«Regrets ou excuses ?», les mots du roi Philippe font débat

Presse belgeLes mots ont une signification, ceux utilisés dans le langage diplomatique en sont une  autre très particulière. Depuis la publication de la lettre adressée par le roi Philippe au président de la République démocratique du Congo, les réseaux sociaux comme les médias n’en finissent pas de se diviser sur le sens des termes utilisés par le monarque belge.

Toute la presse belge et internationale a fait ses principaux titres sur la lettre de «regrets» adressée par le roi Philippe à son homologue congolais, le président Félix Tshisekedi, pour les crimes commis par son royaume durant la colonisation. Si certains médias, notamment anglophones, évoquent des «excuses» du roi des Belges, d’autres évoquent des «regrets historiques». Un débat sémantique qui divise sur les réseaux sociaux et les médias qui  n'en finissent pas analyser et décortiquer la lettre du roi Philippe.

Leopold ii 2Les mots sont inédits de la part du neveu du roi Baudouin Ier, le dernier monarque ayant régné sur le Congo léopoldien. Mais tous ne sont pas unanimes sur la forme exprimée par le roi Philippe. «Jamais un roi régnant belge n’avait reconnu et regretté les actes commis au Congo. Il aura fallu du temps» titre le journal «Le Soir». Des propos que nuancent le «De Morgen» qui rappelle que le roi s’exprime en son nom et non celui de la maison royale de Belgique sur les «blessures du passé». En fait si «le roi s’excuse, il ne s’excuse pas vraiment» poursuit ce journal flamand qui note que le Congo pourrait décider de demander désormais des «réparations» à la monarchie qui vient d’ouvrir une boite de pandore. «Cette lettre montre un changement et surtout, elle démontre que Philippe refuse la discrimination» affirme, quant à lui, le «De Standaard» qui parle d'un «signal fort» envoyé par le roi et qui est convaincu que «ces regrets sont des excuses plus fortes à venir». Pour «L’Info» un quotidien de l’île de la Réunion, le souverain a présenté ses «excuses officielles» au Congolais pour le «passé colonial» de la Belgique et dont le gouvernement va mettre en place une commission parlementaire fédérale chargée d’étudier l’histoire coloniale du royaume. «Il y a une prise de conscience en Belgique, et cette prise de conscience est allée jusqu'au Palais royal. D'ailleurs, dans cette lettre, le roi fait le lien entre la période coloniale et la période actuelle, et il dit d'ailleurs qu'il combattra le racisme sous toutes ses formes» affirme Christophe Giltay, grand reporter à RTL.

Et si sur les réseaux sociaux, les commentaires oscillent entre colère affichée et soutien au souverain, Radio France International (RFI) regrette que ces excuses ne soient que des regrets alors que le «Telegraph» de Londres ne voit pas les choses ainsi. le quotiien britannique évoque un «roi (qui) présente ses excuses pour la domination coloniale et sanglante des belges au Congo. Une étape pour le «Het Nieuwblad» qui parle d'un «acte courageux de la part d’un roi, le premier à reconnaître le régime de terreur instauré par son aïeul». 

Une presse divisée qui n'en finit pas de débattre sur ce geste inattendu du roi des Belges. Et vous ? Selon vous, le roi a t-il présenté des regrets ou excuses ?

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 30/06/2020

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