Elizabeth II face au scandale du « Kentgate »

Poutine  et le prince Michael de KentPartageant une étrange ressemblance avec le Tsar Nicolas II, le prince Michael de Kent s’est subitement retrouvé au cœur d’un scandale qui embarrasse autant le palais de Buckingham que le gouvernement de Sa Majesté.  Cousin de la reine Elizabeth II, il s’est fait piéger par des journalistes qui se sont fait passer pour des représentants d'une société sud-coréenne cherchant à investir de l’or en Russie. En russophile averti, bien qu’il ne soit pas rémunéré par la Couronne, le prince de Kent s’est proposé de jouer les intermédiaires auprès du Kremlin en échange d’une forte rémunération alors que les relations entre Londres et Moscou sont actuellement exécrables. Le parlement pourrait ouvrir une enquête sur les relations entre ce membre de la famille royale et la Russie. Un « Kentgate » dont se serait bien passée la souveraine.

Michael de Kent et Elizabeth IIIl a 78 ans, il est cinquantième sur la ligne de succession au trône d’Angleterre et il a été l’ancien page de la reine Elizabeth II et de Philip Mountbatten lors de leur mariage en 1947. Le prince Michael de Kent partage même une étrange ressemblance physique avec le Tsar Nicolas II dont il parle couramment la langue natale. Il y a une semaine,  ce petit-fils du roi George V s’est retrouvé au cœur d’une affaire qui embarrasse fortement le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson et le palais royal. Le quotidien « Sunday Times » et la chaîne « Channel 4 » ont révélé que le cousin de la « Queen » agirait comme un véritable lobby en faveur de la Russie de Vladimir Poutine. Piégé par des journalistes en caméra cachée, qui se sont fait passer pour des représentants d'une société sud-coréenne cherchant à investir de l’or en Russie, le prince n’a pas hésité à leur proposer ses services pour presque 11 500 euros par jour et s’est dit prêt à enregistrer un discours de soutien depuis le palais de Kensington, résidence officielle du duc et de la duchesse de Cambridge, le prince William et Kate Middleton. 

Michael de Kent et sa ressemblance avec Nicolas IICe n’est pas la première fois que le prince Michael de Kent est l’objet d’accusations de lobbysme en faveur de la Russie. Décoré de l’ordre de l’amitié en 2009 par le dirigeant du Kremlin, c’est aussi grâce à son ADN que le mystère des restes des corps disparus des Romanov a été élucidé en 1991. Russophile assumé et revendiqué, le prince de Kent a représenté la reine à quelques reprises, y compris au 150e anniversaire de la guerre de Crimée en Ukraine et également, le patron de la chambre de commerce russo-britannique et d’un certain nombre d’organisations de charité qui œuvrent afin de venir en aide aux jeunes russes dans le besoin. Il n’est pas payé par la Couronne et vit uniquement de ses activités de conseils à travers sa société « Cantium Services ». 

Dmitry Medvedev and Michael de Kent« Nous parlons ici de manière relativement discrète car nous ne voudrions pas que le monde sache qu'il voit Poutine uniquement pour des raisons commerciales. ».  Filmé le jour où l’Union Européenne votait des sanctions contre la Russie, le prince n’est pas le seul haut personnage à être éclaboussé par cet enregistrement  qui date de mai dernier. Simon Isaaacs, marquis de Reading, a affirmé à ces mêmes interlocuteurs que le prince de Kent opérait parfois comme  un « ambassadeur non officiel de Sa Majesté en Russie », plaçant la reine dans une position inconfortable et obligeant la société du prince à nier tout lien direct avec Moscou. « C’est  un bon ami qui a voulu aider et  fait des suggestions mais que le prince Michael n’a pas souhaitées et qu’il ne pourrait même pas réaliser » a déclaré son porte-parole. « Il n’a aucun lien direct avec Poutine depuis 18 ans » a ajouté « Cantium Services » très  agacé. Le marquis a du faire amende honorable et expliquer qu’il regrettait d’avoir « sur-promis des choses irréalisables ». 

Le député travailliste John Healey a déclaré sur son compte twitter que les déclarations du prince étaient « vraiment choquantes » et que son comportement était « une menace pour la sécurité de la Grande-Bretagne ». Plusieurs voix ont réclamé que cette affaire soit portée au parlement afin que le prince de Kent fasse l’objet d’une enquête et que son titre de colonel du King’s Royal Hussars lui soit retiré. Un régiment qui avait été déployé en Estonie sous les couleurs de l’Otan au plus fort de la crise diplomatique entre le Royaume-Uni et la Russie.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 13/05/2021

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