Le « Who's Who » du couronnement de Charles III

L’intronisation de Charles III comme monarque du Royaume-Uni promet d’être une ode à l’histoire britannique, forte en symboles et hommages à ses prédécesseurs. Une cérémonie millimétrée où une cinquantaine de personnes vont devoir jouer une partition qui appelle à aucune fausse note. Découvrez-le « Who’s who » de ce couronnement. 

Le 6 mai, le roi Charles III va être couronné, aux côtés de son épouse la reine (consort) Camilla, monarque du Royaume-Uni. Une cérémonie qui repose sur des traditions anciennes et qui reste très millimétrée, une partition que tous doivent jouer sans faire une seule fausse note. Dans un communiqué, Buckingham Palace a déclaré : « Ceux qui assument ces rôles historiques pour cette cérémonie ont été choisis en raison de leurs services importants rendus à la Nation. Il comprend des représentants des ordres de chevalerie, de l'armée et de la vie publique au sens large ». Face à 129 chefs d’État, princes, ducs, pairs du royaume, membres de la société civile, c’est une cinquantaine de personnes qui vont s’affairer autour du fils de la reine Elizabeth II suivant un protocole séculaire. Un who’s who inédit qui plonge dans la diversité et l’inclusion qui sont chères au monarque. 

Un hommage au Commowealth

À son arrivée à l’abbaye de Westminster, en tenue d’Amiral de la Royal Navy, à la fois une arme dans laquelle il a servi et à la fois celle de son père, Philip Mountbatten, la première procession qui précédera le couple royal sera composée de divers chefs religieux et de représentants des 14 royaumes d'outre-mer du roi. Les drapeaux d'Antigua-et-Barbuda, d'Australie, des Bahamas, du Belize, de la Grenade, de la Jamaïque, de la Nouvelle-Zélande, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Saint-Kitts-et-Nevis, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines et de Tuvalu seront tous portés aux côtés du Gouverneur général et du Premier ministre de chaque pays du Commonwealth dont il est le monarque. Le drapeau de l'Union sera porté, devant le Premier ministre Rishi Sunak et son épouse Akshata Murty, par l'adjudant Elliott Tyson-Lee, cadet de la Royal Air Force, qui a décrit ce devoir comme « un grand et incroyable honneur ». Le roi sera présenté à la congrégation par l'archevêque de Canterbury, Justin Wilby, ainsi que par la baronne Valérie Amos (d’origine guyannaise), Lady Angiolini, la première femme Lord Advocate d'Écosse et Christopher Finney, président de la Victoria Cross and George Cross Association.

Un cortège qui raconte l'histoire de l'aristocratie britannique

Le cortège du roi et de la reine sera dirigé par le marquis d'Anglesey Charles Paget, le septième duc de Westminster Hugh Grosvenor (plus grosse fortune du Royaume-Uni qui a annoncé récemment ses fiançailles et le parrain du prince George de Galles), le comte de Caledon Nicholas Alexander et le comte de Dundee Alexander Scrymgeour, qui porteront les étendards des différentes armoiries royales et ceux de la Principauté de Galles. Ils seront suivis par le champion du roi, Francis Dymoke qui portera l'étendard royal. Une charge que sa famille détient sans discontinuité depuis 1066. Historiquement, le champion du roi se rendait à cheval au banquet du couronnement et défiait quiconque doutait du droit du monarque au trône, mais cette coutume a été abolie avec le dernier banquet du couronnement de George IV en 1821. Participeront également à la procession l'amiral Sir Tony Radakin, chef d'état-major de la Défense, agissant en tant que Lord High Constable of England, un poste occupé pour la journée uniquement, Edward William Fitzalan-Howard, duc de Norfolk (organisateur du couronnement et détenteur d’un titre remontant au règne du roi Richard II). Le comte d'Erroll Josslyn Hay agira, quant à lui, en tant que Lord High Constable of Scotland, un rôle héréditaire détenu par sa famille depuis le Moyen Âge.

La diversité et l'inclusion à l'honneur

La baronne Helena Kennedy portera le sceptre orné d’un globe surmonté par une colombe de la reine consort, tandis que le général Sir Patrick Sanders portera son second sceptre. Le duc de Wellington Arthur Wellesley portera la couronne de la reine Mary (qui a subi quelques modifications), tandis que Lord Chartres, ancien évêque de Londres portera l'anneau de la reine consort. Ce dernier a d’ailleurs déclaré que « la cérémonie du couronnement était ancienne, mais qu’elle avait été dépoussiérée pour les rendre plus moderne ». Le duc de Wellington, Arthur Wellesley, portera la couronne de la reine Mary, tandis que Lord Chartres, ancien évêque de Londres, aura l'anneau de la reine consort entre ses maisn. Le général Sir Gordon Messenger, gouverneur de la tour de Londres, portera la couronne de Saint-Édouard en tant que Lord High Steward of England, un rôle tenu uniquement pour la journée. Il a expliqué dans la presse ressentir cette nomination comme « un honneur énorme et unique », ajoutant « jouer un rôle clé dans une occasion aussi importante et historique est une source de grande fierté pour moi, ma famille, les Royal Marines et la communauté de la Tour de Londres ». L'ancienne directrice du MI5, la baronne (afro-caraïbéenne) Eliza Manningham-Buller,portera le sceptre de St Edward aux côtés de la baronne Floella Benjamin qui portera celui orné de la colombe. Dame Elizabeth Anionwu (d’origine nigériane), une ancienne infirmière, portera l'Orbe. Les deux femmes ont été nommées dans à l'Ordre du mérite, les dernières, par feu la reine Elizabeth II. Interrogée sur son rôle, la baronne Benjamin a déclaré qu’« être sélectionnée pour porter le sceptre du souverain avec colombe, qui représente la spiritualité, l'équité et la miséricorde, est pour moi très symbolique, car c'est tout ce que je défends et envoie un message clair que la diversité et l'inclusion sont embrassées ».

Un couronnement haut en couleurs

Gardien de la Jewel House (Maison des Joyaux), le Brigadier Andrew Jackson portera l'anneau du Souverain orné de sa croix de Saint-Georges. Le maître Amy Taylor devient la première femme à porter l'épée d'offrande constellée de ses bijoux, choisie spécifiquement dans la Royal Navy pour représenter tous les militaires, hommes et femmes, de ce corps d’armée. « Ayant servi la majeure partie de ma carrière en tant qu'ingénieur aéronautique au sein du 845 Naval Air Squadron du RNAS Yeovilton, où Sa Majesté s'est initialement formée et a servi comme pilote, je suis profondément honorée de jouer mon rôle dans cet événement historique » a expliqué, très émue, Amy Taylor, qui n’a pas caché son admiration du monarque. Lord Hastings et le comte de Loudoun porteront les éperons d’or, suivi par le Lord President of the Council, Penny Mordaunt, qui portera l'épée d'État. Le maréchal en chef de l'air, le Lord Peach, portera l'épée de la miséricorde - également connue sous le nom de Curtana - le général Lord Richards de Herstmonceux portera l'épée de la justice spirituelle et le général Lord Houghton de Richmond portera l'épée de la justice temporelle. Avant son couronnement par l’archevêque de Canterbury, les regalia seront présentés au roi Charles III par des personnes choisies sur l'avis du gouvernement, tous issues de différentes religions (hindoue, musulmane, juive et sikh). Lord Carrington, le Lord Great Chamberlain, présentera les éperons d’or, tandis que Lord Kamall présentera les Armilles, la baronne Merron, la super tunique, et l’Orbe par Mgr John McDowell, archevêque d'Armagh de l'Église d'Irlande présentera l'Orbe. Lord (Narendra) Patel présentera l'anneau du souverain et Lord (Indarjit) Singh présentera le gant du couronnement (celui de George VI). Le très révérend Mark Strange, évêque de Moray, Ross et Caithness, et l'épiscopal Primus d'Écosse présenteront le sceptre avec croix, tandis que le très révérend Andrew John, archevêque de Galles présentera le sceptre avec colombe. 

Le couronnement de la reine (consort) devrait clôturer par la suite cette cérémonie historique avant que le couple ne reprenne le chemin vers Buckingham Palace dans le Gold State coach où ils apparaîtront au balcon du palais royal aux côtés des membres de la famille royale.

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