« Une victoire judiciaire ne remplacera jamais l’amour d’un père ». Le 1er octobre, la cour d’appel de Bruxelles a rendu son verdict et mis fin à un combat judiciaire de deux décennies. La fille illégitime du roi Albert II, l’artiste Delphine Boël, est devenue officiellement princesse de Belgique. Elle est autorisée à porter le nom illustre de la maison de Saxe-Cobourg-Gotha ainsi que ses deux enfants qui auront droit au prédicat d’Altesse royale. Une décision inédite qui pourrait faire jurisprudence dans d’autres maisons royales.
Le palais de Laeken n’a fait aucun commentaire. Le 1er octobre, la cour d’appel de Bruxelles a décidé de fermer le chapitre judiciaire qui opposaient, depuis deux décennies, l’ancien monarque avec sa fille adultérine, Delphine Boël. Artiste reconnue, à 52 ans, elle commence désormais avec ses enfants, Joséphine et Oscar, une nouvelle vie de princesse royale de Belgique. Un verdict qui était attendu depuis qu’en janvier dernier, des tests ADN avaient confirmé qu’elle était bien l’enfant issu d’une liaison entre Albert II, alors prince héritier, et la baronne Sybille de Selys Longchamps. Une affaire qui avait été révélée en 1999 lors de la sortie d’une biographie consacrée à la reine Paola, intitulée « Paola, van la dolce vita tot koningin ».
« Delphine de Saxe Cobourg a pris connaissance de l’arrêt rendu par la cour d’appel de Bruxelles qui lui donne pleinement satisfaction. Ses autres demandes visant à ce qu’elle soit traitée sur le même pied que ses frères et sa sœur ont également été satisfaites. Elle se réjouit de cette décision de justice qui met fin à une longue procédure particulièrement douloureuse pour elle et sa famille. Une victoire judiciaire ne remplacera jamais l’amour d’un père mais offre un sentiment de justice, renforcé encore par le fait que nombre d’enfants qui ont traversé les mêmes épreuves pourront y trouver la force de les affronter » a immédiatement annoncé Maître Marc Uyttendaele, un des avocats de la nouvelle princesse royale.
Delphine Boël est désormais une Saxe-Cobourg-Gotha et se verra attribuer ainsi que ses enfants les prédicats « d’Altesse royales » mais reste inéligible à la succession au trône. En effet la constitution précise bien que seuls « les enfants légitimes du souverain et de descendance directe comme naturelle « peuvent prétendant au trône de Belgique. « Dans la mesure où il n’y a pas eu de mariage qui a été validé et contresigné par un gouvernement qui permettrait d'avoir une activité publique et une dotation; et de compléter les devoirs de représentation du Roi en bénéficiant aussi d'une dotation à cette fin. On peut comparer sa situation aux princesses Esmeralda ou Marie-Christine qui sont les enfants du second mariage du Roi Léopold III durant la guerre avec la princesse Liliane. Les princesses ou le prince Alexandre même n'intervenaient pas non plus dans l'ordre de succession. Les conséquences sont d'abord des conséquences humaines. Elle est reconnue officiellement comme la fille du Roi Albert II » a expliqué d’ailleurs à RTL, Vincent Dujardin, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Catholique de Louvain. « Comme pour toutes les familles, le droit s'applique. Elle peut prétendre à une part de succession du Roi Albert II » renchérit Maître Marc Uyttendaele qui insiste sur ce point.
Toutefois, il demeure encore des questions sans réponses concernant la véritable place de Delphine Boël au sein de la maison royale de Belgique. Il est peu probable que le roi Philippe lui octroie une liste civile encore moins lui confie des engagements officiels. Cependant, elle aurait tous les droits de pouvoir s’installer à la tribune officielle lors des festivités liées à la fête d’indépendance et de réclamer une protection policière. « (…) Un cadeau empoisonné qui limiterait la liberté d’expression si cher à l’artiste qu'est Delphine de Saxe-Cobourg-Gotha » fait remarquer, avec une certaine ironie le magazine Point de vue, et que confirmait le quatrième enfant du roi Albert II lors d’un récent entretien. « Ma vulnérabilité est exposée sur la place publique depuis des années. Cette exhibition de ma vie privée pouvait être embarrassante, surtout lorsqu'elle était interprétée par ceux qui ne me connaissaient pas » déclarait encore en août dernier Delphine Boël. L’histoire ne dit toujours pas ce que pense son partenaire Jim’OHare, de toute cette affaire et pourtant tout aussi concerné par le changement de nom de ses enfants que Delphine Boël.
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