Dans une rare prise de parole mais remarquée, le prince Hridayendra Shah, petit-fils de l’ancien roi Gyanendra du Népal, s’est exprimé sur les réseaux sociaux, appelant au respect des opinions et à la bienveillance mutuelle.
C’est une prise de parole qui est assez inhabituelle de sa part. Âgé de 22 ans, actuellement étudiant en master à Boston (USA), le prince Hridayendra Shah est connu pour sa grande discrétion, loin des projecteurs médiatiques et des débats politiques qui agitent régulièrement son pays natal.
Pourtant, dans un message empreint de calme et de dignité publié sur son compte Instragram, le 2025, il a déclaré :« Parfois, être sincère et authentique est plus difficile que de jouer un rôle dans un film. Nous avons tous le droit d'exprimer ouvertement nos opinions et nous devons respecter les points de vue d'autrui. ». Avant d’ajouter : « Répandons la bienveillance. Les Népalais doivent s'entraider, et non se rabaisser. » face à ce qui les divisent.
/p>
Une alternative qui pourrait faire consensus au Népal
Cette déclaration intervient alors que le Népal connaît depuis plusieurs mois une remise en question de son institution républicaine. Dans de nombreuses villes, des rassemblements spontanés ou organisés réclament régulièrement la restauration de la monarchie constitutionnelle abolie en 2008, après un accord passé entre les partis marxistes, léninistes, communistes et le Congrès du Peuple. Une partie croissante de la population, déçue par l’instabilité politique, la corruption et les difficultés économiques née des nouvelles insitutions, voit à nouveau dans la monarchie un symbole d’unité nationale et de stabilité.
La voix de Hridayendra Shah, bien que mesurée et non partisane, a été largement saluée par la presse, notamment pour son degré de maturité. Son ton apaisé tranche d’ailleurs avec les controverses qui ont souvent entouré son père, l'ancien prince héritier Paras Shah, connu pour ses frasques et ses démêlés judiciaires, suspecté d'avoir été le bras armé du régicide qui a endeuillé la maison royale en 2001. Hridayendra, à l’inverse, s’est toujours montré réservé, participant de manière ponctuelle aux activités caritatives du Himani Trust, dirigé par sa mère, la princesse Himani Shah, mais évitant soigneusement tout engagement politique. Il n'a été vu qu'à de rares occasions aux côtés de son grand-père Gyanendra Shah.
En 2007, son nom avait été cité en remplacement du monarque déchu mais ce dernier avait refusé de céder son sceptre en raison de la minorité de son petit-fils. Cette sortie de l'héritier au trône, bien que prudente, résonne fortement dans un climat de plus en plus favorable au retour de la royauté. Certains observateurs y voient un signal discret, mais significatif, d’un prince qui, sans ambition affichée, pourrait à terme incarner une figure de rassemblement pour les partisans d’une monarchie modernisée ou une alternative au trône qui ferait consensus.
Copyright@Frederic de Natal