Sous les dorures feutrées de Windsor, le prince William de Galles a récemment surpris par sa sincérité. Face à l’acteur canadien Eugene Levy, l’héritier du trône britannique s’est livré sans détour, esquissant le portrait d’un futur roi lucide, humain et résolument tourné vers la modernité.
Sous les lambris du château de Windsor, un ton nouveau a résonné dans ce lieu chargé d'histoire. Face à l’acteur canadien Eugene Levy, star de la série humoristique The Reluctant Traveller diffusée sur Apple TV+,le prince William s’est livré comme rarement. Dans cette conversation au naturel, loin des discours compassés et des formules convenues, le futur roi a esquissé les contours d’une monarchie « renouvelée », à son image : sincère, engagée et tournée vers l’avenir.
Un héritier attendu, un symbole d’espoir
Populaire auprès de près de 70 % des Britanniques selon YouGov, le prince de Galles demeure aujourd’hui la figure la plus respectée de la famille royale, devant même son père, le roi Charles III. Dans un contexte difficile — entre les préoccupations de santé du souverain et celles de la princesse de Galles, Catherine (Kate), en traitement contre le cancer —, sa famille, le prince William incarne plus que jamais la stabilité et la continuité d’une institution en quête de sens.
À seulement 43 ans, il représente l’espoir d’une monarchie plus proche des citoyens, consciente de son rôle symbolique mais aussi de sa responsabilité morale. Son attitude posée, sa simplicité affichée et son humour discret séduisent un public lassé des scandales et des tensions familiales. Pour beaucoup de Britanniques, William incarne la modernité tranquille : celle d’un homme de devoir qui entend réformer sans trahir, qui sera dans les pas d'Elizabeth II. Une reine qui s'était chargée de l'éduquer de son vivant.
Conscient du poids de l’héritage royal, le prince n’en demeure pas moins lucide sur ses limites
C’est dans un salon boisé de Windsor, sous l’œil amusé d’Eugene Levy — inoubliable père embarrassé dans la saga American Pie —, que le prince a confié sa vision du futur : « Je pense pouvoir dire que le changement est à mon ordre du jour », a-t-il déclaré avec conviction. « Un changement pour de bon, et j’y tiens. Je n’en ai pas peur, c’est ce qui m’enthousiasme : l’idée de pouvoir apporter du changement. Pas trop radical, mais des changements nécessaires. », ajoute t-il
Derrière ces mots mesurés, un cap se dessine : adapter la Couronne au monde d’aujourd’hui. William n’envisage pas une révolution, mais une évolution réfléchie. Dans un Royaume-Uni fragilisé par le Brexit, la crise du coût de la vie et la lassitude politique, le prince veut replacer la monarchie au cœur de la société, comme une force de cohésion et de sens. « Si l’on n’y prend garde, l’histoire peut être un véritable poids, un ancrage », confie-t-il. « Je pense qu’il est important de vivre l’instant présent. » Et d’ajouter : « Il y a des moments où l’on s’interroge sur la tradition : est-ce toujours pertinent aujourd’hui ? Avons-nous toujours le maximum d’impact possible ? J’aime remettre les choses en question, c’est là où je veux en venir. ».
Cette introspection, rare chez un héritier du trône, témoigne d’une réflexion personnelle sur le sens même de la royauté. William sait que pour durer, la monarchie doit apprendre à se réinventer — sans rompre avec son histoire, mais en la réécrivant à la lumière du présent. En perte de vitesse parmi la GEN-Z, la moins favorable à la monarchie ( à peine 30% des 18-34 ans soutiennent la royauté), il entend reconquérir le coeur de ses futurs sujets en étant déjà à leur écoute. Il prépare déjà une montée sur le trône qui sera inéluctable pour beaucoup d'observateurs et on sait déjà que la mouture du prochain couronnement sera complètement changé.
Un homme avant tout : la famille comme refuge
Si le ton de l’entretien reste empreint de pudeur, il se fait plus intime lorsque le prince évoque sa vie familiale. Dans un pub de Windsor, le Two Brewers, autour d’une pinte de cidre — Levy ayant préféré une Guinness —, William parle de ses enfants, de ses inquiétudes et des épreuves traversées. « La famille me submerge, beaucoup », avoue-t-il avec une sincérité désarmante. « Nous essayons de leur offrir la sécurité dont ils ont besoin… Nous parlons de ce qui nous tracasse, mais on ne sait jamais quelles répercussions cela peut avoir. Il est important d’être là les uns pour les autres et de rassurer les enfants sur le fait que tout va bien. », poursuit-il
Ces confidences révèlent un père attentif, soucieux de protéger George, Charlotte et Louis de la pression médiatique qu’il a lui-même subie enfant, aux côtés de son frère Harry. « J’espère que nous ne reviendrons pas à certaines pratiques du passé, celles que Harry et moi avons connues. Je ferai tout pour que nous ne régressions pas. »,espère l’héritier au trône britannique, longtemps pris par la colère contre les médias dont il se méfie depuis le décès tragique de sa mère, lady Diana Spencer, en 1997. Un message clair, empreint de tendresse et d’une volonté de rupture générationnelle.
Une humanité qui séduit
Eugene Levy, connu pour son humour pince-sans-rire, s’est dit « surpris par la franchise du prince » : « Pour moi, c’était juste une conversation. Il me confiait ses pensées… c’était une journée totalement surréaliste », a-t-il raconté à la BBC qui lui a demandé ses impressionns.
L’acteur, 77 ans, est une figure emblématique du cinéma comique nord-américain. Récompensé aux Emmy Awards pour la série Schitt’s Creek, il a su, au fil des ans, imposer un ton mêlant autodérision et bienveillance — un registre qui semble avoir trouvé un écho naturel chez le prince William. En conclusion de cet entretien atypique, le prince a même livré une phrase qui résonne comme une promesse : « Je veux créer un monde dont mon fils serait fier. La vie nous met à l’épreuve, mais surmonter ces épreuves fait de nous ce que nous sommes. »
À travers ces mots, le futur souverain trace sa route : celle d’un homme déterminé à faire évoluer la monarchie britannique sans renier ses racines. Une figure d’équilibre, de compassion et de responsabilité. Pour beaucoup, le prince William n’est pas seulement l’héritier du trône, il est l’incarnation d’une nouvelle ère : celle d’une royauté réconciliée avec son peuple, et prête à s’adapter au monde qu’elle veut encore inspirer.