À peine couronné neuvième Nizam d'Hyderabad, le prince Mir Mohammed Azmat Ali Asaf Jah IX est déjà contesté par certains membres de sa famille. Son cousin Nawab Najaf Ali Khan s’est opposé à la montée du nouveau prétendant au trône de jure de cet ancien puissant et riche état du Raj Britannique. Il affirme que son concurrent ignore tout des traditions familiales et n’a que faire de ses titres. En filigrane de cette querelle dynastique, l’immense fortune en millions de dollars laissée par le prince Mukarram Jah à son décès.
Le couronnement de Mir Mohammed Azmat Ali Khan, populairement connu sous le nom d'Azmet Jah, comme nouveau souverain titulaire d'Hyderabad, s'est heurté à l'opposition de Nawab Najaf Ali Khan. Le 16 janvier 2023, son cousin a publiquement contesté les droits au trône du fils du prince Mukarram Jah décédé la veille « Azmet Jah s'est autoproclamé neuvième Nizam de la dynastie Asaf Jahi en publiant un communiqué provenant de son secrétariat et uniquement signé par 2 personnes qui ne font pas partie de la maison royale, uniquement dans le but de tromper notre peuple et le gouvernement » a déclaré Najaf Ali Khan, le petit-fils du Nizam Mir Osman Ali Khan, dernier monarque régnant d'Hyderabad.
Une querelle dynastique sur fond d'héritage conséquent
Appelant chacun à ne pas se laisser mystifier par le prince Azmet Asaf Jah, « comment un homme dont le père ne vivait pas à Hyderabad et n'a jamais appris le tehzeeb ou les rituels d'Asaf Jah, peut être considéré comme le chef de notre dynastie ? » demande Najaf Ali Khan. Selon lui, « un décret qui autoproclame un citoyen ordinaire à la tête d'une dynastie n'est pas juridiquement pas valable, surtout depuis l’abolition des titres en 1971 » affirme le concurrent du nouveau Nizam. Il accuse même feu le prince Mukarram Jah d’avoir utilisé le même procédé en 1967 à la mort du dernier souverain de la principauté d'Hyderabad. Pour Najaf Ali Khan, il est évident que cette supercherie n’avait qu’un seul but : « prendre le contrôle et de saisir toutes les propriétés privées, les biens mobiliers et immobiliers détenus par le septième Nizam » comme il explique au quotidien The Hindu. « Cela a conduit au début de la destruction ultime de la famille, car cela lui a permis de faire passer d'innombrables artefacts nationaux et familiaux hors de l'Inde, de les vendre et d'en tirer profit » affirme même Najaf Ali Khan. Il n’avait d’ailleurs pas hésité à réclamer une part de la fortune princière devant les tribunaux compétents en 2021. En vain.
Car derrière cette querelle dynastique se cache une réalité pécuniaire. Lorsqu’ils étaient au pouvoir, jusqu’en 1948 date à laquelle la monarchie a été abolie et annexée par l’Inde, les souverains d'Hyderabad pesaient l’équivalent de 2% du PIB américain. Aujourd’hui la maison princière possède encore 6 palais et 60 voitures de luxe, le tout se chiffrant en plusieurs millions de dollars. Najaf Ali Khan prétend que lorsque le prince Mir Osman Ali Khan est décédé, il avait rédigé un testament (contesté) divisant équitablement entre ses nombreux enfants les nombreuses propriétés que la dynastie Asaf Jah avait conservées entre ses mains après la décolonisation.
Copyright@Frederic de Natal