Georg de Habsbourg-Lorraine défend la famille traditionnelle

En adoptant un texte qui « interdit la promotion de l’homosexualité et changement de sexe aux mineurs » en juin dernier, le parlement hongrois a généré de vives tensions en Europe. Très rapidement, les associations LGBTI et bien d’autres, comme Amnesty International, ont critiqué le vote d’une loi jugée homophobe et transophobe. Face au tollé et aux menaces de sanctions promises par Bruxelles, le premier ministre Viktor Orban a décidé de convoquer un référendum afin que ses compatriotes puissent s’exprimer sur la question. Ambassadeur de Hongrie en France, l’archiduc Georg de Habsbourg-Lorraine est attaché aux valeurs de la famille. Interrogé sur le sujet par le magazine « Le Point », le petit-fils de l’empereur Charles Ier a également évoqué la politique vaccinale du gouvernement de son pays et rappelé l’importante géopolitique de son pays. 

« J’ai été journaliste et je regrette que les journalistes préfèrent copier ce qui est écrit dans les autres journaux plutôt que de travailler sur les faits tels qu’ils se présentent dans le pays. ». Il est archiduc d’Autriche, prince, petit-fils d’un empereur et depuis peu ambassadeur de Hongrie en France. Georg de Habsbourg-Lorraine est un diplomate qui reste très accessible et qui n’hésite pas à défendre les positions du Premier ministre Viktor Orban. Depuis le vote d’une loi qui « interdit la promotion de l’homosexualité et changement de sexe aux mineurs », adoptée au début de cet été, le gouvernement hongrois est sous le feu des critiques comme des amalgames ou des raccourcis. Et cela agace Georg de Habsbourg-Lorraine qui a répondu aux questions du magazine « Le Point ».  Concernant « l’homosexualité, on oublie toujours de dire qu’en Hongrie, quand une personne est majeure, sa vie intime relève de sa seule responsabilité. La loi dont nous parlons ici s’intéresse simplement à l’éducation des enfants à l’école. Nous considérons que l’éducation doit être sous le contrôle des parents. Si des parents décident de donner une éducation aux enfants en leur montrant toutes les variantes de la sexualité qui existent – jusqu’au changement de sexe –, nous respectons la décision des parents. Mais si les parents ne le veulent pas, il faut alors qu’à l’école les enfants reçoivent une éducation qui ne fasse pas référence à ces sexualités différentes » rappelle Georg de Habsbourg-Lorraine qui ajoute que le mode de vie des LGBTI ne reflètent aucunement les « valeurs » des hongrois. Un peuple « choqué d’avoir découvert que [dans les écoles] les enfants se sont vu présenter du matériel éducatif faisant la promotion de ces questions » selon lui.

« En Hongrie, la famille traditionnelle a encore une très grande valeur. (…). Nous avons fait beaucoup de choses, à commencer par la réponse que nous avons mise en place il y a dix ans contre le déclin démographique sans avoir recours à l’immigration. Nous avons soutenu les jeunes familles pour faciliter leur installation ou l’achat de voitures quand la famille devient plus grande. Nous avons eu des résultats : plus de 115 000 enfants sont nés en Hongrie du fait de cette politique nataliste. Le nombre de mariages a augmenté et le nombre de divorces a diminué » se félicite l’ambassadeur qui précise que la Hongrie entend défendre sa cause après de l’Union européenne. C’est un catholique convaincu qui plaide en faveur du dialogue interreligieux. Pour les 10 ans du décès de son père, l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, un prince qui fut un défenseur acharné de la Hongrie, Georg de Habsbourg-Lorraine a réuni sous le toit de l’église de Pannonhalma les « trois religions abrahamiques ». « L’empire austro-hongrois est un espace où elles ont toutes coexisté de façon harmonieuse. Durant la Première guerre mondiale, c’est la seule armée avec des évêques militaires, des rabbins militaires et imams militaires qui ont prié côte à côte pour la victoire de et la famille impériale » précisait-il encore  ces dernier  jours au magazine  « Point de vue ». 

Père de trois enfants, Georg de Habsbourg-Lorraine s’attarde sur le vaccin contre le covid-19 et qui ne contredit en rien ses convictions religieuses. « Nous avons connu une campagne de vaccination assez forte » affirme l’ambassadeur qui n’exclut pas le « danger qu’une vague antivax arrive aussi en Hongrie ». Le gouvernement de Viktor Orban ayant opté pour les vaccins en provenance de Russie et de Chine en dépit des mises en garde de l’Europe et de l’opposition qui a affirmé que la population rejetait ce choix. Aujourd’hui, c’est 57% des Hongrois qui sont vaccinés. « Si nous voulons retourner à la normalité, il faut accepter ces vaccins qui, avec le temps, ont fait leurs preuves » déclare le descendant de la Grande Marie-Thérèse qui soutient ici aussi le choix du gouvernement. Une Hongrie loin d’être isolée puisque son choix a été validé par la Croatie, la Grèce ou la Slovaquie. Même la République Tchèque a accepté de recevoir des milliers de doses de Budapest. « Nous sommes au cœur de l’Europe. (…) La Hongrie aura la présidence de l’Union européenne (…) en 2024. J’espère que nous [avec la France] pourrons faire ensemble quelque chose de fort à ce moment-là » s’amuse à rappeler Georg de Habsbourg-Lorraine à « Point de Vue »  et qui semble nous dire que demain, il faudra compter  avec sa famille. « Jamais sans mon Habsbourg ! » .  

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