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La Maison royale des Deux-Siciles à la Fête des Lys

Suspendue en raison de la pandémie de coronavirus, Nola a renoué avec sa traditionnelle Fête des Lys. Une procession chrétienne dont les origines remontent à la nuit des temps. Parmi la foule réunie sur la place de cette ville napolitaine, le prince Charles de Bourbon-Siciles était venue accompagnée de son épouse et de ses deux filles. Désignée princesse héritière, Marie-Caroline a profité de l’événement pour célébrer son vingtième anniversaire et déclarer son amour aux Napolitains. 

L’événement était attendu depuis la fin de la pandémie de Coronavirus. Proche de Naples, la ville de Nola peut se targuer de posséder une longue histoire où son destin se mélange à celui de l’Empire romain. C’est ici que Saint Félix de Nole a vécu son martyr, persécuté sous le règne de l’Empereur Domitien qui finira par avoir sa tête en 95 après Jésus-Christ. Depuis. Grâce à Saint-Paulin qui a officié dans cette partie de la Campanie, Nola honore le premier évêque de cette cité chaque année lors d’une procession. Possession de Charles d’Anjou (1227-1285), frère du roi Saint-Louis, avant de passer aux mains des Castillans, elle sera plus tard au centre de négociations importantes en 1814. Profondément anti-Bourbonnien,  c'est ici que le général Guglielmo Pepe (1783-1855) tente vainement de convaincre le roi Joachim Murat (qui occupe le trône de Naples depuis six ans) de proclamer une constitution, lui promettant de le soutenir avant de déchanter. La suite de l’histoire est connue. Régnant sur le royaume de Naples (devenu celui des Deux-Siciles), les Bourbons retrouvent finalement les regalia qu’ils détiennent depuis le XVIIIe siècle. Le Risorgimento se chargera de chasser le roi François II en 1861 et de mettre fin à une monarchie vieillissante. 

Le prince Charles de Bourbon-Sicile et ses deux filles@FDN/ Instagram/screenshot

Une famille royale fière de ses racines

La Fête du Lys rassemble des milliers de napolitains soucieux d’honorer ses Saints. Des célébrations intenses que ne manquerait pour rien au monde le prince Charles de Bourbon-Siciles, 60 ans, un des trois prétendants au trône de Naples. Accompagné de son épouse et de ses deux filles, Marie-Caroline (née en 2003, titrée duchesse de Calabre) et Marie-Chiara (née en 2005, titrée duchesse de Noto), il a été officiellement accueilli par le maire de Naples, Gaetano Manfredi, à son arrivée dans la capitale de cette province du sud de l'Italie. Ils ont très rapidement rejoint la ville de Nola le 25 juin où le prince Charles et sa famille sont apparus au balcon en compagnie du maire de la ville, Carlo Buonauro, et du consul d’Espagne associés aux festivités. Face à eux des milliers de Napolitains chantant et dansant face à de gigantesques sculptures et des Lys en bois exposés sur la Piazza Duomo,  la place centrale. La famille royale a salué la foule avant de se joindre à eux où la princesse Marie-Caroline a pu couper un gâteau confectionné pour son vingtième anniversaire. « Je suis heureux d’être de retour dans le sud de l'Italie, on perçoit l'affection des gens, la grande culture, la haute religiosité des lieux ainsi que la pertinence des traditions. La Festa dei Gigli (fête des Lys-ndlr) conserve également des valeurs artisanales très importantes » a déclaré le prince Charles. Interrogée par le quotidien Il Mattino, la princesse Marie-Caroline a déclaré que « les Napolitains restent des gens accueillants, communicatifs, avenants et qui savent transmettre joie et cordialité ». Évoquant « cet incroyable exploit sportif » réalisé par la Società Sportiva Calcio Napoli, le club de football de Naples sacré champion d’Italie, la fille aînée du prince Charles et de Camilla Crocciani, a exprimé sa fierté et expliqué qu’elle avait partagé la fièvre qui s’était emparée de Naples au coup de sifflet final. 

Divisée par une querelle dynastique qui perdure, la Maison royale des Deux-Siciles est soutenue par certains partis indépendantistes et différentes associations historiques dont le plus reconnu reste le mouvement Neo-Borbonico fondé en 1993 par l’écrivain et historien Gennaro De Crescenzo. Le 12 juin dernier, à l'annonce du décès de l’ancien Président du Conseil, Silvio Berlusconi, le prince Charles  lui a rendu hommage. « Avec lui disparaît un morceau de l'histoire italienne ; une personnalité pour qui j’ai toujours eu du respect et de l’admiration » a déclaré le prétendant au trône sur ses réseaux sociaux. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 28/06/2023

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