C’est une bataille juridique qui promet de multiples rebondissements. Créée par le prince Henri d’Orléans, la Fondation Saint-Louis a toujours eu pour objectif de « conserver et mettre en valeur les biens de la Famille de France ». En février dernier, le comte de Paris a estimé que l'organisme ne répondait plus à la mission fixée par l'ancien prétendant au trône de France et entamé une procédure devant les tribunaux afin de récupérer la présidence effective de la fondation en lieu et place de celle honorifique qu'il occupe actuellement. Contraint de quitter le domaine de Dreux où il réside à l'année, après plusieurs cas de harcèlements avérés de la part de certains employés, le prince Jean d’Orléans a décidé de faire valoir ses droits comme l'explique un communiqué* publié aujourd'hui sur son site officiel. Hier, la première confrontation a eu lieu entre les deux avocats des parties concernées.
« La Fondation Saint-Louis a dévié de sa finalité; elle ne remplit pas son objet social ni ses obligations. Alors même que de nombreux propriétaires amoureux de nos monuments historiques se battent chaque jour pour les développer, comment des sites de premier plan auxquels tous les moyens nécessaires ont été donnés ne sont pas devenus au fil des ans des fers de lance de notre patrimoine ? La Fondation Saint-Louis doit rendre compte de sa gestion ». Le ton est donné. Le comte de Paris, Jean d’Orléans, a publié un communiqué sur son site officiel et dénoncé la mauvaise gestion de la fondation créée en 1973 par Henri VI d’Orléans, son grand-père. Désormais en conflit ouvert, les deux parties entendent régler cette situation devant les tribunaux après diverses tentatives du comte de Paris de solutionner à l'amiable ce litige qui l'a contraint, avec sa famille, de quitter le château de Dreux pour le sud de la France .
« Chef de la Maison de France garant de la continuité familiale et de l'intégrité de cette œuvre, l'action que je mène aujourd'hui contre la Fondation Saint-Louis et ses dirigeants, a pour seul mais de revaloriser ce patrimoine » affirme le prince Jean d'Orléans qui explique ce qu'il entend faire une fois que ses droits sur la fondation lui auront été reconnus : « Développer le musée dédié à l'Histoire de France et à l'Histoire de la Dynastie Capétienne voulue par mon grand-père, pour perpétuer l'oeuvre des quarante rois qui en mille et ont fait la France, élargir à l'ensemble des sites l'action « La Nation en partage » initiée à Dreux avec les représentants de l'État, pour permettre à un grand public de découvrir notre histoire commune et associer plus étroitement les acteurs locaux, pour ancrer profondément les différents sites dans le développement de nos territoires » détaille le prince Jean d'Orléans. Un prétendant au trône de France qui dénonce dans la presse « vexations », un « espionnage » et « observations désobligeantes » de la part du conseil d’administration de la fondation, gestionnaire de « sites exceptionnels » comme la Chapelle Royale de Dreux, le Château d’Amboise et ou encore la Forteresse de Bourbon-l’Archambault.
Il est représenté par Maître Jacques Trémolet de Villers, avocat reconnu, qui réclame également à la Fondation un million d'euros de dommages et intérêts. « Une audience de mise en état est prévue en mai. De nombreux mois après, ce sera une audience de plaidoirie, puis un délibéré… » a d’ores et déjà précisé le journal « La Nouvelle République » dans un de ses articles sur le sujet. Contacté, le prince Jean d'Orléans, loin d'être au « chômage » comme l'a récemment affirmé un journaliste du Monde dans un article à charge, assure être dans ses droits et avoir toutes les preuves à sa disposition qui lui permettront de « garder l'unité de ce patrimoine royal, de jouer son rôle comme au chef de la Maison de France et à notre famille de maintenir la relation avec l'État, garant du patrimoine national ». Le prince jouit du soutien de Stéphane Bern, le « Monsieur patrimoine » du gouvernement et membre du conseil d'administration de la Fondation.
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