
« Ce sera un mélange de tradition et de modernité. Très luxuriant, mais léger en même temps » a expliqué Victoria-Rebecca Bettarini Romanovna . La future princesse portera une robe blanche choisie chez un couturier de Moscou mais n’a pas souhaité révéler sa conception. A son doigt, une bague familiale héritée de l'arrière-grand-père et de l'arrière-grand-mère du grand-duc, le prince Cyrille Romanov et Victoria-Melita de Saxe-Cobourg-Gotha. Avec en son centre, un rubis-cabochon, symbolisant l'amour et la noblesse, et de chaque côté, deux diamants, personnifiant la pureté et la force. Sur sa tête, un diadème de 238 diamants confectionné par la maison Chaumet dont la réputation n’est plus à faire et qui a longtemps fourni la cour impériale en bijoux divers. Une seconde bague de mariage viendra compléter le tout. C’est le métropolite Varsonofy de Saint-Pétersbourg et Ladoga qui présidera la cérémonie et bénira le couple selon les rites orthodoxes. Religion à laquelle Victoria-Rebecca Bettarini Romanovna s’est convertie en juillet et qui aura droit au port de prédicat d’altesse une fois le mariage terminé.
« Après la cérémonie, le couple se dirigera vers à la cathédrale Pierre et Paul et déposera des fleurs sur les tombes des ancêtres de l’héritier au trône. Le soir, un dîner de gala formel de style européen aura lieu dans le bâtiment du Musée ethnographique russe avec un accompagnement musical de la soirée sera assuré par les stars de la scène classique » confirme la presse russe qui précise qu’une tenue en queue de pie sera requise pour tous. Le lendemain 2 octobre, un brunch aura lieu au Palais Constantin à Strelna. L'événement débutera par une cérémonie privée afin de remettre des « récompenses dynastiques », suivies représentations sur scène, de performances et d'une vente pour des œuvres caritatives. Pour cet événement exceptionnel, trois jours fériés ont même été décrétés entre le 30 septembre au 2 octobre. « Nous espérons montrer aux étrangers la beauté de notre pays afin qu'ils puissent voir la vraie Russie d'aujourd'hui. Ils pourront constater que les ours ne courent pas dans les rues et que l’image qui est donnée par certains médias est erronée » a déclaré le grand-duc Georges qui a multiplié les interviews sur le sujet. « Saint-Pétersbourg est cher à mon cœur. C'est la première ville où j'ai visité la Russie pour la première fois. En 1991, le maire Anatoly Sobchak avait invité mon grand-père et ma grand-mère à l'événement du changement de nom de Leningrad en Pétersbourg » a ajouté le prétendant au trône afin d’expliquer le choix de cette ville pour son mariage.
« Le pouvoir est un devoir, et un devoir très lourd. Si nécessaire, nous l’assumerons sans hésitation. Nous sommes prêts à répondre à l'appel populaire si le peuple russe veut restaurer la monarchie. Mais nous ne cherchons pas le pouvoir et ne revendiquons rien - que ce soit des droits politiques ou à récupérer des propriété. Maintenir un lien vivant entre la Russie moderne et toute son histoire millénaire est notre devoir et notre droit à tout moment, indépendamment de tout changement politique » a précisé le grand-duc Georges Romanov alors que la question du retour de la monarchie est récurrente en Russie depuis la chute du communisme. De nombreuses associations monarchistes seront d’ailleurs massées aux abords de la cathédrale mais maintenues à distance par un important service de sécurité qui va devoir aussi contenir une massive foule de passionnés et de curieux. Selon un récent sondage, 17% des russes souhaiteraient le retour du tsar en Russie.
Georges Mikhailovich Romanov est né le 13 mars 1981 à Madrid, en Espagne. Il est le fils unique et héritier du chef de la maison impériale russe de la grande-duchesse Maria Vladimirovna, petite-fille du cousin de Nicolas II et arrière-arrière-petite-fille de l'empereur Alexandre II. À la naissance, George a reçu le titre de Son Altesse Impériale le Grand-Duc et a été l'objet de spéculations dans les années 1990 pour la succession du président Boris Eltsine . En 2014, cet ancien cadre de la société Norilsk Nickel, qui a travaillé un temps pour la commission européenne, a créé le « Russian Imperial Charity Fund » et participe régulièrement à des événements de commémoration liés à l'histoire quadricentenaire de sa famille.
Victoria-Rebecca Bettarini Romanovna est née en 1982. Fille de diplomate, dôtée d'une maîtrise en droit européen, droit international avec une spécialisation en droit des conflits armés, auteur, elle vit à Moscou depuis 2019 et occupe le poste de directrice de la fondation caritative de son mari. Tous deux sont polyglottes et parlent couramment le français. Lors d'une récente interview, ils ont confirmé que leurs enfants seront éléves en Russie et en Europe.
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