"Je suis disponible !"

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Παυ?λος της Ελλα?δας : Ει?μαι παρω?ν για την Ελλα?δα ! (Je suis disponible pour la Grèce).  Le fils héritier du roi Constantin II de Grèce a accordé un entretien au journal «Paraskhnio ». Il nous dévoile en exclusivité ses projets pour la patrie de Démosthène et de Périclès, donne son point de vue sur la politique actuelle du gouvernement et évoque les récentes tensions entre son pays et la Turquie.

C’est inattendu et inespéré ! Le prince Paul (Pavlos) de Grèce en page principale du « Paraskhnio ». En accordant une interview à ce journal réputé, le 20 février dernier, le diadoque a créé le «buzz » sur les différents réseaux sociaux qui soutiennent le retour de la monarchie en Grèce. Né au Palais de Tatoï en avril 1967, il est encore dans ses langes quand la monarchie tombe entre les mains des Colonels. Titré duc de Sparte, c’est loin de la Grèce qu’il va grandir. Son retour en 1993 avec sa famille, les scènes de liesse qui accompagnent le parcours du yacht royal vont impressionner le neveu de la reine d’Espagne. Et effrayer le gouvernement qui finira par demander au roi Constantin II de quitter un pays dont le nom reste synonyme de démocratie. Son mariage, deux ans plus tard, avec Maria-Chantal Miller sera largement médiatisé, critiqué par les socialistes qui exigeront des explications sur la présence d’une vingtaine de députés de l’opposition, tous élus sous les couleurs de la Nouvelle Démocratie. Père de cinq enfants, doté d’un master en relations internationales, en droit, en économie et en organisation internationale, il réside entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis contrairement au reste des membres de sa famille qui vivent en Grèce.

Depuis son retour officiel dans sa patrie en 2004, le roi Constantin II a accordé de nombreux entretiens, n’hésitant pas à commenter l’actualité, au grand dam des partis politiques dont la plupart se méfie toujours de ces «Glücksbourg ». L’exercice était plus délicat pour son fils aîné. Et s’il a déjà fait quelques éditoriaux pour «Periscope », cette interview accordée au journal « Paraskhnio » révèle quelques surprises. On lui prête la volonté avec son frère, Nikólaos, très populaire en Grèce, de créer un mouvement politique. Le diadoque a tenu à clarifier sa position. « Je ne suis pas intéressé par monter un tel projet. L’institution royale existe pour garantir l’unité de la nation et non pour s’engager dans des conflits partisans quelqu’ils soient ». Dont acte !

« Les rois reviennent toujours » avait déclaré la reine Frederika de Hanovre, la grand-mère du prince Paul. La Grèce a connu pas moins de 8 référendums en l’espace d’un siècle. Aujourd’hui la monarchie est–elle de nouveau envisageable à Athènes ? A peine 12% des grecs souhaitent actuellement le retour de la royauté selon une étude conduite par l’organisme Kappa Research SA pour le compte du journal To Vima (2007). Pour autant et à cette question,tout en étant réaliste, le prince Paul se déclare « disponible » si les grecs le souhaitent. Que pense-t-il alors du nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, surprise des dernières élections législatives de juillet 2019 et qui ont balayé la gauche marxiste d’Alexis Tsipras. Sur son compte Twitter et par le passé, le diadoque avait été très critique des prises de positions de Tsipras, il n’hésite pas aujourd'hui à faire l’éloge de l’ancien maire d’Athènes qui « a réussi au cours des premiers mois de son gouvernement à renverser l’image que la Grèce avait à l’étranger » peut-on lire dans l’interview. Il est vrai que la maison royale cache mal sa proximité avec la Nouvelle Démocratie qui est très déférente envers elle. D’ailleurs, la maison royale a apporté un soutien discret à Kostas Bakoyannis, le nouveau maire de la capitale. En 2018, la rencontre entre le fils du député Pavlos Bakoyannis, assassiné en 1989 par des terroristes d’extrême-gauche, et le prince Nikólaos avait surpris les médias locaux qui s’en étaient fait l’écho.87152857 1519076068249678 8478931626091347968 o

Ces derniers jours, des tensions ont éclaté entre la Grèce et la Turquie. Vieilles réminiscences d’un contentieux qui dure depuis 1830, date à laquelle le pays a pris son indépendance et chassé l’administration de la Sublime Porte. La république turque avait conservé en son sein la rancœur héritée de Constantinople. L’affaire chypriote en 1973 avait menacé de dégénérer en conflit général avant que l’île ne soit coupée en deux, entre sa partie grecque et turque. Mais sous les braises, le feu couve toujours. Fin janvier, en plein débat sur les migrants, le député Ioannis Lagos, ancien membre d’Aube Dorée et actuel leader du mouvement, «Conscience National Populaire», a déchiré publiquement un drapeau turc. « Vous ne faites que caresser dans le sens du poil la Turquie, qui nous inonde de flux ininterrompus de migrants. Et ce drapeau turc est un drapeau baigné de sang. La seule chose à faire, c'est de dire : « Dehors, les Turcs! » » a crié l’élu alors qu’Ankara revendique depuis quelques semaines des gisements de pétrole situés près de Chypre. « Quels que soient les intérêts de chaque pays, tout le monde sait depuis des années qui est à l’origine des troubles dans la région et ce qu'ils recherchent » a déclaré le prince Paul, qui se veut un tantinet pan-grec et qui semble pointer du doigt la responsabilité hégémonique des islamos-conservateurs du gouvernement du président Recep Tayyip Erdo?an.

Le diadoque est d’ailleurs fier de l’histoire de son pays et le dit. Dans cette interview, il évoque le 200ème anniversaire de la révolution grecque à venir. Lord George Byron avait magnifié le soulèvement grec dans sa forme la plus épique et romantique, il y avait eu pléthore de candidats pour ce trône en devenir, jouet des trois grandes puissances de l’époque, la France,le Royaume-Uni et la Russie. D’un prince d‘Orléans à un Saxe-Coubourg-Gotha en passant par la solution byzantine avec le prince Démétrius Stephanopoli de Comnène, dont la famille réside toujours en Corse, c’est finalement un prince de Bavière qui avait été choisi. Un règne de 1832 à 1862 qui s’était terminé par une révolution et la montée sur le trône de la famille du prince Paul. Le diadoque s’affirme prêt à contribuer à la promotion du pays pour cet événement «Comme l’avait fait le roi Constantin à l’occasion des Jeux Olympiques de 2004 qui avaient eu lieu en Grèce ». Et si on lui reproche de vivre loin de ses compatriotes, le prince Paul de Grèce confesse qu’il conserve un lien fort avec son pays de naissance et qu’il entend contribuer à son développement.

A la tête de la section grecque de la Fondation « Prince’s Trust International », dirigée par le prince Charles de Galles, son cousin, il rappelle que l’objectif de cet organisme «est d'aider les jeunes Grecs à cesser de chercher du travail à l'étranger et à rester en Grèce». Un bilan éloquent. «Aujourd'hui, elle a soutenu 330 jeunes en Grèce, créé 105 emplois et vise à aider 12 000 jeunes au cours des cinq prochaines années » affirme le prince héritier. Avant de rappeler également l’importance des actions de la Fondation «Anna Maria », du nom de sa mère, née princesse du Danemark, qui, jusque-là, a surtout apporté un soutien à des groupes de victimes de catastrophes naturelles.

Copyright@Frederic de Natal

Publié le 23/02/2020

Date de dernière mise à jour : 11/04/2020

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