Entretien avec le prince Mirko de Saxe-Cobourg-Gotha

Le prince Mirko au Bal des DébutantesPetit-fils du dernier roi de Bulgarie, le prince Mirko de Saxe-Cobourg-Gotha est âgé de 26 ans. Résidant actuellement en Espagne où il achève des études de médecine, il a décidé de suivre les pas de son père, le prince Kubrat. Officiellement célibataire, ce descendant de Louis-Philippe Ier d’Orléans serait très proche de la comtesse Gabrielle de Pourtalès qu’il a accompagné au Bal des débutantes en 2018. Il a récemment accordé un entretien au magazine bulgare « Betty-????? ??????»* (Betty-Ma Pharmacie) où il évoque sa vie d’étudiant, la crise du covid, le roi Siméon II, ses passions et nous révèle le nom de celui avec lequel il aimerait le plus dîner. Instant Gotha et glamour avec un prince 2.0.

Pourquoi avez-vous choisi de suivre les traces de votre père et de devenir médecin ?

La médecine a toujours été quelque chose de présent chez moi. Lorsque le moment a été venu de réfléchir sérieusement à ce que je souhaitais faire de ma vie, je me suis dit que je ne me voyais pas travailler dans un bureau. Ce n'est qu'à l'université puis quand je suis entré à l'hôpital, que j'ai réalisé que j'avais vraiment choisi ce que j'aimais le plus faire.

Sur quelle spécialité vous êtes-vous concentré ?

Chirurgie générale et abdominale. C'est la spécialité qui est responsable des activités chirurgicales de tout le système digestif, ainsi que de la chirurgie thyroïdienne, de la chirurgie métabolique et bariatrique, de la chirurgie pancréatique… Je l'aime car bien qu'il s'agisse essentiellement de chirurgie, elle implique beaucoup de médecine clinique.

Mirko en familleVotre frère Lucas étudie également la médecine. Cela vous aide-t-il que vous soyez déjà trois médecins dans la famille ?

Bien sûr, cela aide! Nous nous soutenons.  Chaque fois que nous sommes ensemble, la conversation porte sur des sujets liés à la médecine. [Le prince est l’aîné d’une fratrie de 3 frères dont Lucas né en 1997 et Tirso en 2002-ndlr]

En tant que stagiaire-médecin, vous avez rejoint volontairement la ligne de front mise en place dans la lutte contre le  Covid- 19 à Madrid. Qu'avez-vous appris de cette guerre contre la  pandémie ?

Ce que j'ai en ai appris, c'est que rien n'est permanent, rien n'est éternel. Tout, même l'ordre mondial que l’on croyait établi depuis des décennies, tout cela a changé en moins d'un mois. Cela me semble incroyable et terrifiant. Dans cette situation, seule une bonne organisation et solidarité peuvent nous aider.

 Le prince Mirko diplôméPourquoi le virus a-t-il autant frappé et aussi violemment l'Espagne selon vous ?

À mon avis, et je souligne qu'il ne s'agit que d'un avis, les origines du développement du Covid réside dans le fait qu'en Espagne, nous sommes très proches les uns des autres. Nous sommes un pays latin, nous nous embrassons tout le temsp et nous nous embrassons même si nous ne sommes pas amis, des choses qui ne sont pas typiques des pays plus nordiques. Je pense que cela a eu un fort impact sur la propagation du virus.

Après un an de pandémie, il existe encore de nombreux mythes sur le coronavirus. Lequel d'entre eux vous irrite le plus en tant que personnel hospitalier qui doit le combattre chaque jour ?

Ce qui m'inquiète surtout le plus dans toutes ces fausses informations, c'est que des gens qui n'ont jamais étudié la science ou la médecine parlent comme s’ils étaient des scientifiques confirmés et mettent à mal les vrais experts sur le sujet qui tentent de trouver des solutions pour combattre le virus.

Comment pensez-vous que nous continuerons à vivre avec le virus? Comment allons-nous travailler, comment allons-nous rencontrer des amis, comment allons-nous nous aimer ?

À mon avis, tant qu'un vaccin efficace n'aura pas été trouvé, nous ne pourrons pas revenir à notre mode de vie antérieur. Il est impératif de continuer à porter des masques notamment quand il s'agit de travailler dans des lieux professionnels.

Comment votre vie a-t-elle changé personnellement au cours de la dernière année ? 

Comme tout le monde. J'ai arrêté de voyager et de voir beaucoup d'amis. Ce qui est atypique dans mon cas, c'est que j'ai commencé à travailler tôt. J'étudie la médecine depuis mes 18 ans, vous savez. 

La nouvelle génération de princes bulgaresVous souvenez-vous des premières impressions de la Bulgarie ? Quelles ont été les premières images, sons et arômes qui vous ont accueillis ?

Je me souviens d'un voyage en Bulgarie qui a réuni autour de moi tous mes cousins. Je me souviens avoir joué avec eux dans les jardins de Vrana, fait du vélo et grimpé aux arbres. Je me souviens aussi de m'être perdu une fois à Borovets alors que je n'avais que 8 ans. Je ne savais pas comment utiliser le téléphone, je ne parlais ni bulgare ni anglais et je pensais y rester pour le reste de ma vie (rires). Heureusement, j'ai rencontré un monsieur très sympathique qui m'a emmené dans son magasin de journaux, m'a offert des bonbons et a attendu là-bas jusqu'à ce que mes parents viennent me chercher

Le petit fils gauche et le fils droite du roi simeon iiY a-t-il des endroits dans notre pays que vous aimez visiter ?

Le plus souvent, je vais à Borovets. C’est une station agréable où il n'y a pas beaucoup de monde et où il y a des pistes pour les débutants et les confirmés. Il y a trois ans, avec tous mes oncles, tantes et cousins, nous y sommes allés skier pour fêter le nouvel an. Cela a été le voyage le plus amusant de ma vie. 

Qu'avez-vous appris de votre père, le Docteur Kubrat de Saxe-Cobourg-Gotha? 

D'innombrables choses. Pour donner un exemple, je dirais qu'il m'a appris à travailler sans relâche et à continuer à prendre soin sans cesse de ma famille et de mes amis. 

Qu'avez-vous appris de votre grand-père, Sa Majesté Siméon  II ?

Je pense que ce qui m'a le plus influencé, c'est cette modestie qui a toujours été inhérente à mon grand-père. Il a toujours essayé de maintenir un style de vie très simple et d'élever ses enfants et sa famille dans la normalité et la discrétion.  

De quelle manière souhaitez-vous leur ressembler ?

Je voudrais être comme eux, je prend exemple sur leur attiude de tous les jours  et montrer la même dévotion qu’ils ont à l’égard de tous. Ce sont deux personnes qui ont travaillé dur et fait de nombreux sacrifices au nom de leurs parcours professionnels.

Le prince Mirko et la comtesse Gabrielle de PourtalesVotre formation aristocratique a-t-elle déjà été un obstacle dans vos relations avec les autres ?

Mon nom a été plus souvent un obstacle qu'un avantage, même si les gens pensent autrement. On tire trop souvent des conclusions hâtives uniquement à cause du nom de ma famille. Selon beaucoup de gens, le simple fait d'être issu du Gotha veut dire que tout vous tombe tout cuit dans les bras. Dans mon cas et dans celui de ma famille, nous avons déployé beaucoup d'efforts pour être là où nous en sommes. Preuve en est, par exemple, que le concours pour la spécialisation des médecins en Espagne est public et je dois passer les mêmes épreuves que tout le monde. 

Que rêvez-vous le plus d'accomplir ?

Avoir un métier stable qui m'inspire et qui me donne l'opportunité de profiter du monde et de ma famille.

 Si vous pouviez choisir parmi toutes les personnalités connues, que ce soit de notre époque ou d'un passé lointain, qui inviteriez-vous à dîner ?

Jésus de Nazareth.Kubrat et mirko sportifs accomplis

Vous  faîtes du sport ?

J'aimetous  les sports. A Madrid, je fais du jogging et je vais à la gym durant la semaine. En hiver, je fais du ski et en été je pratique le kitesurf et le ski nautique.

 Est-il vrai que les médecins sont généralement plus insouciants de leur propre santé ?

(Rires) Cela dépend du médecin… En fait, j'ai vu beaucoup de médecins qui négligent leur santé. Lorsque vous travaillez constamment avec des personnes malades, vous commencez à penser à tort «Je ne suis pas si mal» et à cesser de faire attention… Ce n’est pas mon cas. Je mange bien, je fais de l'exercice et je ne fais pas beaucoup de bêtises. Je me dois d’être un exemple. 

Que souhaitez-vous pour vous et le monde entier pour cette nouvelle année ?

Je souhaite que l’on puisse se resserrer la main, que l’on s’embrasse, que l’on se fasse des câlins, que l’on participe à les dîners en famille et entre amis, que l’on puisse se retrouver dans les restaurants et retrouver tout ce qui était normal jusqu'à récemment. Je souhaite que nous soyons unis et que nous fassions face ensemble à cette pandémie et à la crise économique. Je souhaite également qu’il y’ait aussi la démocratie pour tous les pays, notamment ceux qui vivent encore sous des régimes autoritaires. Je suis consterné par le fait qu’il existe encore aujourd’hui de tels régimes.

Copyright@Frederic de Natal

*Traduction. droits reservés Betty. Publié sur le site officiel du roi Siméon II

 

Date de dernière mise à jour : 29/01/2021

Ajouter un commentaire