Le Québec abolit la prestation de serment au roi

La Belle-Province a fait sa révolution au Canada. Il y a un mois, le Parlement québécois a décidé d’abolir la seconde prestation de serment au roi Charles III. Une victoire pour les souverainistes francophones alors que l’idée indépendantiste ne fait plus recette au pays de l’érable. 

Fin octobre 2022, l’affaire avait fait les principales manchettes des quotidiens canadiens. Lors des deux prestations de serment des élus de la nouvelle assemblée du Québec, onze députés issu parti Québec Solidaire (gauche) avaient refusé de prêter allégeance au roi Charles III. Un acte pourtant constitutionnellement obligatoire. Un refus marqué pr le soutien des 3 députés du Parti Québécois (PQ) qui leur avaient emboîté le pas. « On ne peut pas servir deux maîtres » avait alors déclaré Paul St-Pierre Plamondon, le leader du PQ, pour se justifier. Il n’avait pas hésité à dénoncer également une monarchie, symbole de « domination coloniale ». 

Un parti indépendantiste en perte de vitesse dans les sondages

Fondé en 1968, le Parti Québécois va surfer sur l’antagonisme qui oppose francophones et anglophones du Canada. Son programme va se centrer sur un thème principal, l’indépendance de la Bele-Province. Deux ans plus tard, le PQ est porté à la tête du Québec mais échoue deux fois à obtenir la majorité lors de deux référendums sur la souveraineté nationale (1980 et 1995). Affaibli par ces échecs répétés, le mouvement va perdre en influence et progressivement son nombre de députés. Aujourd’hui, le PQ est devenu minoritaire dans le paysage politique francophone. L’idée indépendantiste ne fait plus recette (à peine 31% selon un sondage de 2021), même boudée par la nouvelle génération 2.0 qui ne la plébiscite plus. 

Un Québec anti-monarchiste

Le 8 décembre 2022, ils ont toutefois réussi à faire l’unanimité en présentant un projet de loi 4 « visant à reconnaître le serment prévu par la Loi sur l’Assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour y siéger ». Adopté, il va permettre aussi aux 11 députés de Québec Solidaire de réintégrer le Parlement provincial. Un « geste d’affirmation nationale, de modernité » a déclaré Jean-François Roberge. Le ministre responsable des Institutions démocratiques a d’ailleurs rappelé que les Québécois « étaient des démocrates, mais pas un peuple de monarchistes ». Si 74 % des Québécois souhaitent l’abolition de la monarchie (sondage), le gouvernement du Québec (Coalition Avenir) a toutefois averti que ce changement ne serait pas pas une porte ouverte à toute réforme constitutionnelle sur les institutions monarchiques qui régissent la couronne du Canada.

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