Gyanendra Shah : « La monarchie doit être restaurée »

Prithivi narayana shah«Il est  grand temps que nous mesurions à quel point la politique actuelle mise en place au Népal est honnête et favorable au peuple ». La veille du jour de Prithivî Nârâyan Shâh, du nom du fondateur de la dynastie Bir Bikram Shah dont la date de naissance est devenue une fête nationale, le roi Gyanendra Shah s’est rappelé aux népalais et a vertement critiqué les institutions républicaines qui ont succédé à la monarchie renversée en 2008. Le lendemain, c’est des milliers de monarchistes qui ont rejoint la capitale afin de commémorer la mémoire du premier souverain unificateur de l’état himalayen rejoint par l’Etat-major qui a rendu hommage au souverain, véritable icône nationale.   

Les royalistes a katmandou« Roi, reviens nous sauver ! ». Le 11 janvier, Katmandou a été de nouveau envahie par des milliers de royalistes qui ont scandé le nom du roi Gyanendra Shah.  Un souverain, qui fait actuellement un tour dans l’Est du pays en compagnie des membres de sa famille dont le prince Hridayendra Shah, son petit-fils de 18 ans, et qui n’a pas manqué de profiter de cette occasion pour critiquer ouvertement le gouvernement de la coalition marxiste.  « Il est  grand temps que nous mesurions à quel point la politique actuelle mise en place au Népal est juste et favorable au peuple » a déclaré le monarque alors que le Népal se dirige vers de nouvelles élections législatives qui pourrait ramener à court terme la monarchie renversée en 2008. Sans même que les népalais aient été consultés,  pris au piège d’un accord entre la rébellion marxiste et le Congrès népalais, épuisé par un souverain autocrate. Dans son communiqué de presse, à l’occasion de la fête nationale de Prithivî Nârâyan Shâh (roi unificateur du Népal)  Gyanendra Shah n’a pas hésité à pointer du doigt la volonté du gouvernement d’éliminer volontairement « l’histoire du pays, sa civilisation, sa religion et ses cultures locales » en tentant de les remplacer par d’autres qui sont étrangère au Népal.  Allusion à l’adoption de la laïcité et le fédéralisme que le souverain a condamné par le passé et à diverses reprises. « La politique doit être le moyen de servir le peuple et la nation et non  travailler contre eux » tempête Gyanendra Shah qui a rappelé que son ancêtre avait «  uni le Népal sous des bénédictions divines, organisant avec courage un état unique ou chaque caste, langue et communauté culturelle avait apporté sa propre contribution unique à sa construction ».

Le prince Hridayendra Shah et Gyanendra Shah le 11 janvier 2021Dans la capitale népalaise, on exulte. Ancien vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, Kamal Thapa a réclamé le retour de la monarchie, « seule institution qui peut mettre fin à la crise socio-économique que traverse le Népal ». « La fin de la monarchie a mis en péril la nationalité, l’intégrité et l’unité du pays » ajouté le leader du Rastriya Prajanata Party-Nepal qui a défini les principales lignes de son programme au cours d’un discours prononcé devant ses partisans.  L’hommage de l’armée au roi  Prithivî Nârâyan Shâh n’est pas passé inaperçu à l’heure où les rumeurs de restauration de la monarchie ne cessent de s’accroître dans tout le pays.  C’est aussi l’ancien premier ministre communiste (2011-2013), Dr. Baburam Bhattarai, qui a supris les népalais en déclarant que « le gouvernement actuel était  plus dangereux dans ses décisions que celles prises par le roi Gyanendra ». Un monarque qui n’a pas manqué de rappeler qu’il avait lui-même « consacré toute sa vie à l'édification de la nation », appelant ses compatriotes à puiser dans l’enseignement de Prithivî Nârâyan Shâh et à la restauration d'une monarchie constitutionnelle, « respectueuse du peuple ». Un communiqué qui a été un véritable succès dans la presse népalaise qui a répercuté par dizaines les propos offensifs du roi. Changement des mentalités ? Le ministre communiste de l’aviation, a rendu un vibrant hommage Prithivî Nârâyan Shâh. « A jamais, les népalais doivent se souvenir de Shah pour sa contribution à l'unification nationale.»  a déclaré Bhanubhakta Dhakal.

Depuis plusieurs jours, le Népal vit aux rythmes des manifestations pro-monarchistes qui ont fait tomber le gouvernement du Premier ministre Khadga Prasad Sharma Oli tandis Chine et Inde tentent de conserver leurs influences sur ce qu’ils considèrent comme leur pré-carré. Un jeu d'échec qui n’est pas du goût des monarchistes dont plusieurs groupes ont dénoncé une ingérence flagrante de ces deux états dans les affaires internes du pays.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 12/01/2021

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