Pour le 80e anniversaire du Jour de la Victoire sur le Japon, Charles III a salué la mémoire des combattants d’Extrême-Orient et rappelé que leur sacrifice « ne sera jamais oublié ».
À l’occasion du 80e anniversaire du Jour de la Victoire sur le Japon (15 août 1945), le roi Charles III a rendu un hommage solennel à ceux dont le « service et le sacrifice » ont contribué à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale. Dans un message audio enregistré plus tôt ce mois-ci, le souverain a assuré que ceux qui ont combattu et péri dans le Pacifique et en Extrême-Orient « ne seront jamais oubliés ».
Aux côtés de la reine et du Premier ministre Sir Keir Starmer, il devait participer à une cérémonie commémorative au National Memorial Arboretum, dans le Staffordshire, afin de marquer cette date historique. Le 15 août 1945 reste un jalon majeur : la capitulation du Japon face aux forces alliées mit un terme à six années d’un conflit mondial, au prix de 71 000 vies britanniques et du Commonwealth, dont plus de 12 000 prisonniers de guerre.
« L’Armée oubliée » et l’héritage de Mountbatten
Dans son message, Charles III a évoqué le discours historique de son grand-père, George VI, annonçant la fin de la guerre : « Pour les millions de familles rassemblées autour de leurs postes de radio, c’était le message qu’un monde épuisé par les combats attendait depuis longtemps. ». Le roi a également rappelé l’action décisive de son grand-oncle, Lord Mountbatten, aux côtés du général William Slim, qui permit de repousser l’offensive japonaise en Inde et de reconquérir la Birmanie. Les troupes de Slim, surnommées « l’Armée oubliée », furent longtemps éclipsées par les campagnes européennes. « En tant que mécène du Fonds commémoratif Burma Star, j’ai eu le privilège de rassurer les vétérans encore en vie : eux et leurs camarades tombés au combat ne seront jamais oubliés », a-t-il souligné.
Le roi a salué non seulement le courage des soldats et des pilotes alliés, mais aussi l’endurance des prisonniers de guerre et des populations civiles soumises à de « terribles épreuves ». Reconnaissant le « prix immense » payé par les habitants d’Hiroshima et de Nagasaki, le fils de la reine Elizabeth II a rappelé : « Le véritable coût de la guerre dépasse les champs de bataille et touche tous les aspects de la vie – une tragédie dont témoignent avec force les conflits qui secouent le monde aujourd’hui. ».
Mémoire des victimes et message pour l’avenir
S’adressant aux générations présentes, Charles III a insisté : « Les armes les plus puissantes ne sont pas celles que l’on porte, mais celles que l’on unit. » Un message repris par le secrétaire à la Défense, John Healey, qui a vu dans cette commémoration une leçon pour les conflits actuels, notamment en Ukraine, appelant à privilégier le dialogue et la diplomatie.
Des cérémonies émouvantes ont eu lieu à Londres, Édimbourg, au Japon et dans tout le Commonwealth : dépôts de gerbes, minutes de silence, concerts de cornemuses et survols des Red Arrows ont rythmé les commémorations. Les paroles du roi se veulent un pont entre le passé et l’avenir : « Le courage et la camaraderie dont nous avons fait preuve aux heures les plus sombres de l’humanité sont une flamme qui brillera pour l’éternité – un phare qui honore notre passé et guide notre avenir. ».
En rappelant le sacrifice des héros du Pacifique et la douleur des victimes civiles, quand d'autres ailleurs tentent d'effacer des dates importantes de l'Histoire censée rassembler et unir les peuples, le roi Charles III a décidé d'inscrire cet anniversaire dans une double perspective : un devoir de mémoire et une invitation à œuvrer, au-delà des frontières et des différences, pour un monde où la paix demeure la plus noble des victoires.
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