Emmanuel-Philibert de Savoie : « Temps de se réconcilier ! »

Emanuele Filiberto di SavoiaInterviewé par le magazine Point de Vue, spécialisé dans le Gotha et le « People », le prince Emmanuel-Philibert de Savoie est revenu sur la copie d'une lettre manuscrite par le roi Umberto II, qu’il a publié sur les réseaux sociaux, et qui mettrait en défaut les prétentions des Savoie-Aoste. Une branche de la famille royale soutenue, selon par le prince de Venise, par «  quelques centaines de personnes seulement » et qui appelle le prince Aimone de Savoie-Aoste à signer la fin des hostilités. 

Interview du prince Emmanuel-Philibert de Savoie dans Point de VueSe dirige-t-on vers la fin de la querelle dynastique  qui agite depuis deux décennies la maison royale de Savoie ?  C’est le vœu du prince Emmanuel-Philibert de Savoie qui a accordé une longue interview au magazine Point de Vue la semaine dernière où il est revenu longuement sur cette dispute familiale qui agite le monarchisme italien depuis deux décennies. Le décès du prince Amedeo de Savoie-Aoste, le 1er juin de cette année, semble avoir redistribué les cartes d’une bisbille où chaque camp avance ses arguments familiaux et juridiques afin de faire valoir les droits de son poulain. Pour le prince de Venise, il est temps que les deux branches rivales signent enfin la paix car cette histoire « est devenue tellement ridicule » et « que cela dure depuis trop longtemps ». 

« Historiquement les Aoste ont toujours essayé de prendre la place de la branche principale des Carignan. Le duc Amedeo d’Aoste a pourtant reconnu à plusieurs reprises mon père comme successeur légitime, et ce même après la mort de mon grand-père ». Pour Emmanuel-Philibert de Savoie, de plus en plus présent dans les médias italiens, notamment au rayon divertissement télévisuel dont il est assez friand, ses arguments se basent d’abord sur le livre édité en 2002, « Propositions pour l’Italie », par le duc d’Aoste et «  dans lequel, il affirme n’être que troisième dans l’ordre de succession ». Pour le fils du prince Victor-Emmanuel de Savoie, Amedeo de Savoie-Aoste a juste profité des problèmes judiciaires de ce dernier pour « faire un mini-putsch qui évidemment n’a pas marché ». « On ne change pas une succession comme cela » rappelle le prince Emmanuel-Philibert de Savoie qui a publié sur les réseaux sociaux, une copie de lettre signée par le roi Umberto II qui stipule que si  modification il devait y avoir, ce serait à lui de le faire savoir au « gouvernement italien, aux membres de la maison de Savoie et aux familles royales d’Europe ».  

Emmanuel Philibert de Savoie , Photo Point de VueSelon le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, sa famille est en possession d’un document daté de 1983, année de la mort du roi Umberto II, dernier souverain d’Italie déchu de son trône par un référendum controversé en juin 1946, et qui désigne bien son père comme son successeur légitime à contrario des Aoste qui «  ne posséderaient aucun document appuyant leur thèse ».  Une querelle qui « n’a aucun impact pour le gouvernement italien et le public » croit savoir le prince qui affirme parallèlement que les Aoste ne sont suivis que par «  cinq ou six cents personnes » tout au plus. C’est pourtant oublier que la principale association monarchiste, l’Union monarchique italienne (UMI), qui revendique 70 000 membres et qui a fait allégeance aux Savoie-Aoste. Et s’il est vrai que le nouveau chef de la branche Aoste, qui compte des personnages truculents en son sein, deux rois et un vice-roi, ne s’est toujours pas officiellement exprimé sur ses prétentions au trône d’Italie, son cousin fait remarquer dans cette interview que tous deux communiquent régulièrement.  

« Nous avons des contacts, nous nous envoyons des messages » confirme le prince Emmanuel-Philibert de Savoie au micro d’Emmanuel Cirrode. « Ma famille est faite pour être unie et j’espère (…) qu’il se rangera comme l’ont fait tous les descendants du roi Umberto II »  plaide l’héritier au trône. « Je rêve d’une grande réconciliation de la maison de Savoie et j’aimerais travailler sereinement avec Aimone sur des projets concrets pour aider l’Italie et les italiens » déclare le prince Emmanuel-Philibert de Savoie, président du mouvement « Réalité Italie ». Une querelle pourtant loin d’être terminée avec l’abolition de la loi salique signée par son père en janvier 2020 et qui a mis en colère une partie des monarchistes italiens, y compris dans son propre camp. 

D’après un sondage, si le prince Emmanuel-Philibert de Savoie se présentait à une élection, un champ où il n’a eu pourtant que des déconvenues, il obtiendrait à peine 8% des voix. Assez cependant pour se faire élire député sur une liste de Forza Italia dont il est proche. Pour l’anecdote, en mai 2006, soit quatre ans après l’abrogation de la loi d’exil, la princesse Marie-Gabrielle de Savoie, sa tante, s’était présentée à l’élection présidentielle et n’avait obtenu que 3 voix sur 973 votants. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 19/07/2021

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