La princesse Margareta réaffirme son soutien à l'Union européenne

La princesse Margareta« Soyez-sûr que je continuerais à renforcer le rôle de la couronne comme force consolidatrice et symbole d’unité nationale ». Chaque année, la curatrice du trône de Roumanie, la princesse Margareta reçoit l’ensemble du corps diplomatique au Palais Elizabeth. Avec la pandémie de coronavirus, la famille royale a dû renoncer à ce privilège que lui confère son statut officiel au sein de la république de Roumanie. C’est donc à travers une vidéo aux accents très royaux et résolument européens, publiée hier, que la fille du roi Michel Ier s’est adressée aux différents ambassadeurs, représentants religieux et ses compatriotes.

« Centre de la vie roumaine durant des siècles », le palais Elizabeth est la résidence officielle de la princesse Margarita. Prétendante au trône de Roumanie depuis le décès du roi Michel Ier en 2016, elle jouit de différents privilèges que lui octroie son statut officiel au sein de la République. Chaque année, elle reçoit dans sa résidence et sous le regard des anciens souverains de ce pays des Balkans, tout le corps diplomatique et religieux présent dans le pays. Une rencontre avec les émissaires des nations étrangères qui lui permet de dessiner les grandes lignes politiques souhaitées par la Maison royale et souvent calquées sur celles du gouvernement roumain. 

Discours vidéo de la princesse Margareta« Je suis déterminée à assurer cette tradition qui est de vous recevoir même si cela doit se faire à distance ». Crise sanitaire due au coronavirus, la princesse n’a pu honorer ce rendez-vous haut en couleur et qui a été marqué l’année dernière par un incident diplomatique avec la Russie, accusée d’ingérence par la curatrice du trône.  Moscou avait alors exigé des excuses et avait attaqué sur sa page Facebook la princesse qui avait reçu un soutien des partis monarchistes et du gouvernement roumain lui-même. « Lorsque nous nous sommes vus en décembre de l’année dernière, je me suis adressé à vous avec beaucoup de fierté alors que la Roumanie prenait la présidence de l’Union européenne. Un test majeur pour tous nos représentants. (…) Personne n’aurait pu imaginer  alors les épreuves que nous allions traverser avec cette pandémie. Les vaccins arrivent, laissant entrevoir la fin de cette épidémie. Nous ne pourrons pas échapper aux difficultés qui s’annoncent pour l’année à venir (…) notamment économiques »  a déclaré la princesse Margarita enfermée dans un complet gris, le regard fixe devant la caméra qui la prend sous tous les angles.

Armoiries de la maison royale de Roumanie« Il y a des leçons à tirer de cette expérience » poursuit la curatrice du trône qui se dit « réjouie par l’esprit de cohésion et de résilience » dont ont fait preuve les roumains « face à cette crise majeure ».  Réclamant qu’une aide substantielle soit accordée aux services médicaux que la Maison royale «  remercie profondément pour son dévouement », « le secret de cette sortie de crise passe par une bonne gouvernance (..) qui assurera des revenus pour tous,  de meilleurs investissements et non par de vains débats philosophiques » affirme la princesse qui profite de l’occasion pour « exprimer sa gratitude envers tous les roumains vivant à l’étranger et qui ont contribué à aider les services de santé en envoyant des dons ».

« (…) Sans l’Europe nous n’aurions pu faire face aux challenges que nous avons affronté cette année. La transformation de la Roumanie en ce que nous connaissons aujourd’hui n’aurait pas pu se faire sans cette institution, l’OTAN qui assurent notre prospérité et notre sécurité ».  Le message est à peine voilé, résolument tourné vers Bruxelles qui « accompagnera notre pays dans sa reconstructions et d’autres projets importants » renchéri Margareta. La princesse ne cache pas ses positions en faveur de cette «  communauté qui a des valeurs identiques  de l’Ouest à l’Est »  tout comme l’OTAN «  dont les récents évènements près de la mer noire ont prouvé que nous avions besoin de cette organisation militaire plus que jamais ». Rappelant que la Roumanie est un des plus importants contributeurs au budget de l’Alliance Atlantique, elle a salué la victoire à la présidence de la Moldavie, « ce membre de notre famille »,  de la pro-européenne Maia Sandu et a assuré que le « seul agenda secret de la Roumanie était d’accompagner (cette ancienne province  roumaine) vers sa prospérité  sans que celle-ci ne subisse une ingérence de l’étranger ». Une  nouvelle fois, sans le nommer, la princesse vise de nouveau l’occupant du Kremlin, longtemps le faiseur de rois en Moldavie avant d'aborder les problèmes liés au réchauffement climatique qui appellent à «  la responsabilité de tous ». 

Selon divers sondages, 30 % des roumains souhaitent le retour de la famille royale sur le trône dont elle a été chassée par les communistes en 1947. Récemment, l’Alliance nationale pour la restauration de la monarchie (ANRM) a plaidé pour qu’un référendum sur cette question soit enfin organisé. Promis par tous les principaux partis politiques depuis des décnnies et qui se précipitent au palais Elizabeth afin d’obtenir un soutien de la princesse, il a été maintes et maintes fois repoussé, non sans avoir au préalable provoqué des dissensions au sein des mouvements monarchistes. « Soyez-sûr que je continuerais à renforcer le rôle de la couronne comme force consolidatrice et symbole d’unité nationale » a rappelé la princesse Margareta de Roumanie en guise de conclusion.

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Date de dernière mise à jour : 10/12/2020

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