Les monarchistes roumains réclament un changement de constitution

Armoiries nationales de la roumaniePrincipal mouvement monarchiste, en lien avec la Maison royale de Roumanie, l’Alliance nationale pour la restauration de la monarchie (Alian?a Na?ional? pentru Restaurarea Monarhiei) a lancé un appel  aux différents candidats qui se présentent à la prochaine élection législative afin, qu'une fois élus, ils se réunissent, adoptent une nouvelle constitution qui prévoit le retour de la monarchie constitutionnelle et votent  la possibilité de réunir les territoires roumains perdus à la suite du pacte Ribbentrop-Molotov. A l’aube de la naissance de son premier enfant, l’ancien prince Nicolas Medforth-Mills est une nouvelle fois intervenu dans le débat.

Monarchistes roumains« Il est très difficile de vous donner une réponse en ce moment. Mais je pense que je verrais certainement de mon vivant le retour de  monarchie en Roumanie ».  L’ancien prince héritier Nicolas [Nicholas] Medforth–Mills, exclu de la ligne de succession au trône en 2015 dans des conditions nébuleuses, a accordé récemment une interview à l’approche des prochaines élections législatives, prévues le 6 décembre. Il se veut optimiste. « Je pense que nous devrions tous souhaiter son retour,  rester unis et travailler ensemble sur ce point » a précisé le prince Nicolas toujours autant plébiscité par les monarchistes. Principal mouvement monarchiste, l’Alliance nationale pour la restauration de la monarchie (Alian?a Na?ional? pentru Restaurarea Monarhiei/ ANRM) a profité de la campagne en cours pour le renouvellement du Parlement pour demander aux futurs députés de bien vouloir se pencher sur la question du retour de la monarchie constitutionnelle et qui permettrait de mettre fin à cette ambiguïté qui règne en Roumanie.

Le prince nicholas et son epouse« Nous, l'Alliance nationale pour la restauration de la monarchie, avec des volontaires et des sympathisants, préoccupés par la nécessité de changer la constitution roumaine et rendre à notre pays ses valeurs morales incarnées par le principe monarchique , mais aussi la question de la réunification des territoires perdus à la suite du pacte Ribbentrop-Molotov (accord entre les nazis et les soviétiques signés en 1939-ndlr), en particulier la Bessarabie [la Moldavie-ndlr], le nord de la Bucovine, le comté de Her?a et Bugeac, comme priorités nationales, nous proposons à tous les candidats aux élections législatives du 6 décembre 2020, de signer et d'assumer ce qui suit » annonce le préambule d’un pacte proposé par l’ANRM.» Depuis 2011, un accord entre le gouvernement et le défunt roi Michel Ier a donné des droits divers et un statut officiel de représentation à la Maison royale de Roumanie. Véritable état dans l’état, l’actuelle prétendante au trône de ce pays des Balkans, la princesse Margareta, jouit d’une forte popularité (avec une côte de 8/10), recevant et honorant diplomates au palais Elizabeth. Quand elle n’arrive pas faire tomber des gouvernements comme celui de Mihai Tudose en janvier 2018 ou agacer des pays comme la Russie en novembre 2019. Le pays avait fait bloc avec la fille du roi Michel Ier qui avait mis en colère l’ambassadeur de Russie en dénonçant les agissements de Moscou dans les affaires internes de son pays.  Une aura que tente de s’arracher les différents partis politiques en lice tel que le Parti national-Liberal (PNL) qui compte de nombreux monarchistes dans ses rangs. Parmi lesquels, le premier ministre Ludovic Orban qui a été de nombreuses fois  aperçu aux côtés des membres de la famille royale. La question du référendum agite la Roumanie depuis des décennies, promis à de nombreuses reprises, sans jamais avoir été organisé. Pourtant une demande répétée des roumains. En 2017, un sondage affirmait que 72% des personnes interrogées souhaitaient que la question soit posée aux Roumains et bien que les  rangs des monarchistes restent divisés, 30% de leurs compatriotes se prononcent toujours en faveur d’un retour de l’institution royale.

La princesse margareta et l ambassadrice de france 2020« Je suis honoré que les gens nous soutiennent de cette manière. Mais ce qui est important, c'est d'être uni, de garder vivant la mémoire de nos rois et de nos reines et de perpétuer leurs valeurs morales. Je suis très heureux que la mémoire du roi Michel soit toujours vivante » renchérit Nicolas Medforth-Mills qui se prépare à avoir un enfant dont il refuse de donner le sexe. L’enfant de tous les espoirs car si celui–ci est de sexe masculin, il permettrait à l’ancien prince déchu de refaire valoir ses droits à la couronne. Une succession exclusivement féminine et qui ne fait pas l’unanimité au sein de la société roumaine encore attachée au patriarcat. « Je voudrais présenter mon enfant à ma tante et mon oncle, je pense qu'il aurait beaucoup à apprendre d'eux » confesse d’ailleurs le prince Nicolas qui fait la promotion de la monarchie dans les écoles de son pays d’adoption et qui compte avoir un second enfant. Une Roumanie qu’il a découvert à Pâques 1992, à l’âge de 7 ans. A cette époque, un demi-million de roumains s’étaient rassemblés à Bucarest pour acclamer le roi Michel et la reine Anne de Bourbon-Parme. Des images qui sont restées  gravées dans la mémoire collectif nationale autant que les funérailles du souverain, illégalement renversé en 1947 par les soviétiques. « C’était mon grand-père et un saint » précise Nicolas Medforh-Mills qui n’entend toutefois pas se présenter à des élections locales comme la rumeur le laissait entendre récemment.

Monarchistes de l anrmPour l’ANRM, il ne fait aucun doute que l’avenir politique de la Roumanie passera par la question du retour de la monarchie, « facteur psychologique de cohésion sociale ». Elle vient tout juste de se doter d’un nouveau président pour sa branche jeune qui compte moins d’un millier de membres dans tout le pays et qui a été particulièrement active du vivant du roi Michel Ier, enchaînant les plateaux de télévision avec un succès qui ne s’est jamais démenti jusqu’ici. Siècle 2.0, en plus d’une émission régulière, baptisée « Heures royales », sur les chaînes nationales, la Maison royale s’est dotée désormais d’une compte You Tube chargé de faire sa publicité à travers des images d’archive, illustration de la grandeur passée de la Roumanie mais qui se veut toujours inscrite dans la continuité de son présent.

Copyright@Frederic de Natal

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/11/2020

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