Le roi Charles III en visite d’État en France

Le roi Charles III se rendra en France du 26 au 29 mars 2023 pour sa première visite d'État, en tant que nouveau monarque, a annoncé la présidence française. Un signe supplémentaire du réchauffement des relations entre Paris et Londres après des années de mésentente autour du Brexit.

Pressentie depuis des semaines, c’est le palais de l’Élysée qui a confirmé la nouvelle. Le roi Charles III et la reine consort Camilla effectueront une visite d’État entre le 26 et le 29 mars 2023 avant de rejoindre Berlin (Allemagne) où ils y resteront pour deux jours. Une information qui a immédiatement suscité l’engouement des aficionados de la monarchie britannique. Un déplacement qui est à porter au crédit du président français Emmanuel Macron qui signe ici le retour de l’Entente cordiale entre les deux pays. Une amitié malmenée depuis le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, en 2016. 

Une visite, symbole du retour de l'Entente cordiale entre la République française et la monarchie britannique

Cette visite « est un honneur pour la France et illustre la profondeur des liens historiques unissant nos deux pays » a déclaré le gouvernement français dans un communiqué mis en ligne sur les réseaux sociaux, citant également la collaboration antérieure entre les deux hommes « sur les questions de protection de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique ». Car au-delà du glamour qui fera la joie des magazines peoples, c’est également une visite qui revêt un agenda très politique. Au menu des discussions entre le roi Charles III et le Président Emmanuel Macron, les défis liés au réchauffement climatique et la guerre en Ukraine. Deux thèmes chers au souverain britannique qui ne sont pas sans créer quelques inquiétudes Outre-Manche. Le monarque ne cache pas son soutien à l’Ukraine et sa détestation du régime russe. Ses déclarations publiques sur ce sujet ont fait grincer quelques dents dans une monarchie où le souverain est astreint au devoir de réserve. Un credo scrupuleusement respecté par sa mère, la reine Elizabeth II. Pro-européen, le futur « Défenseur des Fois » a reçu le 27 février, pour le thé, Ursula van der Leyen. Une rencontre avec la Président de la Commission européenne qui a été fortement critiquée par une partie de la classe politique anglaise et nord-irlandaise, soupçonnant le roi de faire de la politique et de tenter d’influer sur les négociations post-Brexit sur l’Irlande du Nord. « (…) Le roi va devoir s'expliquer s'il continue dans cette voie et politise la monarchie, il la met en péril » a averti  Sammy Wilson, le porte-parole des unionistes, cité par France Info. L'eurosceptique conservateur et ancien secrétaire aux affaires Jacob Rees-Mogg a déclaré au Times que ce déjeuner était « à la limite de la convenance constitutionnelle ».

Un voyage historique dans les terres d'Aliénor d'Aquitaine

Charles III et Emmanuel Macron déposeront une gerbe devant la flamme du soldat inconnu au cours d'une cérémonie à l’Arc de triomphe. Le monarque et son épouse longeront l’avenue des Champs Élysées escorté par la Garde républicaine et salueront les Français qui seront toutefois maintenus à bonne distance. Parallèlement, la reine consort Camilla et Mme Brigitte Macron iront inaugurer une exposition consacrée à Manet et Degas au musée d'Orsay. Le roi Charles III prononcera un discours à l’intérieur de l’hémicycle du Sénat français, devant les députés et sénateurs de la République réunis pour l’occasion. Une première dans l’histoire des relations franco-britanniques marquée par des décennies d’amour entre Londres et Paris avec la figure de la reine Elizabeth II, toujours très populaire dans l’Hexagone, même 6 mois après son décès. En 2004, la défunte souveraine « s'était exprimée (uniquement) dans la Salle des Conférences du palais du Luxembourg » rappelle d’ailleurs Europe 1. Un banquet d’État sera également organisé au château de Versailles pour le monarque et son épouse dont le couronnement officiel est prévu le 6 mai prochain. Le couple royal s’envolera vers Bordeaux où il se promènera dans la capitale de l’Aquitaine, reçu au palais Rohan par le maire écologiste Pierre Hurmic. Charles et Camilla visiteront le vignoble biologique du château Smith Haut-Laffite, reçus par Florence et Daniel Cathiard, les propriétaires de ce grand cru classé. Ils iront constater de visu, à Landiras, les dégâts causés par les derniers feux de forêt qui ont tenu toute une région en haleine durant l’été dernier.  Le roi Charles III et son épouse devraient rencontrer « des secouristes ainsi que des participants à des projets de restauration de la forêt favorisant la biodiversité » précise également Europe 1. Sa dernière visite à Bordeaux remonte à 1977. 

Une diplomatie au service de l'Europe

De retour à Paris, le 29 mars, c’est au marché aux fleurs Elizabeth II sur l'île de la Cité, situé dans le centre de Paris, que le couple royal ira à la rencontre du public et échangera quelques mots avec eux. Le monarque est ensuite attendu en Allemagne où il rendra hommage à la communauté juive victime du nazisme, ira à la rencontre de réfugiés ukrainiens et visitera des sites mémoriaux dédiés aux bombardements Alliés sur Hambourg. Charles III prononcera également un discours au Bundestag, le parlement allemand, avant de regagner Londres. « Le fait que le roi Charles ait choisi l'Allemagne et la France comme premières destinations avant son couronnement est également un geste européen important » a déclaré le président allemand Frank-Walter Steinmeier qui dévoile ici les véritables enjeux de ce voyage historique.  

La visite royale sera précédée par celle du Premier ministre britannique Rishi Sunak prévue, quant à elle, le 10 mars. Le roi Charles III a effectué pas moins de 34 visites officielles en France (la dernière remonte en 2019) et 28 en Allemagne comme prince de Galles.

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