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Sawai Padmanabh Sing, le Maharaja de Jaïpur

Le maharaja de jaipur«[Je suis conscient que mon nom] inspire encore le respect dans ce pays profondément hiérarchisé où l'aristocratie est vénérée malgré les changements sociaux en cours ». Le Maharaja Padmanabh Sing est l’un des princes célibataires le plus convoité du Gotha. A 22 ans, ce jeune homme, joueur de polo passionné, est à la tête d’une fortune colossale. Héritier au trône de Jaïpur, son nom, aux senteurs de curry,  respire les grandes heures du Raj britannique défunt. Il a des projets d’avenir pour l’état du Rajasthan et pourquoi ne pas ceindre une couronne dont sa famille, les Kachwaha, a été dépossédée en 1949.

C’est le 17 avril 2011 que le destin de Sawai Padmanabh Sing, Pacho pour les intimes, a basculé. Rien ne prédestinait ce roturier à devenir le nouveau Maharaja de Jaïpur. Fruit des amours de la princesse Diya Kumari et de Narandra Singh, le jeune prince est élevé loin des ors du palais royal qui fait la fierté du Rajasthan. La ville de Jaïpur rappelle aux touristes de passage toute la splendeur d’antan d’un Raj disparu, joyau de l’empire britannique. La dynastie Kachwaha est l’une des plus vieilles familles royales de l’Inde. Elle règne sur son état depuis le Xème siècle sans discontinuité, a fourni les meilleurs généraux des armées de l’empereur Moghol et son nom est étroitement associé aux soubresauts d’un pays en quête de son indépendance dans la première moitié du XXème siècle. A 22 ans, Sawai Padmanabh Sing est l’héritier d’un trône qui a ébloui et continue encore de faire fantasmer  le monde entier.

Mahrani gayatri deviIl est suivi par 200 000 personnes sur son compte Instagram. Faute d’avoir pu produire des mâles, son grand-père Bahwani Sing a décidé de l’adopter en 2002 en dépit des règles très strictes de succession qui régissent le royaume de Jaïpur. Et après avoir écarté ses propres demi-frères d’une couronne qui a côtoyé tous les monarques anglais depuis la reine victoria. Une fidélité à Londres qui lui vaudra l’assurance d’un pouvoir tranquille durant des décennies, une monarchie qui n’hésitera pas à donner un appui militaire aux uniformes rouges dans leur lutte contre les cipayes, du nom des régiments indiens qui se sont soulevés en 1857 contre l’occupant occidental. Une révolte qui signera la fin de la vassalité de Jaïpur aux empereurs moghols. Dans l’arbre généalogique de Sawai Padmanabh Sing, la figure d’une femme, une icône de la mode et une beauté de son siècle qu’il évoque avec respect. Décédée en 2009 à l’âge de 90 ans, la Mahrani Gayatri Devi a été une opposante affichée à la première ministre Indira Gandhi. Porte-parole de la maison royale, elle a siégé au parlement de 1962 à 1976 et même connu quelques jours d’emprisonnement. Le conflit entre la fille de Nehru et l’épouse de Bahwani Sing a largement alimenté les chroniques de la presse de l’époque.

Lorsqu’en 1949, l’Inde décide d’abolir toutes les monarchies qui constellent la nouvelle république, les Kachwaha réagissent avec beaucoup de pragmatisme. Ils se tournent progressivement vers le tourisme et ouvrent les portes du palais de Rambagh qui a accueilli des noms prestigieux, comme la princesse Lady Diana Spencer, Jacky Kennedy, la reine Elizabeth II ou encore la star de show américain, Oprah Winfrey. Certaines parties de cette imposante bâtisse construite au XVIIIème siècle abrite même un musée, où l’on peut admirer divers artefacts historiques, sculptures et peintures, bijoux, vêtements appartenant à la maison royale. Sawai Padmanabh Sing a repris les rênes de cette affaire familiale, a ouvert de nouvelles suites que l’on peut louer sur la plateforme Airbnb et dont les bénéfices sont reversés à des associations qui luttent localement contre la violence faîte aux femmes. Le prince a des allures de gentleman anglais qu’il cultive à foison depuis qu’il a été éduqué à la Millfield School, située dans le Somerset. Il se veut moderne, loin de toute candeur propre aux jeunes gens de son âge, il entend faire sa révolution sociale sans cacher quelques ambitions politiques Tout comme sa mère qui a occupé un poste de députée sous les couleurs du parti ultranationaliste au pouvoir, le BJP, de 2013 à 2018. Il souhaite ni plus ni moins qu’ « éradiquer la pauvreté dans le monde »

Le maharaja de jaipur un joueur de poloSawai Padmanabh Sing n’est pas nostalgique de la période faste de sa dynastie mais son couronnement a été à la hauteur des grandes traditions monarchiques de l’Inde. Dans un entretien au magazine Vogue, il s’était contenté de déclarer : « La mélancolie sert d’abord à méditer sur l’existence, elle n’est pas forcément négative. Moi-même, j’essaie toujours de regarder le côté positif des choses. [Je suis conscient que mon nom] inspire encore le respect dans ce pays profondément hiérarchisé où l'aristocratie est vénérée malgré les changements sociaux en cours » Sa fortune est immense, estimée à 600 millions de livres sterling. Chez les Kachwaha, on aime le sport et en particulier le polo que l'on prend le temps de le pratiquer. Tout comme son grand-père et son arrière–grand-père, le prince Sawai Padmanabh excelle dans cette discipline qu’il ne se lasse pas d'afficher sur les réseaux sociaux. Il est un membre assidu du Guards Polo Club qui compte quelques noms connus de la maison royale des Windsor. Une fierté pour ce prince qui est aussi le filleul du prince Charles de Galles. En 2017, il a été d’ailleurs le premier prince indien à diriger une équipe nationale sur le sol de sa Gracieuse Majesté. Mannequin pour Dolce & Gabbana, il est le dernier rejeton d’une chaine royale millénaire qui cherche encore sa princesse, future Mahrani d'un royaume classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 06/11/2020

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