La loi de succession au trône impérial ne sera pas changée

Le prince Fumihito d'Akishino, Hisahito et ses soeursC’était une décision très attendue par les japonais. La commission chargée d’étudier un projet de loi visant à réformer la succession au trône, afin d’autoriser les femmes à diriger le Soleil Levant, a rendu son rapport lundi dernier et exprimé sa forte opposition à toute modification de la loi salique actuelle. Réaffirmant que « l'histoire et la tradition millénaire sont les socles du système impérial », la commission a toutefois suggéré que la question de la succession au trône soit de nouveau posée lorsque le prince héritier Hisahito, qui fêtera cette année ses 15 ans, sera sacré empereur du Japon. 

L'empereur Naruhito, son épouse et leur fille, la princesse AikoExit tout changement de l’actuelle loi de succession au trône basée sur la seule primogéniture masculine. Lundi, la commission composée de 21 personnes venues d’univers différents, nommée afin d’étudier la viabilité d’une réforme permettant aux femmes de ceindre la couronne impériale, a rendu une fin de non-recevoir au Premier ministre du Japon. Une décision qui a du satisfaire Yoshihide Suga qui ne cache pas lui-même son animosité à un tel projet. Bien que  la commission  ait songé à permettre aux femmes de conserver leur statut impérial après le mariage, quel que soit le statut de leur mari, afin que tout futur prince à naître puisse être incorporé dans la ligne de succession, elle a fini par se rallier aux tenants d’un traditionalisme dur. Dans son rapport, les délégués ont rappelé que « l'histoire et la tradition millénaire étaient les socles du système impérial » et qu’il était inutile de changer la loi salique puisque « les héritiers au trône étaient en bonne santé ». 

Sceau impérialUn débat qui agite et divise le parlement, entre traditionalistes qui craignent que toute réforme des règles de succession ne menace la légitimité, à savoir la pureté, de la Maison impériale, et les réformistes qui soutiennent, quant à eux ,que celle-ci doit s’adapter pour survivre. Si la famille impériale japonaise est considérée comme la plus ancienne monarchie du monde, avec une ligne de succession masculine ininterrompue depuis deux millénaires et bien que cette réforme soit plébiscitée par 87% des japonais (selon un sondage paru en mars et avril publié par Kyodo News), la commission a toutefois suggéré que cette question soit de nouveau soumise au gouvernement lorsque le prince Hisahito d'Akishino montera sur le trône. Autant dire dans un demi-siècle. « Il n'y a qu'un seul héritier au sein de la prochaine génération au trône. Nous devons réfléchir aujourd'hui à ce qu'il faut faire lorsqu'il n'y aura plus d'héritiers mâles » a pourtant averti prophétiquement Taro Kano, ministre chargé de la Réforme administration. 

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Date de dernière mise à jour : 29/07/2021

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