« Le Bien commun » est le nouveau crédo du prince Louis-Alphonse de Bourbon. Ou de ses partisans ? Dans un éditorial publié cette semaine dans « Valeurs Actuelles », un quotidien de la droite conservatrice, le descendant du roi Louis XIV est revenu sur cette notion capétienne, jusqu’ici apanage des maurassiens ou des naristes. Critiquant l’accroissement de l’individualisme dans la société française, la montée des communautarismes et appelant chacun à retrouver les bases « d’un futur collectif et partagé », le duc d’Anjou a également profité de cette vitrine médiatique pour promouvoir ses idées traditionnalistes et l’association « La nuit du Bien commun » dont ce prétendant au trône de France est un président d’honneur.
C’est un énième coup de publicité que s’offre le prince Louis-Alphonse de Bourbon et qui a quelque peu surpris. A commencer par la présentation de sa titulature qui sonne comme celle du premier évêque de France. Sans fard et sans pompe, ce qui n’a pas manqué de faire sursauter ses partisans très attachés à la déférence qui lui est due. Publié dans « Valeurs Actuelles » (VA), un quotidien qui se situe dans lignée conservatrice de la droite française, le duc d’Anjou s’est fendu d’un long éditorial où il est revenu sur le « Bien commun, marque d’une société ordonnée à des fins supérieures ». Notion promue par Charles Maurras, chantre de l’Action française, devenu le nom de l’organe principal de ce mouvement royaliste bien connu et repris par la Nouvelle action française (NAR), cette notion est devenue le nouveau crédo de ce prétendant au trône de France depuis quelques temps. Un terme que l’on retrouve quasiment dans tous ses récents discours ou messages publiés sur les réseaux sociaux.
Revenant sur l’origine du Bien commun, « armature fondatrice de la société (française), héritage de quinze siècles de message chrétien », le prince Louis-Alphonse de Bourbon évoque cette « Res Publica résultant d’une longue tradition politique qui reposait sur l’état garant des intérêts supérieurs de tous », « cette volonté aussi individuelle que collective, de se transcender par le don et la gratuité qui donne du sens à la vie privée et à la pratique publique ». Les mots sont soigneusement choisis. Ce descendant de Saint-Louis gratifie les lecteurs de VA d’un texte marqué par une emphase littéraire extrême mais qui entend s’attaquer à un mal qu’il dénonce quotidiennement, l’individualisme qui déstructure nos sociétés. On y trouve même un message politique placé en filigrane de cette notion dont il expose les bienfaits. Critiquant la montée du communautarisme, « une société qui s’est mise à préférer la revendication de droits inspirés par des minorités » en tout genre, Louis-Alphonse de Bourbon s'attaque à cette « accumulation de dérèglements car ces droits n’ont plus pour les équilibrer, les devoirs que la finalité du bien public garantissait ».
Appelant à un retour « d’une société ordonnée à des fins supérieures et qui dépasse l’égoïsme de la satisfaction individuelle », l’arrière-petit-fils d’Alphonse XIII et du généralissime Franco appelle chaque français qui ne se retrouve plus dans le progressisme d’aujourd’hui à se rassembler sous cette bannière dont il se fait le porte-parole. « Il est le premier lien entre les hommes qui qui permet à chacun de recevoir et de donner jusqu’au sacrifice s’il le faut » écrit Louis-Alphonse de Bourbon qui se dit « admiratif » des initiatives qui se multiplieraient ci et là en France. L’occasion pour lui de revenir sur l’association « La nuit du Bien commun » dont ce prétendant au trône de France est un président d’honneur et auquel VA est associé. Un quotidien se fend d’un article de deux pages pour le 5ème anniversaire de cette fondation pour laquelle le duc d’Anjou n’a pas hésité à faire la promotion sur sa page officielle en juin dernier. Une association dont la « vocation est de créer ce lien et de fédérer le marché du don par le biais d’une soirée caritative, proposant un modèle original de levée de fonds en live, et donnant l’opportunité à 15 beaux projets associatifs, jeunes et innovants de pitcher devant 1 000 grands donateurs » affirme son site officiel constellé de quelques noms proches du milieu Légitimiste.
Pour le prince Louis-Alphonse de Bourbon qui a levé l’oriflamme traditionnaliste afin de faire barrage au progressisme « qui a mis à bout ce modèle actuel de société qui ne sert plus l’homme », « face à tant de vacuité et de perversions des idées et parfois même des institutions », il est temps que « la France retrouve ses fondamentaux, la défense de la vie, de la conception aux derniers jours, la primauté de la famille naturelle et le respect de son devoir d’éduquer les enfants » afin de mieux préparer le pays à son avenir de demain et « quelle redevienne « un puissant levier de dynamisme social ». Prétendant au trône de France depuis 1989, titré duc d’Anjou, catholique convaincu, Louis-Alphonse de Bourbon a été un soutien aux gilets-jaunes et se veut une alternative aux maux de la France. « La Providence m’a placé à la convergence d’une double ascendance : ma lignée paternelle, qui me lie profondément à la France, le pays de mes ancêtres, où j’ai des devoirs dynastiques, celui de défendre l’héritage de la royauté légitime, et me tenir à la disposition de la France. Les devoirs de l’Aîné des Bourbons ne peuvent être abdiqués » affirme ce prince de la maison Bourbon.
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