Victime collatérale du mouvement Black Lives Matter (BLM), la statue de Louis XVI a été retirée de son socle sur décision de la mairie de Louisville.
Offerte en 1967 par la ville de Montpellier à celle de Louisville, située dans le Kentucky, ce monument de 9 tonnes avait été vandalisé en mai dernier, aux premières heures des manifestations de protestations qui avaient suivies la mort des afro-américains George Floyd et Breonna Taylor. Considérée comme un symbole du commerce triangulaire par le BLM, sa main droite avait été arrachée par les manifestants, la statue entièrement recouverte de graffitis.
«Étant donné l’état endommagé de la statue, les autorités s’inquiètent du risque de dommages supplémentaires qui pourraient causer des blessures au public», s'est justifié jeudi dans un communiqué, Greg Fischer, le maire de Louisville, qui semble avoir aussi cédé aux injonctions du mouvement antiracialiste qui exigeait le retrait du roi de France. Le 13 août , l'élu américain avait été même pris en otage par des militants du Black Lives Matter qui avaient manifesté devant sa résidence principale, réclamant sa démission.
Au plus fort des manifestations, le duc d'Anjou, le prince Louis-Alphonse de Bourbon et le comte de Paris, le prince Jean d'Orléans (lequel a été cité hier, sur cette affaire, dans le magazine Le Point et le journal le Figaro) avaient fait part de leur regrets conjoints face à la dégradation de la statue représentant «le destin commun de deux pays». Louisville ayant été nommée en hommage à l'action du roi de France dans l'aide apportée aux américains dans leur désir d'émancipation du Royaume-Uni à la fin du XVIIIème siècle.
Plus offensif, le communiqué du duc d'Anjou avait fait l'objet d'un «bad buzz» et violemment critiqué dans la presse et par des mouvements de gauche qui lui avaient reproché de plus s'occuper d'une statue que du sort des afro-américains. Le monument a été treuillé et replacé loin des regards des habitants de Louisville. Conformément à la demande du prince Louis-Alphonse de Bourbon, ou suite logique des événements, la ville va nettoyer et réparer la statue qui porte la mention de «King of France». Tout un symbole pour ce qui ressemble à un second procès du roi-martyr, guillotiné par les révolutionnaires le 21 janvier 1793.
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