Dans un entretien accordé à un journal flamand, le prince Laurent de Belgique a annoncé son désir de ne plus assurer ses fonctions au sein de famille royale et de quitter le royaume définitivement.
Le prince Laurent de Belgique, est le troisième enfant du roi Albert II et de la reine Paola. Frère cadet du roi Philippe, il est connu pour son franc-parler, ses engagements écologiques, mais surtout pour ses controverses médiatiques. Né le 19 octobre 1963, il a étudié à l'École Royale Militaire et à l'École de pilotage de la Force aérienne belge. Passionné par la protection de l'environnement et le bien-être animal, il a fondé en 1994 l'Institut Royal pour la Gestion Durable des Ressources Naturelles et la Promotion des Technologies Propres (IRGT). En 2003, il épouse Claire Coombs, une géomètre britannique d'origine irlandaise, avec laquelle il a eu trois enfants : la princesse Louise, née en 2004, et les jumeaux, le prince Nicolas et le prince Aymeric, nés en 2005.
Un prince qui crache dans la soupe ?
Bien qu’il soit doté une liste confortable se chiffrant à quelques centaines de milliers d’’euros, le prince Laurent s’ennuie et ne manque pas de le faire savoir au mépris du protocole. En 2019, lors de la fête nationale, assis sur une estrade, il a été photographié en train de parler au téléphone alors que l'hymne officiel belge était joué. La presse a fait les choux gras de cette attitude peu princière où il s’est fait vertement réprimandé par sa femme qui n’a pas hésité à lui toucher le bras et à lui lancer un regard furieux. Le prince Laurent s'est livré à des pitreries similaires lors de ces mêmes festivités en 2022 avec des conséquences identiques. Au plus fort des manifestations du mouvement Black Lives Matter (2020), il a mis le gouvernement belge dans une certaine gêne. Il a pris la défense du roi de Belgique Léopold II, accusé d’avoir fait tuer 10 millions de personne au Congo, affirmant que son ancêtre n’aurait pas pu « faire souffrir les gens » parce qu'il n'avait jamais visité sa colonie africaine. Dirigeant auparavant une association caritative environnementale qui a planté des arbres en Libye afin de lutter contre la désertification, sa fondation a perdu jusqu’à 50 millions d’euros lors de la révolution libyenne. La presse s’était alors faite l’écho des pressions exercées par le prince Laurent sur le gouvernement belge pour qu'il l'aide à obtenir une compensation.
Le "Prince maudit" envisage de quitter le royaume
Ses déclarations, son, comportement et actions controversées lui ont valu le surnom de « prince maudit », notamment après avoir comparé ses fonctions de « royal belge » à « la vie sous une dictature ». Récemment, il s’est plaint que ses droits d’être humain étaient bafoués parce qu'il devait « demander la permission au gouvernement » s'il voulait voir le chef de l'État luxembourgeois, le Grand-Duc Henri, qui est son cousin. Mais cette fois-ci, c’est très sérieux et le prince Laurent entend sauter le pas, envisageant de quitter désormais la Belgique. Interrogé par le journal belge Het Laatste Nieuws, le 15 mai 2024, il a déclaré : « Je prépare une nouvelle vie. J'aimerais changer de poste actuel. Je veux être moins impliqué dans les activités publiques. Ce n'est un secret pour personne qu'un jour je veux vivre à l'étranger, en Italie. » Il a ajouté : « Je ne me compare pas au prince Harry. J'ai toujours été un entrepreneur. Mais c'est vrai que j'aimerais commencer une nouvelle vie. ». Le prince Laurent est souvent décrit comme le « mouton noir » de la famille royale belge, et ce n'est pas sans raison. En 2020, il a critiqué le traitement « inacceptable » du prince Harry, fils du roi Charles III, et de Meghan Markle, accusant le palais de Buckingham de les traiter comme sa « propriété ».
Vers une nouvelle vie ?
S’estimant stigmatisé et victime d’un ostracisme, ainsi que sa famille, plus d’une fois, le prince a affirmé qu’il était si malheureux en Belgique qu'il avait déjà cherché à s'exiler en Libye avant la chute du colonel Kadhafi en 2011, un ami personnel. Le prince pense être plus utile s'il vit à l'étranger. Il a déclaré : « Je suis convaincu que je pourrai mieux m'épanouir dans cette nouvelle vie que dans la vie que je vis actuellement. Je pense que je peux faire plus pour la société et me rendre plus utile si je peux vivre cette nouvelle vie. ». Un départ qui pourrait secouer la monarchie belge à l’instar de la tempête qui avait fait trembler sur son socle Buckingham Palace lors du départ fracassant du duc et de la duchesse de Sussex.
Le prince Laurent de Belgique demeure une figure complexe et controversée. Ses engagements écologiques et son franc-parler lui ont valu autant d'admiration que de critiques. Son désir de quitter désormais la Belgique pour une nouvelle vie à l'étranger pourrait marquer un tournant dans son parcours tumultueux.
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