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L’United monarchist party of America : « Nous voulons un roi ! »

«Monarchisme en amerique du nord Notre parti ne tolère ni ne soutient de telles actions et nous dénonçons tous ce qu'ils ont fait au Capitole ». L’idée monarchique a fait sa réapparition à travers tout le continent nord-américain depuis l’élection du président Donal Trump à la tête des Etats-Unis. Né en novembre dernier, l’United monarchist party of America (UMP), qui revendique déjà plusieurs centaines de membres dans tout le pays, a publié sur les réseaux sociaux un communiqué condamnant l’invasion du Capitole par les partisans du président sortant. Avec un système démocratique qui montre un essoufflement et ses limites, ces monarchistes américains proposent une nouvelle alternative avec l’élection d’un roi qui serait le symbole d’une unité aujourd’hui disparue et qui permettrait d’empêcher le pays de plonger dans un nouveau conflit sécessionniste.

 Invasion du capitole le 6 janvier 2021« Assis devant nos  écrans de télévision, c’est avec un air à la fois dégoûté et incrédule,  similaire à celui observé le 11 septembre 2001, que nous avons assisté aux événements qui se sont déroulés le 6 janvier 2021, à l’intérieur du Capitole des Etats-Unis. C’est simplement au-delà de tous mots ». Dans son communiqué,  l’United monarchist party of America (UMP), le tout dernier né des mouvements monarchistes américains, fait part de sa consternation, rejoignant le concert de voix internationales qui se sont élevées après que ce bâtiment représentatif des institutions fédérales aient été envahi par  les partisans du président Républicain  Donald Trump. Refusant sa défaite aux dernières élections présidentielles et accusant le camp Démocrate d’avoir organisé une vaste fraude électorale, il avait peu de temps avant ces événements appelé ses partisans, dont les plus extrêmes ont durci leurs positions, à manifester leur mécontentement. Pour l’UMP,  «  cette tentative de coup de force » orchestrée pour empêcher le vote formel des élus validant la victoire de Joe Biden comme 46ème président des Etats-Unis « est l’illustration de la peur, des doutes, la haine et de cette anxiété qui règnent dans le pays ».  L’UMP n’hésite pas à évoquer les risques d’une « seconde guerre civile qui plane sur le pays ». 

Drapeau secessioniste porte par un partisan du president donald trump au capitole« Se dirige-t-on vers une nouvelle crise sécessionniste ? »  pose comme question l’UMP alors que quelques états, comme le Texas ou le Mississipi. ont récemment fait part de leur volonté de s’émanciper de Washington. Dirigé par un jeune américain aux allures de Richard III d’Angleterre, Austin Pomper, passionné de monarchies, évoque sa crainte de «  voir l’effondrement de l’Union pour la seconde fois de son histoire ».  Entre 1862 et 1865,  Nord et Sud du pays s’étaient affrontés dans une violente guerre civile au prix de millions de morts et d’un traumatisme national qui perdure encore dans le subconscient américain.  « Des groupes  au sein de notre nation cherchent à contrôler les autres, à soumettre nos libertés à leur propre vision du monde, à contrôler nos moyens d’expression, à considérer certains de leurs compatriotes comme des sous-humains qui leurs seraient inférieurs »  dénonce l’UMP qui traduit ici la profonde division qui règne aux Etats-Unis. Elu en 2016 sous le slogan, «  Make America Great again » (Rendre l'Amérique à nouveau grande), le mandat de de Donald Trump s’est surtout caractérisé par un «  flux ininterrompu de tweets, de scandales et une polarisation politique extrême » comme le résume le quotidien « les Echos ». Bien qu’il se targue d’un bon bilan économique, générateur d’emplois en dépit de la crise du Covid-19, son discours conservateur anti-migratoire a séduit les « rednecks » et légitimé les thèses complotistes et extrémistes des adeptes du «mouvement Qanon ». L’occupant de la Maison blanche a fait resurgir le débat identitaire aux Etats-Unis qui ont progressivement sombré dans un conflit racial larvé comme le montre les évènements de Charlottesville et l’apparition du Black  Lives Matter (« La vie des noirs compte »). Un mouvement tout aussi radical  qui a réussi à déboulonner  et retirer toutes les statues qu'il estimait être l'exemple du racisme américain. « Les gens parlent du gouvernement central comme d'un gouvernement tyrannique, détenteur de trop de pouvoirs concentrés à Washington, et qui doit tomber » constate l’UMP.

Déclaration de Paul de Grèce« Nous sommes maintenant à la croisée des chemins dans notre pays. Ce dont nous avons besoin, c'est de mettre fin à ces combats constants, ces besoins de suprématie et de contrôle. Notre gouvernement national doit être réformé comme ceux des états d’Amérique. Si nous voulons survivre, si nous voulons nous unir, il est indispensable de nous transformer ». Pour l’UMP, pas de doutes, la « république des Pères fondateurs », selon la formule consacrée, est arrivée à bout de souffle et la monarchie comme mode de gouvernement devrait être proposée aux américains. L’idée est loin d’être nouvelle. Lors de la révolution qui aboutit à l’indépendance des Etats-Unis en 1776 et à la défaite des Britanniques en 1783, ce mode de gouvernement avait été étudié. Une couronne avait même été proposée à un prince de Prusse et plus tard à George Washington, futur président, qui avait rejeté l’offre. L’idée monarchique a refait surface dans les années 1970 sous la présidence de Richard Nixon et a connu plus ou moins des succès éphémères. A la question de qui pourrait être le souverain des Etats-Unis, Austin Pomper n’a pas encore la réponse.  « Nous allons peut être mettre en place un conseil de régence qui sera chargé d’étudier d’éventuels noms issus de dynasties étrangères ou ceux de princes nés aux Etats-Unis » explique t-il, citant par exemple les Habsbourg, les Romanov, des Bourbons, un membre de la maison royale d’Hawaï ou même un des enfants du prince Paul de Grèce qui a d’ailleurs commenté l’invasion du capitole. « Lorsqu'un président accepte et encourage un tel comportement de la part du public, il ne devrait plus être président et le 25e amendement devrait être invoqué. C'est une honte pour la démocratie et pour la République des États-Unis d'Amérique » n'a pas hésité à dire sur son compte twitter le fils du roi Constantin II.

Des propos qui font échos à ceux du jeune royaliste, qui se définit comme étant à la fois libéral et conservateur,  qui condamne lui-même ce qui s’est passé dans l’enceinte nationale. « Ces actes répréhensibles et ces mensonges ont entaché notre nation à jamais, ne seront pas  facile à effacer » déplore t-il.  « Notre parti ne tolère ni ne soutient de telles actions et nous dénonçons tous ce qu'ils ont fait au Capitole » précise d’ailleurs le communiqué de l’UMP. Sur son site officiel, l’United monarchist party of America propose un programme  élaboré de diverses réformes à mettre en place et qui seraient capables de faire retrouver aux Etats-Unis « sa force unificatrice » et restaurer « l’équilibre fédéraliste des pouvoirs ».  Austin Pomper veut « couronner la république » et « sa monarchie se veut à la fois républicaine, aristocratique et démocratique » afin que chacun s’y retrouve comme au Liechtenstein. Son mouvement a même mis un sondage en ligne afin de connaître les désirs des américains qui seraient intéressés par l’avènement d’une monarchie qui se dessine toutefois comme étant élective. Pour le moment.

Copyright@Frederic de Natal

 

Date de dernière mise à jour : 08/01/2021

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