Monarchies et Dynasties du monde Le site de référence d’actualité sur les familles royales

Le comte de Paris : « Le modèle Orléans, c’est la prospérité à l’intérieur, la paix à l’extérieur. »

Dans un entretien accordé à Boulevard Voltaire, le prince Jean d'Orléans, prétendant au trône de France, dresse un constat sévère sur la situation politique, sociale et morale du pays, et plaide pour un retour à la monarchie comme garantie d’unité et de stabilité.

Dans un contexte de crises multiples — institutionnelle, sociale, économique et identitaire — le comte de Paris, Jean d’Orléans, a pris la parole sur Boulevard Voltaire. L’héritier de la dynastie des Orléans, descendant direct du roi Louis-Philippe Ier, y livre une analyse lucide et sans détour de la situation française, pointant un État « défaillant » et une classe politique « coupée du réel ».

Un prince face au malaise français

Le prétendant au trône de France est catholique. Une religion fondement de la monarchie française. Selon l'AFP, qui cite les statistiques de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR), une quarantaine d’incendies d'églises ont été recensés en France entre 2023 et les six premiers mois de 2024. « Ce sont des événements qui montrent un état d’esprit de notre pays, de notre société, face à la religion catholique d’une part, puis face à une institution qui incarne des principes. C’est une atteinte à notre âme, notre spécificité française », s’indigne le prince qui regrette une volonté de constamment fracturer la France au lieu de tirer la nation vers le haut.

Sur ce dernier propos, le comte de Paris pointe du doigt, sans le mentionner, un progressisme forcené et destructeur du socle français. « Il faut revenir à un enseignement de principes qui préparent les générations à affronter l’avenir.  Malheureusement, on a réduit cela à des questions idéologiques comme les questions de genre, de laïcité.. etc,  sans garder l’essence de la pluralité de l’enseignement. » qui fait sa force, explique le fils du prince Henri d’Orléans;

Jean d’Orléans est le premier représentant d’une dynastie soucieuse de la défense des territoires dans leur ensemble. « On les abandonne,  on les rend fragile, on appauvrit les Français, notamment les classes moyennes. Cette situation génère un ras-le-bol général comme chez les agriculteurs. J’ai pu le constater moi-même en allant à leur rencontre. On perd de vue l’importance qu’ils représentent » déplore le comte de Paris qui s’inquiète de la chute continuelle du modèle économique français«  Celui qui a été mis en place après la covid n’a pas permis aux entreprises de rembourser leurs emprunts, provoquant des fermetures en cascade et leurs rachats par des étrangers. Il y a de mon point de vue une volonté d’abandon politique, une désindustrialisation qui est préoccupante », s’agace Jean d’Orléans. « Il faut également changer le mode de fiscalité car on n’en sait pas réellement comment sont investi nos impôts ou donne l’impression que cela est mis dans des chemins nébuleux comme avec l’aide que nous donnons à l’Ukraine, un pays miné par la corruption », poursuit le prince qui réclame plus de transparence sur l’utilisation des fonds publics.

Migration et enjeux internationaux, la dérive de la France

Quant à ceux qui estiment que l’immigration est une chance pour la France et l’emploi, le prince se montre très incisif. « On ne peut pas continuer à laisser les frontières ouvertes. Il faut déjà travailler avec les populations déjà installées mais avec un certain nombres de règles à mettre en place. Il faut réfléchir à la réciprocité, travailler sur les sources et réfléchir aux conséquences », averti le prétendant au trône de France.  Les crises internationales préoccupent le prince Jean d’Orléans qui s’interroge sur la position adoptée par la France et sa diplomatie.

« On a des va -t’en guerre qui cherchent leurs glorioles et à protéger leurs intérêts financiers. Le modèle Orléans, c’est la prospérité à l’intérieur, la paix à l’extérieur », rappelle-t-il. « On doit revenir à des échanges paisibles comme avec le conflit russo-ukrainien pour sortir de l’impasse. La France n’a pas, plus les moyens de faire la guerre », renchérit-il. « Pour le conflit israélo-palestinien, il faut trouver une solution aux deux parties, en dépit du ressentiment existant. Je ne suis pas sûr qu’il y ait des hommes politiques qui recherchent véritablement cela. On a des politiques qui font des déclarations à l’emporte-pièce et qui ne rassurent personne. Il y a en Europe un mélange entre le politique et le financier », regrette le comte de Paris.

Concernant l’Algérie, un pays que sa famille connaît bien puisqu’elle a permis sa conquête et dont les relations avec la France se sont nettement refroidies depuis quelques mois, « il faut être plus ferme et revoir nos accords avec ce pays ». « Nous avons des éléments intérieurs qui nous tentent de nous déstabiliser », affirme le prince qui s’en inquiète avec la réserve et le recul que cette situation impose.

Vers une monarchie d’équilibre et d’unité comme alternative

La France, peut-elle se diriger vers la guerre civile face à l’instabilité permanente dans laquelle la Ve République est plongée. Le prétendant au trône de France le craint. « Si on continue ainsi avec toutes ces escarmouches (de rues-ndlr) où que l’on soit, la montée de la violence, le risque (de guerre civile) est présent. Il faut rétablir l’autorité et l’ordre. L’état doit être visible et il n’intervient plus dans certaines zones qu’il doit impérativement réinvestir au nom de la liberté », explique-t-il.  Il regrette l’ingérence européenne dans les affaires françaises et le manque de soutien de la tête de l’Etat, visant implicitement le Président Emmanuel Macron, régulièrement accusé d’avoir transformé le pays en satrapie de Bruxelles. « On ne défend pas les intérêts des Français, on est à la merci des autres comme le démontre le secteur de l’énergie où on nous a enlevé notre indépendance. On met le modèle européen en avant de défendre les intérêts de la France. Il y a un décalage entre ceux qui nous gouvernent et la population. Un peu comme lors de la Révolution française », analyse-t-il.

« La vie politique, il faut un rythme et non pas une instabilité chronique comme c’est le cas aujourd’hui.  (…) Le chef d’État doit jouer un rôle d’arbitre, être au-dessus des partis. Il n’y aurait pas grand-chose à changer sur la constitution pour repasser à la monarchie ». Le ton est donné en guise de conclusion. Jean d’Orléans est disponible.  « La monarchie, c’est la recherche du Bien commun, de la justice, l’indépendance, du juste-milieu de transmission, le symbole d’un pays qui respire, qui donne une direction et des objectifs. La monarchie est une espérance. Il faut renouer le pacte millénaire qui a existé entre la famille royale et le peuple de France », affirme le prétendant qui se positionne en recours.

« Reprenons notre destin en main ! », une conclusion qui ne souffre pas de contestation et qui reste source d’espoirs pour une partie des Français.

Jean d’Orléans, héritier d’une tradition millénaire

Né en 1965, Jean d’Orléans, comte de Paris, est le chef de la Maison royale de France, héritier des rois de France. Il se veut le continuateur d’un modèle monarchique moderne, constitutionnel et ouvert sur la société. Marié à Philomena de Tornos, père de six enfants, il partage son temps entre engagements caritatifs, rencontres locales et prises de position publiques. Ses interventions, toujours mesurées mais engagées, trouvent écho chez une partie des milieux monarchistes, catholiques, et nationalistes lassés de la classe politique.

Ses soutiens s’étendent des cercles royalistes classiques — Nouvelle Action Royaliste, Action française, associations de mémoire — jusqu’à des figures de la société civile et politiques attachées à une idée d’unité nationale et de souveraineté incarnée par un souverain.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 12/10/2025