En Égypte pour une visite d’État historique, le roi Felipe VI a dénoncé les « souffrances brutales » à Gaza et réaffirmé la nécessité d’un « État palestinien viable », soulignant le rôle clé de l’Égypte dans la médiation et l’urgence humanitaire dans la région.
Du 16 au 19 septembre 2025 , le roi Felipe VI et la reine Letizia ont entamé une visite d'État historique en Égypte, marquant un tournant dans les relations diplomatiques entre Madrid et Le Caire. À l’invitation du président Abdel Fattah Al-Sissi, le monarque espagnol a saisi cette occasion pour exprimer sa profonde inquiétude face à la situation humanitaire dans la bande de Gaza et pour réaffirmer l’engagement de son pays en faveur d’une solution pacifique au conflit israélo-palestinien.
Gaza : dénoncer les souffrances inacceptables
Dès le début de son discours, Felipe VI a évoqué les « souffrances brutales et inacceptables » subies par les civils à Gaza. Le souverain Bourbon n’a pas hésité à qualifier la crise de « dévastation totale », soulignant l’urgence humanitaire à laquelle fait face la population palestinienne. Pour lui, il ne s’agit pas seulement de mots : « Nous ne pouvons ni ne voulons ignorer la réalité qui nous entoure », a-t-il affirmé, rappelant que l’Espagne suit de près la situation et soutient toute initiative visant à alléger la détresse des habitants.
Le roi a profité de son discours pour saluer le rôle central joué par l’Égypte dans le processus de médiation. Selon Felipe VI, Le Caire a permis de faire avancer les négociations en faveur d’un cessez-le-feu, de la libération des otages et de la distribution de l’aide humanitaire. « Nous apprécions le rôle de médiateur joué par l’Égypte pour parvenir à un accord et garantir l’aide aux populations », a-t-il déclaré devant le président égyptien, soulignant la coopération historique entre les deux nations.
Pour un État palestinien viable, l’Espagne, partenaire engagé
Le royaume espagnol a été un des premiers à reconnaître l'existence d'un état palestinien (mai 2024), à l'initiative du gouvernement de coalition de Gauche. Le passage le plus marquant de l'intervention du roi Felipe VI a été justement la défense d’un « État palestinien viable », incluant la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Cette position s’inscrit dans la logique de la solution à deux États, soutenue par le droit international et reconnue par la Cour internationale de justice. Felipe VI a insisté sur la nécessité d’une coexistence pacifique et d’une réconciliation durable dans la région, en appelant à la stabilité et à la justice comme conditions indispensables au développement des peuples concernés.
Aux côtés du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, le roi a rappelé que l’Espagne entend jouer un rôle actif au sein de l’Union européenne pour promouvoir des actions concrètes en faveur de Gaza. Les deux dirigeants ont souligné la nécessité de renforcer le dialogue et la coopération, afin de garantir un environnement propice à la paix et au progrès.Lors d’une réception en présence d’environ 300 Espagnols résidant en Égypte, le roi Felipe VI a insisté sur l’importance de l’espoir face à l’incertitude régionale. En mettant l’accent sur la solidarité, le dialogue et la médiation, le monarque a proposé une vision équilibrée et humaniste, démontrant qu’un engagement sincère et courageux peut contribuer à la recherche d’une paix durable au Moyen-Orient.
En tant que chef actuel de la maison de Bourbon d’Espagne, Felipe VI est considéré par certains historiens et cercles monarchistes comme le successeur symbolique du titre de roi de Jérusalem. Bien qu’il s’agisse que d’un titre dynastique historique, reconnu par certaines maisons royales, il incarne surtout pour d’autres la continuité de l’esprit des croisades, des principautés et des royaumes latins disparus depuis le XVe siècle.
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