« Le retour de la monarchie rétablirait la stabilité de la République tchèque ». Le 4 mars dernier, l’archiduc Karl de Habsbourg-Lorraine a été interviewé par la chaîne d’information CNN Prima News. Monarchie, Union européenne, coronavirus, ses enfants, le double prétendant à la couronne austro-hongroise s’est également livré sur ses relations avec la République Tchèque récemment secouée par des manifestations anti-gouvernementales auxquelles ont participé les monarchistes de cette ancienne partie de l’empire bicéphale défunt.
Si les affres de l’Histoire n’en avaient pas décidé autrement en 1918, il serait pour les tchèques, le roi de Bohème Karel IV Habsbursko-Lotrinský. Prétendant à la couronne austro-hongroise, l’archiduc Karl de Habsbourg-Lorraine a été l’invité de la chaîne d’information CNN Prima News. Un entretien d’une demi-heure réalisée en visio-conférence où le petit-fils de l’empereur Charles d’Autriche s’est exprimé en allemand et a abordé les perspectives de retour de la monarchie, l’Union européenne et ses relations avec Prague. Si le prince a commenté « de manière très diplomatique l'évolution politique de la République tchèque » et a souligné que « même dans une situation difficile, il est toujours nécessaire de s'efforcer de maintenir de bonnes relations entre les parties concernées », Karl de Habsbourg-Lorraine s’est attardé sur les chances de restauration de la monarchie, soutenue actuellement par 15% des tchèques. « Le retour de la monarchie en République tchèque ou en Autriche et dans d'autres pays qui, dans le passé, relevaient de l'Autriche-Hongrie apporterait continuité et stabilité » a rapidement affirmé le prétendant au trône à qui on prête de nouvelles velléités politiques et qui est soutenu par la mouvance monarchiste de l’ancienne Tchécoslovaquie. « L’institution royale est une forme d'État qui apporterait quelque chose dont les gens pourraient se référer puisqu’elle est synonyme de continuité dans le temps. C'est assurément un des points positifs de la monarchie » poursuit le prince impérial qui reconnaît toutefois que « le rétablissement de cette forme de gouvernement n’est pas une question d'actualité ni une priorité pour lui ».
Ancien député européen sous une étiquette conservatrice et un temps pressenti pour devenir Président de l’Europe, l’archiduc Karl de Habsbourg-Lorraine a déclaré que « si nous voulons survivre en tant qu'Européens, nous devons parler d'une seule voix ». Il est nécessaire d’achever rapidement ce projet dans le futur. C'est pourquoi mon implication au sein de l’institution européenne est naturelle » renchérit le fils d’Otto de Habsbourg-Lorraine, lunettes visées sur le visage. « Le nom de Habsbourg est un nom qui reste toujours d'une grande importance pour l'Europe centrale en tant que symbole des traditions et de l'histoire commune des nations d'Europe centrale. Bien sûr, mon nom suscite également des réactions négatives mais je préfère les prendre avec humour » explique le prince qui mentionne durant l’interview la tentative de suppression de sa particule présente sur son site officiel par des élus écologistes et de gauche. « L’Europe a ses défauts, beaucoup de choses ne fonctionnent pas correctement, mais les solutions au niveau européen s'avèrent souvent plus efficaces que lorsque chaque État-nation essaie de faire les choses de manière commune » poursuit Karl de Habsbourg qui cite en exemple la gestion de la crise de coronavirus. « Nous avons besoin de bons comptables pour la mise en œuvre de la politique intérieure et d'hommes d'État pour la politique étrangère » a affirmé le prétendant au trône, paraphrasant le journaliste austro-américain William S. Schlamm.
Au cours de l’interview, Karl de Habsbourg-Lorraine a également évoqué les activités de ses trois enfants et a expliqué que bien qu'ils aient leurs propres intérêts et commencé des carrières dans divers domaines ( Ferdinand-Zvonimir est un coureur automobile à succès, Eleonora est mannequin de mode et Gloria se concentre sur les relations internationales, en particulier au Moyen-Orient ), il était heureux de constater qu’ils n’oubliaient pas leurs devoirs pour autant. « Les membres de la famille ne doivent pas nécessairement être des politiciens professionnels, mais il est important qu'ils ne perdent pas contact avec le passé » rappelé le prétendant au trône dont le frère, Georg, vient d’être nommé récemment ambassadeur de Hongrie à Paris.
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