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« Naz », star de Tik Tok et prince impérial.

Nazım Osmanoğlu« A quoi ça sert d'être un prince si vous ne vivez pas dans un château ? C'est embarrassant ! C'est le sentiment que je ressentais quand j'étais enfant ». Si la monarchie n’avait pas été brutalement abolie en 1924, il serait le Şehzade Nazım Ziyaeddin Nazım Osmanoğlu, membre de la dynastie impériale turque. A 35 ans, «  Naz » est aussi bien le descendant du sultan Mehmet V que celui d‘une modeste anglaise. Il a vécu loin de la terre natale de ses ancêtres, regarde l’histoire de sa famille sans regrets et se livre en toute transparence. Véritable star sur Tik Tok, le réseau social actuellement à la mode, ce comédien de talent se propose pour le trône à condition de faire « exécuter les 16 personnes devant lui » avec pour seule arme, celle qui le caractérise le mieux : l’humour. Portrait d’un prince ottoman tout en émotion. 

Nazım Osmanoğlu« J'ai fait une blague à l'époque. Le palais de Dolmabahce  est devenu un musée et il faut payer pour y entrer. Lorsque je me suis présenté à la porte, j’ai simplement dit que mes ancêtres vivaient ici  et que c'était ma maison ». Interviewé par le magazine « Insider », Şehzade Nazım Ziyaeddin Nazım Osmanoğlu évoque son retour en Turquie en 2016. Selfie de circonstance, celui qui a la mèche rebelle et un regard de séducteur est  un prince sans empire mais  aussi une véritable star sur le réseau social Tik Tok. « Le gardien m’a regardé et sans se démonter m’a répondu : ouais, ben cela fait quand même 30 livres turques ! » poursuit-il en éclatant de rire. « Je n’ai même pas eu droit à une réduction » feint-il de s’offusquer.  « Naz » est un descendant du sultan Mehmet V, dont le règne entre 1909 et 1918 a été constellé de génocides contre les minorités arméniennes, assyriennes ou grecques, mais aussi celui d’une famille modeste du countryside britannique. C’est un pur produit de deux cultures longtemps opposées au cours de l‘Histoire.   

Nazım Osmanoğlu« A quoi ça sert d'être un prince si vous ne vivez pas dans un château ? C'est embarrassant ! C'est le sentiment que je ressentais quand j'étais enfant ». Le prince Nazım n’a pas de regrets encore moins ne cultive de nostalgie d’une période qu’il n’a connu qu’à travers les livres et les films. « Je suis allé dans un pensionnat où les gens n'étaient pas des princes - ils n'étaient que des ducs et tout, mais ils avaient des châteaux » renchérit-il avec ironie.  « Je suis fier de la riche histoire de ma famille, je reconnais qu’il y a un regain d’intérêt pour elle mais je ne suis qu’un gars ordinaire  avec une barbe  qui fait ses trucs d’enfoiré » explique-t-il en toute simplicité. A 35 ans, le Şehzade ne veut pas se « prendre la tête ».  Son dada, c’est l’art de la scène. Oublié le sable chaud de Dubaï où il a passé sa jeunesse,  son titre de « vide de sens », « Naz » est un comédien qui a fait ses classes à l’université de Duhram. Un tantinet excentrique, il est reconnaissant à son père de lui avoir laissé son choix de vie professionnelle. « « Je veux l'impressionner parce qu'il est une grande force dans ma vie de tous les jours. Si je suis ironiquement génial à 1000%, il est sincèrement génial à un million de pour cent » précise « Naz ». Un acteur qui a un don pour le « Stand up », cette pratique humoristique qui « reflète sa personnalité » et qui a fait sa réputation au Festival d’Edimbourg. En plus d’avoir remporté des concours de prestige. 

En 2017, il a fait rire la planète anglo-saxonne par son sketch, où parodiant un politique dans une vidéo, il appelait les jeunes à … «  ne pas voter pour les élections afin de les inciter à se rendre aux urnes ». « Nous vivons dans un grand pays et lorsque vous y vivez, il est facile de s'asseoir et de ne rien faire. Je voulais souligner à quel point il est ridicule de ne rien faire »  affirme « Naz ».

Naz osmanogluMais derrière les sourires, se cachent aussi des douleurs dont il peine à panser les plaies. « Je me suis accidentellement retrouvé à une soirée gay. Je me souviens avoir été dans les toilettes de là où j’étais et m’être effondré en pleurs. Ma copine m’avait quitté et elle me manquait. Ce soir-là, j’ai cédé. Je me suis rendu compte par la suite que j’avais abusé de mon aura hédoniste » confie « Naz » qui décrit aussi les réalités d’un métier qui, derrière les planches,, se révèle  moins glamour.  Un clown qui  reconnaît que la politique n’est pas son domaine de prédilection. Pourtant, il n’oublie rien de son arbre généalogique. « Mon père éprouve un profond sentiment de perte à cause de tout ce qui s'est passé. Il se sent blessé et en colère. Le gouvernement turc actuel soutient ma famille, et je leur en suis reconnaissant. Ils sont très désireux d'avoir une présence de la famille royale turque en raison de l'intérêt que les jeunes générations portent à l'histoire ottomane »  explique le prince Nazim. Se rêve-t-il en empereur parfois ? Le jeune prince dégaine le cimeterre de l’humour en guise de réponse. «  Il faudrait que je réfléchisse à comment tuer les 16 autres qui sont devant moi » s’amuse t-il à répondre tout en s’esclaffant, caricaturant une pratique utilisée par bien de ses ancêtres pour accéder au trône de la Sublime Porte. Le seul turban couronné qu’il entend porter ? Celui de la dérision naturellement, «  le moteur de sa vie ».

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 21/05/2021

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