Georg de Habsbourg-Lorraine, en« VRP » de la Hongrie

En déplacement dans la région bordelaise, l’ambassadeur de Hongrie en France, l’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine, a souhaité rétablir la vérité sur les liens entre son pays et la Russie alors que Budapest est accusée par l’Europe de faire le jeu de Moscou dans le conflit ukrainien. 

Il est ambassadeur de Hongrie en France depuis mars 2021. Petit-fils du dernier empereur d’Autriche-Hongrie, 58 ans, l’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine, est un diplomate chevronné qui a l’oreille du Premier ministre Viktor Orban. Véritable « VRP » de son pays, Georg de Habsbourg-Lorraine ne ménage pas sa peine pour défendre avec vigueur les prises de positions du gouvernement. Même si celles-ci vont à l’encontre de la doxa actuelle. Interrogé par le quotidien régional Sud-Ouest, l’ambassadeur a répondu aux critiques qui sont régulièrement assénées à Viktor Orban pour ses « entorses à l’État de droit, à l’asile, aux droits des minorités ou sur son lien avec la Russie ». « Les critiques envers la Hongrie sont en partie liées au manque d’information sur son histoire et sa géographie. Sur la proximité avec Moscou par exemple : personne, à Budapest, n’a oublié l’intervention des troupes soviétiques en 1956. Mais qui sait que le pays, sans accès à la mer, dépend de la Russie pour 86 % de son gaz et 66 % de son pétrole ? Cela ne fait pas de notre Premier ministre un suppôt de Vladimir Poutine » a répondu le prince impérial.  Monarchie sans roi jusqu'en 1946, la Hongrie a été dirigée par une dictature communiste durant un demi-siècle avant que celle-ci ne tombe à la chute de l'Union soviétique (URSS). 

Un ambassadeur, porte-drapeau assumé de son pays

L’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine s’irrite des reproches que Bruxelles ne cesse de faire à son pays. Il a rappelé que si la Hongrie apportait une aide humanitaire à l’Ukraine, elle n’entendait pas soutenir des actions militaires en faveur de Kiev par crainte de « représailles sur la minorité hongroise (vivant sur place) et dont les droits ont été restreints ». « Nous sommes habitués aux critiques idéologiques du Parlement européen qui a du mal à admettre les succès (électoraux) remportés depuis treize ans en Hongrie par les conservateurs » ironise très sérieusement le prince. La Hongrie devrait prendre la tête de la présidence tournante de l'Europe au second semestre 2024, deux décennies après la date de son adhésion dont l’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine a été l’un des principaux artisans. « Le pape apprécie notre politique familiale, nos efforts pour l’accueil des Ukrainiens et pour un cessez-le-feu dans la guerre avec la Russie » renchérit le prince . Réfutant toute dérive autoritaire du gouvernement vis-à-vis de l’opposition, il regrette cependant les ingérences fréquentes de la famille Soros dans les affaires internes de la Hongrie. « L’idéologie du fils, comme celle de son père, est très éloignée des valeurs conservatrices d’une majorité de Hongrois et il va continuer à militer contre elles à travers ses ONG. Notamment pour encourager les migrations. On a beaucoup critiqué la Hongrie pour ses positions en 2015 lors de la grande vague migratoire mais on constate que de nombreux pays européens lui ont emboîté le pas » pointe du doigt le prince impérial. Pour nombre de mouvements conservateurs ou d’extrême-droite, le milliardaire anti-brexit, proche du Parti Démocrate américain, Georges Soros (né en 1930), serait à l’origine de déstabilisations d’États européens en raison de ses activités de lobbys et financières depuis des années. 

Alors que le débat sur l’immigration fait actuellement rage en Europe, Budapest n’entend rien céder sur ce sujet. « La Hongrie s’oppose à la répartition par quotas. Il faut une solution européenne qui respecte les possibilités de chaque Etat-membre. Lorsque nous avons financé la protection de la frontière extérieure de l’Union européenne (UE), celle-ci ne nous a pas versé un euro » rappelle encore, un archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine, quelque peu dépité et lassé par les attaques récurrentes dont fait l’objet la Hongrie millénaire. Toute vérité n'est pas bonne à dire. 

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