Siméon II dénonce les manifestations anti-bulgares en Macédoine

C’est une ouverture qui a provoqué de fortes tensions en Macédoine. Nommé d’après le nom du père du roi Siméon II, un club a généré des manifestations anti-bulgares et la colère mesurée de l’ancien monarque qui a déploré  un « acte isolé de primitivité ».

L’ouverture d’un club baptisé du nom de Boris III a provoqué de fortes émeutes anti-bulgares à Skopje, capitale de la Macédoine du Nord. Les manifestants ont scandé  «  Fascistes »  et  « Tueurs »  aux membres du club présents lors de son inauguration au début du mois d’octobre 2022. Face au cordon de policiers déployés, ils ont également entonné l'hymne national et brandi des banderoles où l'on pouvait lire :  « Pas de négociations avec les fascistes »  et  « Le fascisme doit tomber » . La situation n’a pas tardé à dégénérer lorsque les fondateurs du club ont hissé l’ancien drapeau royal, « ce que les manifestants ont vu comme une provocation supplémentaire » indique le Balkan Insight. Une ouverture qui intervient dans un contexte compliqué entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie, sur fond d'Histoire  commune entre les deux pays, d'identité nationale respective ou d’adhésion à l’Europe (la Bulgarie l'ayant bloqué à Bruxelles).

 

 

« Un acte isolé de primitivité »  pour le roi Siméon II

Pour les nationalistes macédoniens du VRMO, la monarchie bulgare est synonyme d'occupation et de massacres. Remise par les Allemands à la Bulgarie dès 1941 pour prix de son alliance avec Berlin, la province (alors Yougoslave) est l’objet d’une bulgarisation forcée, ordonnée et approuvée par le roi Boris III. Poussés par les nazis, les Juifs sont alors raflés et envoyés dans le camp de concentration de Treblinka alors que se montent les premiers îlots de résistance communiste. D’ailleurs, la communauté juive de Macédoine a elle-même condamné fermement l’ouverture de ce club portant le nom du père du roi Siméon II. Un ancien monarque (1943-1946) et Premier ministre (2001-2005) qui n’a pas manqué de réagir face à la polémique, peu de temps après que le club a subi des tirs inconnus. « La fusillade au club bulgare de Skopje est un acte isolé de primitivité. Cela ne correspond pas au sentiment général d'affection  qui existe entre les peuples des deux pays. De tels actes nuisent avant tout à la Macédoine du Nord elle-même et à leur volonté de faire partie de la grande famille européenne. Et que les tireurs lisent d'abord des livres d'histoire, mais écrits par des historiens internationaux, et se familiarisent avec le rôle du tsar Boris III dans l'histoire des Balkans et du monde » a déclaré le tsar Siméon II sur son site officiel.

Le roi Siméon II a toujours contesté la thèse affirmant que le roi Boris III avait organisé des déportations de masse. « Sa fierté était d'avoir résisté à la déportation des Juifs bulgares » affirme  dans ses mémoires le souverain déchu par les communistes en 1946, deux ans après que son pays a perdu territorialement la Macédoine. Le 25 novembre dernier, le roi Siméon II a reçu au palais de Vrana, en gage d'amitié, une délégation d'étudiants nord-macédoniens. 

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Date de dernière mise à jour : 07/12/2022

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